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Forums d'A TA TURQUIE :: Voir le sujet - Une lettre de prison de Dogan Yurdakul
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Une lettre de prison de Dogan Yurdakul

 
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Raskolnikoff
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MessagePosté le: 24 Nov 2011 16:53    Sujet du message: Une lettre de prison de Dogan Yurdakul Répondre en citant

http://istanbul.blog.lemonde.fr/

24 novembre 2011
Une lettre de prison de Dogan Yurdakul

Dogan Yurdakul, intellectuel francophone et ex coordinateur du site Oda TV nous écrit depuis la prison de Silivri. Arrêté en mars avec Soner Yalçin et six autres journalistes d'Oda TV, Dogan Yurdakul est détenu dans la même cellule que les deux journalistes Nedim Sener et Ahmet Sik.


Doğan Yurdakul
2 Nolu Kapalı Cezaevi
B-9 Üst Koğuş
Silivri - Istanbul
Je suis journaliste et écrivain depuis 1963. Après la fin de mes études de droit à l'université d'Ankara en 1969 je suis parti à Paris dans le but de faire mon doctorat. Pendant six mois j'ai suivi des cours de français à l'Alliance française tout en étant veilleur de nuit dans les hôtels. Puis, j'ai passé un examen à la Sorbonne et obtenu un certificat d'aptitude en langue française qui m'a permis de commencer mon doctorat en France. J'ai choisi un doctorat en économie politique et ma thèse avec pour thème « Le Mode de production asiatique » sous la direction de Monsieur Beaud à l'université de Vincennes. A la demande de mon parti politique, je suis rentré en Turquie en 1971 sans avoir pu terminer mon doctorat.
Je suis socialiste depuis 1966. A l'université, j'étais membre d'une organisation de jeunesse, le Dev-Genç (Jeunesse Révolutionnaire) et partageais ses actions anti-impérialistes et antifascistes.
A l'époque, les partis à tendance communiste étaient interdits en Turquie, ils s'organisaient donc illégalement. Je devins membre d'un de ces partis en 1970 (le Türkiye İhtilalci Işçi Köylü Partisi – Parti révolutionnaire Ouvrier et Paysan de Turquie) tout en faisant mes études en France et c’est à la demande de ce parti que je suis rentré en Turquie au moment du coup d'état militaire de 1971. Six mois après mon retour, j'ai été arrêté par la cour martiale en 1972 pour « appartenance à un parti communiste » (article 141 de l'ancien code pénal turc). J'ai été incarcéré deux ans à la prison militaire et ai été libéré grâce à l'amnistie politique de 1974. En sortant, je suis devenu chroniqueur. Après le coup d'état militaire de 1980, la cour martiale m'a condamné une deuxième fois mais par contumace à 7,5 ans de prison pour « propagande communiste » (article 142 de l'ancien code pénal) dans mes écrits.
Quand j'ai entendu cette condamnation et sous la menace d'être arrêté, nous avons décidé avec ma famille que je devais quitter le pays et me cacher d'ici-là. J'ai d'abord envoyé mon épouse à Paris puis je l'ai rejoint quelques mois plus tard en réussissant à quitter la Turquie illégalement. Entre temps, la cour martiale a prononcé une nouvelle condamnation par contumace me concernant et a demandé 220 ans d'incarcération, le calcul des années d’incarcération se faisait proportionnellement au nombre d’écrits et articles publiés. C'est ainsi que nous avons demandé et obtenu le statut de réfugiés politiques en France. Un an plus tard, quand mon épouse et moi-même étions installés avec un emploi, nous avons pu faire venir notre fille, âgée de deux ans, grâce à un ami qui l'a fait passer pour sa fille lors de son voyage Turquie-France. J'ai vécu quelques années en France en ayant divers emplois et les trois dernières années de mon exil, j'ai travaillé avec un permis frontalier à Genève tout en étudiant la langue et la civilisation française à l'université de Genève. En 1991, le parlement turc a supprimé les célèbres articles 141 et 142 du code pénal, cette suppression a donc entièrement annulé mes condamnations. Grâce à cela, je suis rentré en Turquie et j'ai repris mon métier de journaliste.
