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Elisa, étudiante française détenue quatorze jours en Turquie

 
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Cuneytbelmondo
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Inscrit le: 29 Jan 2010
Messages: 742
Localisation: Paristanbul

MessagePosté le: 29 Juin 2013 16:48    Sujet du message: Elisa, étudiante française détenue quatorze jours en Turquie Répondre en citant

Elisa, étudiante française, détenue quatorze jours en Turquie



Elisa est de retour en France. Après quatre jours passés en garde à vue à Istanbul, et dix jours dans un centre de rétention, l'étudiante de 24 ans de Paris-VIII a été expulsée vers la France. Un sac en plastique avec quelques vêtements pour seul bagage.

Partie en août 2012 à Istanbul, dans le cadre d'un Master de recherches sur la culture kurde, Elisa (elle n'a pas souhaité donner son nom de famille) effectuait en parallèle un stage au sein de l'IHD (association turque de défense des droits de l'homme). Turcophone, elle connaît bien ce pays dans lequel elle a déjà vécu et étudié il y a deux ans lors d'un séjour Erasmus.

La mobilisation qui débute en Turquie fin mai aiguise la curiosité cette étudiante en sciences politiques. Elle observe la naissance du mouvement de protestation contre la destruction du parc stambouliote de Gezi, qui prend rapidement une tournure politique, puis sa répression par la police – qui "utilise une force démesurée", note-t-elle.

Le matin du 10 juin, en sortant de son domicile situé proche de la place Taksim, elle se rend compte que des affrontements ont lieu entre manifestants et police. Quelques minutes plus tard, la jeune fille reçoit des gaz lacrymogènes, envoyés par la police. Asphyxiée, Elisa suit une foule de personnes qui se réfugient dans un bâtiment pour échapper à la fumée : "A ce moment-là, je ne savais pas encore que je me trouvais dans les locaux du SDP (un parti légal d'extrême gauche)", explique l'étudiante.

La police souhaite déloger les occupants. "Ils ont fait exploser la vitre et tiré des gaz à l'intérieur du bâtiment, une fille a été touchée au bras par une balle en plastique. Nous étions paniqués, nous n'avions plus aucun endroit où nous protéger des gaz", raconte-t-elle. Au total, plus d'une trentaine de jeunes gens sont embarqués dans un fourgon, direction le commissariat gérant les affaires de terrorisme d'Istanbul.

UNE CELLULE ÉCLAIRÉE ET FILMÉE NUIT ET JOUR

Sa garde à vue débute par un interrogatoire sans qu'elle ait pu voir un avocat. "Très vite, ils on eu des doutes sur mon identité. Ils pensaient que j'étais un agent de l'étranger", souligne la jeune fille. Pendant quatre jours – le délai maximum autorisé –, elle reste dans une cellule éclairée jour et nuit par des néons, et filmée par des caméras.

Au terme de ces quatre jours, Élisa est conduite devant le procureur. Selon le document qu'on lui présente, Elisa est notamment accusée d'être membre d'une organisation terroriste armée, mais aussi de propagande. "Des chefs d'accusations innombrables allant même jusqu'à faire sourire les policiers", se souvient la jeune fille. Après une journée d'attente sans eau ni nourriture, menottée, la sentence tombe : "Aucune charge n'a été retenue, le procureur m'a annoncé que j'étais libre."

Sur le chemin de la sortie, on lui indique qu'elle doit s'affranchir de formalités car elle est étrangère. La police la dépose alors dans un lieu inconnu, sans plus d'explications. On l'invite à monter dans la "misafirhane" littéralement la "maison des invités". Il s'agit en fait d'un centre de rétention, où environ 350 femmes et hommes vivent dans deux étages séparés. Elle doit y passer trois jours, lui dit-on. Elle sera retenue dix jours.

NOURRITURE PÉRIMÉE

Au centre de rétention, Elisa est frappée par le peu d'informations communiquées aux migrants. "Nous espérions tous les jours avoir des nouvelles, mais tout le monde était laissé dans l'ignorance." Une situation encore plus complexe pour les personnes non turcophones, qui n'ont pas accès à un traducteur et, ainsi, subissent souvent des abus administratifs en étant contraints de signer des documents dont ils sont incapables de comprendre le contenu.

Parmi la centaine de femmes présentes, certaines sont enceintes, d'autres sont accompagnées d'enfants en bas âge : "Une femme palestinienne m'a confié ne pas avoir pu se procurer de couches depuis cinq jours", se rappelle Elisa. Mais sur sa situation personnelle, elle relativise : "Certaines femmes sont là depuis cinq mois. Je recevais beaucoup de soutien de l'extérieur. En tant que Française, médiatisée, je me savais privilégiée."

Les conditions sont précaires. Les femmes se chargent du ménage et disposent seulement de savon pour désinfecter sols, toilettes et douches. A ce manque d'hygiène s'ajoute la présence de puces. De même, la nourriture, distribuée en quantité insuffisante, est parfois périmée : "Un soir, une policière a elle-même constaté que le repas était immangeable. Certaines personnes malades ne pouvaient pas manger les repas, certains les vomissaient juste après. La nourriture venant de l'extérieur n'est généralement pas acceptée, les médicaments non plus, explique Elisa. Cela dépend en fait des jours, de la personne qui les amène et du policier qui est à l'entrée." Les détenus ne disposent pas d'un accès à de l'eau potable, ce qui les contraint à dépenser dans le magasin du centre de quoi s'acheter des produits de première nécessité comme de l'eau en bouteille ou du pain.

"AUCUNE VISITE PENDANT UNE SEMAINE"

Des décisions souvent arbitraires sont prises dans le centre. Selon les jours, "on nous accordait ou non le droit de descendre voir les personnes venues nous rendre visite, sans justification. Parfois ils n'autorisaient aucune visite pendant une semaine, en-dehors des avocats." Sous prétexte que la règle dans le centre n'autorise que la visite de la famille, alors même que la plupart des migrants n'ont pas de famille à Istanbul.

Samedi 22 juin au matin, on lui annonce que son titre de séjour à été annulé et qu'elle doit être expulsée. Le lundi, elle est convoquée dans le bureau du chef du centre de rétention, où se trouve également la vice-consule de France. Ils lui annoncent qu'elle sera expulsée dans la journée avec un billet payé, sans plus de détails. "On m'a volontairement caché l'heure précise de mon départ. J'étais très surprise de l'urgence de cette décision", souligne Elisa. Autre surprise, ni son avocate, ni son entourage n'ont été avertis de ces décisions.

Une situation que son avocate estime illégale, alors même que cette dernière déposait le jour même les dossiers de recours. En conséquence, Elisa n'a pas pu récupérer ses affaires, ni dire au revoir à ses amis. "Tout est resté à Istanbul, y compris mon ordinateur avec mon mémoire à l'intérieur", souligne-t-elle.

D'autres Français ont été arrêtés comme elle à Istanbul, mais elle est la seule à avoir été expulsée. Une situation anormale pour Élisa : "Mon mémoire sur les Kurdes, mais aussi ma proximité avec l'IHD, a joué un rôle dans ma détention." Depuis, le ministère de l'intérieur a annulé, par décision administrative, sa carte de séjour, qui était valide jusqu'à octobre. Elisa est interdite de territoire pendant un an. Cette décision est jugée arbitraire par ses avocats, qui dénoncent une détention anormalement longue et sans motif, ainsi qu'une expulsion précipitée. Ils ont engagé quatre procès contre les autorités turques.

Mélanie Nunes


http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/06/29/elisa-etudiante-francaise-detenue-quatorze-jours-en-turquie_3438757_3214.html
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