Mes recherches concernant le « Derin Devlet » ne s'attachent pas spécifiquement à l'époque de Susurluk et ont commencé bien avant. Je connais et m'intéresse à ce sujet depuis le coup d'état militaire de mars 1971 et mes recherches remontent donc à cette époque.
Pendant la guerre froide dans différents pays de l'OTAN, ont été crées des organisations illégales de lutte contre « le danger du communisme ». Celle organisée en Turquie, nommée légalement « Özel Harp Dairesi » (service de la guerre spéciale) et illégalement « Kontrgerilla » (contre guérilla), a dépassé rapidement ses objectifs. Certains politiciens et fonctionnaires d'Etat, membres de cette organisation, ont crée au sein de celle-ci un groupe secret et criminel en collaborant avec certains criminels en fuite qui avaient été arrêtés et condamnés. En utilisant ces derniers, ils ont ainsi commencé à organiser des attentats et assassinats politiques, des trafiques de drogue, des extorsions d'hommes d'affaires et de casinos et divers autres actes de corruption. Après la guerre froide et la chute du mur de Berlin, ces organisations crées par l'OTAN ont été liquidées dans plusieurs pays mais pas en Turquie où elle a continué ses activités en infiltrant les services de renseignement du MIT (Service secret turc), de l'armée et de la police. A l'époque du coup d'état militaire du 12 mars 1971, comme beaucoup d'autres détenus politiques, j'ai été interrogé les yeux bandés et torturé par ceux qui se revendiquaient de cette « Kontrgerilla ». Par la suite et pendant plusieurs années, en tant que journalistes, nous avons fait des recherches approfondies sur ce groupe secret et avons publié nos découvertes dans le quotidien « Aydınlık » en 1978 en nous appuyant également sur les témoignages de victimes. C'est ainsi que nous avons révélé au grand public les identités de certains membres et tortionnaires de cette organisation secrète. Le premier ministre social-démocrate de l'époque, Bülent Ecevit, a voulu éliminer cette organisation de l'état, démarche qui s’est révélée sans succès. L’organisation a donc pu continuer ses activités et a perpétré de nombreux assassinats politiques dont l'une de ses victimes a été le célèbre intellectuel et journaliste Abdi İpekçi en 1979.
Les autorités n'ont jamais réussi à mettre la main sur les assassins, cependant tous ces meurtres non élucidés sont devenus affaires classées avec des « coupables inconnus » ! Cette expression a donc fait son apparition dans la terminologie et l'histoire de la politique turque et on peut constater après le coup d'état militaire de 1980 une augmentation des meurtres perpétré par des « coupables inconnus ». On ne pouvait plus empêcher les assassinats de journalistes, d'académiciens mais aussi d'hommes d'affaires et politiciens kurdes. Finalement, en 1996, un accident de la route s'est produit au village de Susurluk où grâce à la collision d'une Mercedes et d'un camion on légèrement levé le voile sur les mystères de cette organisation. En effet, dans la Mercedes accidentée (devenu par la suite « le scandale de Susurluk » dans les médias), on a trouvé ensemble un politicien, un préfet de police et un suspect recherché dans certains meurtres politiques. L'évènement a fait beaucoup de bruit concernant « l'État profond » mais quand l'enquête a commencé à menacer certains personnes au sommet de l'État, le scandale a tout simplement été étouffé par les autorités.
C'est en échappant une fois de plus aux poursuites et arrestations que le « Derin devlet » a existé jusqu'à aujourd'hui. A l'heure actuelle, il continue sous l'influence intensive d'un groupe islamique qui s'appelle « Cemaat » surtout dans la police et notamment dans le service des renseignements de la police.



Entre 1998 et 2002, j'ai écrit 4 livres sur le « Derin devlet ». Deux des ces ouvrages,
« Reis » (Le Chef) et « Bay Pipo » (Monsieur à la pipe), que j'ai écrit avec mon mon collègue et ami le journaliste Soner Yalçin, sont devenus des best-sellers et sont considérés maintenant comme des classiques dans ce domaine. Puis, nous avons écrit avec mon ami journaliste Cengiz Erdinç un autre livre de référence sur le sujet, « Çetele » (La Nomenclature), qui contient par ordre alphabétique les noms de presque 500 personnes liées au « Derin Devlet ». Mon quatrième livre, « Abi » (Le Grand-frère), que j'ai écrit seul cette fois-ci, concerne mes recherches et mes connaissances sur les relations entre « l'État profond » et la mafia. En 2004, j'ai publié un roman historique « Sırların Kavşağinda » (A la croisée des chemins) qui se déroule à Antakya pendant la troisième croisade. Après ce roman, pendant 7 ans, j'ai travaillé sur le projet d'un Grand dictionnaire Français-
Turc (plus de 1 700 pages et 80 000 mots) que j'ai terminé après mon arrestation et qui a été publié en juillet dernier pendant mon incarcération à Silivri.

J'ai continué à exercer mon métier en écrivant des nouvelles, des commentaires et des analyses politiques en participant à ODATV depuis 2008. Nous sommes partis de zéro avec de très jeunes collègues pour créer ce site internet d'informations avec pour principe de ne publier que des « exclusivités spéciales » (özel haber) et en trois ans d'efforts, nous avons réussi à en faire un portail de presse avec environ cent mille visiteurs par jour et j'ai cru comprendre qu'après l'opération policière de février dernier dans les locaux d'ODATV et mon arrestation en mars, ce nombre a encore augmenté et que sur les sites de réseaux sociaux, ODATV a été partagé autant de fois voire plus que les journaux turcs à grand tirage. ODATV a un cadre très riche et élargi d'écrivains et journalistes de diverses tendances et on ne peut bien sûr pas s'attendre à ce que je puisse partager les écrits de tous ses participants mais j'imagine que beaucoup aimeraient participer à un site qui a un tel taux d'audience. Soner Yalçin est le propriétaire de ce site internet. Comme je l'ai dit plus haut, nous avons écrit à quatre mains deux livres sur le « Derin devlet ». Une nouvelle enquête vient d'être ouverte sur cette organisation considérée « terroriste » et Soner Yalçin a été appelé à témoigner en partageant ses recherches, témoignage qu'il a donné récemment. N'est-il pas ironique de constater qu'un journaliste puisse être appelé à témoigner en tant que spécialiste d'un sujet (le « Derin devlet ») dans une telle enquête et qu'il soit en même temps accusé d'en faire parti et être lui même terroriste dans le procès d'ODATV ? Dans la Turquie actuelle, il se passe des choses incroyables au nom de la justice.

Je suis un homme qui défend pour la Turquie l'installation de la démocratie contemporaine et une répartition plus juste des revenus entre les classes sociales. Depuis près de 50 ans, je défends cette idée avec ma plume et ai été en opposition avec tous les pouvoirs (conservateurs et sociaux-démocrates) quand ils ont été loin de réaliser ces objectifs.
Il est certain que mes écrits ne reflètent pas uniquement de bons sentiments envers le gouvernement actuel. Cependant, en dehors du fait d'être opposé au gouvernement de l'AKP, quand on fait des recherches sur les influences du « Cemaat » dans la police et également la justice on prend le risque d'être arrêté pour « terrorisme ». Jadis dans ce pays, on utilisait le communisme comme prétexte contre les journalistes de l'opposition et on les envoyait en prison. La guerre froide finie, aujourd'hui on les arrête en prétendant qu'ils sont « terroristes ». C'est-à-dire qu'en un demi-siècle, il n'y a eu aucune évolution concernant la démocratie et la liberté d'expression. En Turquie, actuellement, beaucoup de journalistes craignent qu'une équipe policière du contre-terrorisme vienne frapper à leurs portes au petit matin. Je faisais partie de ces journalistes inquiets et m'étais préparé psychologiquement à une telle éventualité. Ma préoccupation principale était d'imaginer de devoir laisser seule et sans mon soutien ma femme pendant sa lutte contre une maladie grave.

Les policiers qui ont débarqué chez moi à 7h du matin sont passé outre les pouvoirs qui leurs sont attribués. Sous couvert de recherches de preuves, ils ont tout mis sans dessus dessous, ont confisqué mes ordinateurs, mon téléphone portable, mes disques durs, mes clés USB et ont été jusqu'à confisquer mes CD de musiques, le DVD qui contenait le film de mon mariage et le CD d'un enregistrement des souvenirs racontés par ma mère. A la préfecture de police, j'ai utilisé mon droit de garder le silence et de ne pas répondre aux questions, comme d'ailleurs tous les autres inculpés de cette affaire. En effet, il est connu que dans ces procès politiques, les procureurs investis de compétences spéciales interrogent les inculpés sur des questionnaires préparés par la police. D'une part, nous ne voulions pas faire la même procédure deux fois de suite (à la préfecture puis chez le procureur), d'autre part nous voulions montrer cette étrange application à l'opinion publique. D'ailleurs, lors de mon interrogatoire, le procureur m'a posé les mêmes questions auxquelles j'avais refusé de répondre à la préfecture et mes avocats ont suivi ses questions sur les documents que la police leur avait donnés. La question la plus fréquente était : « pourquoi j'avais écrit ceci ou cela » ou « pourquoi j'avais écrit sur telle ou telle information ». Un autre groupe de questions concernait mes conversations téléphoniques. La plupart de ces conversations étaient des échanges d'avis professionnels avec mes collègues de travail et des échanges sur l'actualité. En se basant sur ces questions, on m'a accusé d'écrire en suivant « les ordres d'une organisation terroriste » mais sans me préciser laquelle !
Un récent changement dans le code de la procédure pénale (CMUK) a donné un nouveau pouvoir aux procureurs investis de compétences spéciales et leur permet de restreindre les preuves à la défense. Après nos arrestations, le procureur chargé de nous poursuivre dans cette affaire a fait une déclaration publique dans les médias dans laquelle il précisait que nous n'étions pas « arrêtés pour nos activités journalistiques mais pour d'autres crimes dont il détenait les preuves qu'il tenait secrètes ». Le premier ministre, Monsieur Erdoğan, a tenu les mêmes propos lorsqu'on lui a posé une question concernant cette affaire au parlement Européen. Sept mois après ses déclarations, nous avons enfin pu avoir l'acte d'accusation de 134 pages sous les yeux et nous n'y avons trouvé aucune preuve « inconnue » de nous ou « tenue secrète » jusque là. Que trouve-t-on dans cet acte d'accusation ? Il n'y a comme preuve contre nous que nos écrits, nos livres et nos conversations téléphoniques écoutées par les autorités.



Je ne connaissais ni Nedim Sener ni Ahmet Sik personnellement, nous nous sommes rencontrés en prison. Ce seul exemple montre aussi que nous considérer comme « organisation terroriste » est faux. La plupart des 14 personnes de ce procès, malgré l'accusation, ne se connaissaient pas avant. L'acte d'accusation ne met aucune lumières sur des liens particuliers entre leur histoire, leur vie et la mienne. Cependant, malgré ce défaut de lien, nous sommes considérés comme ayant reçus les ordres du « centre de la même organisation » pour écrire. Selon moi, dans leurs préjugés, nous partageons le fait d'être des journalistes attentifs et objectifs en faisant des recherches similaires et sommes donc « coupables » de cela. Les recherches de Nedim Þener sur le meurtre du journaliste arménien Hrant Dink ont prouvé que le service d'informations de la police a commis des erreurs au moins de négligence. Le livre « interdit avant sa publication » d'Ahmet Þık, « Imam ordusu » (L'Armée de l'Imam) examinait le même genre de sujet. Nous avons également fait le même genre de découvertes à ODATV.
Quant à notre cohabitation avec Ahmet et Nedim, nous sommes dans une cellule avec trois dortoirs et une pièce commune, disons la salle à manger, surveillée par une caméra où nous mangeons, regardons la télévision, lisons les journaux et bavardons. Pour prendre l'air, on nous fait sortir dans une cour de quarante mètres carrés entourée de quatre murs en béton très hauts, également sous la surveillance d'une caméra où nous pouvons marcher et faire du sport. Pour occuper nos journées, nous lisons, écrivons, faisons du sport, nous nous occupons également du ménage de notre cellule et nous discutons. Je dois ajouter ici que
nous sommes dans une stricte isolation pour nous empêcher tout contact avec les autres détenus même s'ils font partie du même procès que nous (Ils ne peuvent voir personne d'autre que eux trois). Je remercie beaucoup mes deux amis de prison, Ahmet et Nedim, qui m'ont sans cesse soutenu pendant la maladie puis le décès de mon épouse.
Comme je vous l'ai dit plus haut, je viens de terminer et publier mon grand dictionnaire Français-Turc de 1 700 pages. Maintenant, j'entreprends un grand dictionnaire Turc-Français avec des possibilités très limitées ici étant donné que nous ne pouvons utiliser ni ordinateur ni machine à écrire.
D'autre part, j'ai commencé à écrire mes mémoires pour comparer mes différentes
expériences sur mes arrestations à l'époque des coups d'état militaires et celle d'aujourd'hui, je pense nommer ces mémoires « Déjà-vu ». Je n'ai malheureusement pas pu participer au journal écrit par les prisonniers car je devais finir assez rapidement mon dictionnaire pour qu'il soit prêt à temps pour la date prévue de parution. Mais, je partage les sentiments écrits par tous ceux qui y ont participé. Nous sommes plus de soixante journalistes détenus actuellement en Turquie et je suis fier d'en faire partie.
Je vous remercie pour votre intérêt. Ilginize çok teşekkur ederim.
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MessagePosté le: 10 Déc 2011 13:24    Sujet du message: Répondre en citant

J'ajoute ici la liste des journalistes emprisonnés en Turquie dans l'indifférence quasi générale..

http://cneytayral.blogspot.com/2011/12/tutuklu-ve-hukumlu-gazeteciler.html?spref=fb




TUTUKLU VE HÜKÜMLÜ GAZETECİLER



AD / YAYIN KURULUÞU


ADRES
1.

Erol Zavar,
Odak dergisi, Sahibi ve Yazı İşleri Müdürü

Sincan 1 No’lu F Tipi Cezaevi
ANKARA
2.

Ali Buluş,
Dicle Haber Ajansı (DİHA), Mersin muhabiri

Ermenek M Tipi Cezaevi
KARAMAN

3.

Mehmet Karaaslan,
Dicle Haber Ajansı (DİHA), Mersin muhabiri

Ermenek M Tipi Cezaevi
KARAMAN
4.

Faysal Tunç,
Dicle Haber Ajansı (DİHA), Þırnak muhabiri

Mardin E Tipi Kapalı Cezaevi
MARDİN

5.

Behdin Tunç,
Dicle Haber Ajansı (DİHA), Þırnak muhabiri

Cizre K1 Tipi Kapalı Cezaevi
CİZRE

6.

Erdal Süsem,
Eylül Hapishane Kültür Sanat dergisi, Editör

Edirne F Tipi Cezaevi
EDİRNE
7.

Deniz Kılıç,
Azadiya Welat gazetesi, Batman temsilcisi

Batman M Tipi Cezaevi
BATMAN

8.

Barış Açıkel,
İşçi-Köylü gazetesi, Sahibi ve Yazı İşleri Müdürü

Kocaeli 2 No’lu F Tipi Cezaevi
KOCAELİ

9.

Mustafa Gök,
Ekmek ve Adalet dergisi, Ankara Temsilcisi

Sincan 1 No’lu F Tipi Cezaevi
ANKARA
10.

Kenan Karavil,
Radyo Dünya (Adana), Yayın Yönetmeni

Adana F Tipi Cezaevi
ADANA
11.

Nuri Yeşil,
Press gazetesi, Tunceli çalışanı

Elbistan E Tipi Kapalı Cezaevi
MALATYA
12.

Bayram Parlak,
Gündem gazetesi, Mersin Temsilcisi

Ermenek M Tipi Cezaevi
KARAMAN
13.

İhsan Sinmiş,
Azadiya Welat gazetesi, çalışan

Adana F Tipi Cezaevi
ADANA
14.

Dilek Keskin,
Atılım gazetesi, İstanbul muhabiri
(Kadın)

Karataş Kadın Kapalı Cezaevi
ADANA
15.

Mehmet Yeşiltepe,
Devrimci Hareket dergisi, çalışan

Tekirdağ 1 No’lu F Tipi Cezaevi
TEKİRDAÐ
16.

Hakan Soytemiz,
RED dergisi, Yazar

Silivri 4 No’lu L Tipi Kapalı Cezaevi
İSTANBUL
17.

Erdoğan Altan,
Dicle Haber Ajansı (DİHA), Muhabir (Batman)

Batman M Tipi Kapalı Cezaevi
BATMAN

18.

Rohat Emekçi,
Gün Radyo (Diyarbakır), Spiker
(Kadın)

Mardin E Tipi Kapalı Cezaevi
MARDİN
19.

Murat İlhan,
Azadiya Welat gazetesi, Diyarbakır çalışanı

Diyarbakır D Tipi Cezaevi
DİYARBAKIR

20.

Ali Konar,
Azadiya Welat gazetesi, Elazığ temsilcisi

Malatya E Tipi Kapalı Cezaevi
MALATYA
21.

Hasan Coşar,
Atılım gazetesi, Yazar

Sincan 1 No’lu F Tipi Cezaevi
ANKARA
22.

Hatice Duman,
Atılım gazetesi, Sahibi ve Yazı İşleri Müdürü
(Kadın)

Gebze M Tipi Kapalı Cezaevi
KOCAELİ
23.

Dilşah Ercan,
Azadiya Welat gazetesi, Mersin çalışanı
(Kadın)

Karataş Kadın Kapalı Cezaevi
ADANA
24.

Bedri Adanır,
Aram Yayınları, Sahibi
Kürtçe yayımlanan Hawar gazetesi, Yazı İşleri Müdürü

Diyarbakır D Tipi Cezaevi
DİYARBAKIR

25.

Vedat Kurşun,
Azadiya Welat gazetesi, Yazı İşleri Müdürü

Diyarbakır D Tipi Cezaevi
DİYARBAKIR

26.

Füsun Erdoğan,
Özgür Radyo, Genel Yayın Koordinatörü
(Kadın)

Kocaeli 2 No’lu T Tipi Kapalı Cezaevi
KOCAELİ
27.

Sedat Þenoğlu,
Atılım gazetesi, Genel Yayın Koordinatörü

Edirne F Tipi Cezaevi
EDİRNE
28.

Bayram Namaz,
Atılım gazetesi, yazar

Edirne F Tipi Cezaevi
EDİRNE
29.

Hikmet Çiçek,
Aydınlık dergisi, Ankara Temsilcisi

Silivri 1 No’lu L Tipi Cezaevi
F-7 Koğuşu
İSTANBUL
30.

Tuncay Özkan,
Kanal Biz televizyonu, Sahibi / Gazeteci

Silivri 1 No’lu L Tipi Cezaevi
İSTANBUL
31.

Mustafa Balbay,
Cumhuriyet gazetesi, Ankara Temsilcisi / Gazeteci-Yazar

Silivri 1 No’lu L Tipi Cezaevi
İSTANBUL
32.

Ahmet Birsin,
Gün TV (Diyarbakır), Genel Yayın Koordinatörü

Diyarbakır D Tipi Cezaevi
DİYARBAKIR
33.

Prof. Dr. Mehmet Haberal,
Kanal B Televizyonu, Yönetim Kurulu Başkanı / Başkent Üniversitesi Rektörü

Silivri 5 No’lu L Tipi Cezaevi
B-9-K Koğuşu
İSTANBUL
34.

Deniz Yıldırım,
Aydınlık dergisi, Genel Yayın Yönetmeni

Silivri 1 No’lu L Tipi Cezaevi
F-7 Koğuşu
İSTANBUL
35.

Seyithan Akyüz,
Azadiya Welat gazetesi, Adana temsilcisi

Adana F Tipi Cezaevi
ADANA
36.

Hamdiye Çiftçi,
Dicle Haber Ajansı (DİHA), Muhabir (Hakkâri)
(Kadın)

Bitlis E Tipi Cezaevi
BİTLİS
37.

Ozan Kılınç,
Azadiya Welat gazetesi, Yazı İşleri Müdürü

Diyarbakır D Tipi Cezaevi
DİYARBAKIR
38.

Baha Okar,
Bilim ve Gelecek dergisi, Editör

Tekirdağ 1 No’lu F Tipi Cezaevi
TEKİRDAÐ
39.

Ali Çat,
Azadiya Welat gazetesi, Mersin çalışanı

Mersin E Tipi Cezaevi
MERSİN
40.

Halit Güdenoğlu,
Yürüyüş dergisi, sahibi ve Yazı İşleri Müdürü

Sincan 1 No’lu F Tipi Cezaevi
ANKARA
41.

Kaan Ünsal,
Yürüyüş dergisi, Çalışan

Sincan 1 No’lu F Tipi Cezaevi
ANKARA
42.

Cihan Gün,
Yürüyüş dergisi ve Ozan Yayıncılık, Çalışan

Sincan 1 No’lu F Tipi Cezaevi
ANKARA
43.

Naciye Yavuz,
Yürüyüş dergisi, Muhabir (İstanbul)
(Kadın)

Ankara Kadın Kapalı Cezaevi
ANKARA
44.

Musa Kurt,
Kamu Emekçileri Cephesi dergisi, Yazı İşleri Müdürü

Sincan 1 No’lu F Tipi Cezaevi
ANKARA
45.

Sinan Aygül,
Dicle Haber Ajansı (DİHA), Muhabir (Bitlis)

Van F Tipi Kapalı Cezaevi
VAN
46.

Soner Yalçın,
Odatv, Sahibi / Gazeteci

Silivri 1 No’lu L Tipi Cezaevi
F-2 Koğuşu
İSTANBUL
47.

Barış Pehlivan,
Odatv, Genel Yayın Yönetmeni

Silivri 1 No’lu L Tipi Cezaevi
F-2 Koğuşu
İSTANBUL
48.

Barış Terkoğlu,
Odatv, Haber Müdürü

Silivri 1 No’lu L Tipi Cezaevi
F-12 Koğuşu
İSTANBUL
49.

Ahmet ÞIK,
Serbest Gazeteci

Silivri 2 No’lu L Tipi Cezaevi
B-9-Üst Koğuş
İSTANBUL
50.

Nedim Þener,
Milliyet gazetesi, Muhabir


Silivri 2 No’lu L Tipi Cezaevi
B-9-Üst Koğuş
İSTANBUL
51.

Doğan Yurdakul,
Odatv, Yazar

Silivri 2 No’lu L Tipi Cezaevi
B-9-Üst Koğuş
İSTANBUL
52.

Müyesser Yıldız,
Odatv, Gazeteci
(Kadın)

Silivri 8 No’lu L Tipi Cezaevi
İSTANBUL


53.

Sait Çakır,
Odatv, Köşe yazarı


Silivri 2 No’lu L Tipi Cezaevi
B-9-Alt Koğuş
İSTANBUL
54.

Coşkun Musluk,
Odatv, Yazar

Silivri 2 No’lu L Tipi Cezaevi
B-9-Alt Koğuş
İSTANBUL
55.

Yalçın Küçük,
Gazeteci / Yazar

Silivri 2 No’lu L Tipi Cezaevi
B-9-Alt Koğuş
İSTANBUL
56.

Kadri Kaya,
Dicle Haber Ajansı (DİHA), Diyarbakır Bölge Bürosu Temsilcisi

Batman M Tipi Kapalı Cezaevi
BATMAN
57.

Mehmet Karabaş,
Batman Postası, Yazar

Batman M Tipi Kapalı Cezaevi
A-9 Koğuşu
BATMAN
58.

Ahmet Akyol,
Dicle Haber Ajansı (DİHA), Muhabir (Adana)

Ceyhan M Tipi Kapalı Cezaevi
ADANA
59.

Miktat Algül,
Mezitli FM, Genel Yayın Yönetmeni

Kürkçüler F Tipi Cezaevi
B-59 Koğuşu
ADANA
60.

Turhan Özlü,
Ulusal Kanal, Genel Yayın Yönetmeni

Silivri 2 No’lu L Tipi Cezaevi
F-6 Koğuşu
İSTANBUL
61.

Aydın Yıldız,
Dicle Haber Ajansı (DİHA), Muhabir (Gaziantep)

Gaziantep Cezaevi
GAZİANTEP
62.

Kazım Þeker,
Özgür Gündem gazetesi, editör

Kocaeli 2 No’lu F Tipi Cezaevi
KOCAELİ
63.

Tayyip Temel,
Azadiya Welat gazetesi, Eski Genel Yayın Yönetmeni

Diyarbakır D Tipi Cezaevi
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MessagePosté le: 10 Déc 2011 13:45    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

Non, ils ne sont pas en prison parce qu'ils sont journalistes. Mais parce qu'ils sont accusé du terrorisme...


dit le gouvernement...

Yalan mi soyleyecek koskoca hukumet ?
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MessagePosté le: 07 Jan 2012 22:22    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.odatv.com/n.php?n=iste-dogan-yurdakulun-savunmasinin-tam-metni-0401121200

DOGAN YURDAKUL'UN SAVUNMASININ TAM METNI (türkçe)
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MessagePosté le: 21 Avr 2012 3:05    Sujet du message: Répondre en citant

LA JEUNESSE EST TOUJOURS D’AVANT-GARDE. ON NE PEUT PAS L'ENFERMER DANS UN CADRE

Dogan YURDAKUL
Vendredi 30 mars 2012

Notre coordinateur Dogan Yurdakul a répondu aux questions de Ilhan Tasci, journaliste du quotidien Cumhuriyet.
Certains ont découvert Dogan Yurdakul juste avant le décès de son épouse atteinte d'un cancer. Aux réactions du public qui réclamait: « Ayez pitié, faites en sorte qu’il puisse la voir une dernière fois », il avait alors répondu : « Pendant ma vie, remplie de luttes, je n’ai jamais imploré qui que ce soit pour quoique ce soit. Je n’ai pas besoin de pitié ». Ces paroles témoignent du combat d’un homme qui n’a jamais arrêté de se battre. Il est également connu pour avoir été un « hôte forcé » des prisons lors des coups d’états du 12 mars 1971 et du 12 septembre 1981, tout comme ce qui lui est arrivé de nos jours.
Quand nous lui avons rendu visite après sa sortie de l’hôpital, avec son élégance habituelle, il s'est excusé car il ne pouvait pas se rendre jusqu’à la porte pour nous accueillir. Alors que nous nous intéressions surtout à sa santé, lui plein d'enthousiasme a partagé avec nous ces derniers travaux : les nouvelles qu’il avait préparées pour Odatv, son nouveau roman qu'il en train d'écrire et la suite du dictionnaire Français-Turc qui a vu le jour pendant son incarcération et dont il prépare actuellement la partie Turc-Français.

Ils jouent avec la dignité des êtres humains
En tant que journalistes, nous n'avons pas pu nous empêcher de lui poser quelques questions auxquelles il a gentiment accepté de répondre.
En évoquant les mésaventures que la Turquie et lui-même ont connues pendant les coups d’état du 12 mars et du 12 septembre, il a dit « Pendant ces périodes, il y a eu de l’oppression et de très grandes injustices. J’ai tout subi. Il y a eu des tortures, des morts et des pendaisons. Ce que nous vivons aujourd’hui vaut largement ce que nous avons vécu alors. Ils jouent avec la dignité des êtres humains. Ils essayent de les réduire à néant. », signifiant ainsi que le temps n’avait diminué (pour éviter la répétition de réduire) ni l’oppression ni l’injustice.
La captivité a des règles
Dogan Yurdakul indique que « La politique d’isolation appliquée dans la prison de Silivri n'a qu'un seul but, celui de nuire psychologiquement la personne détenue ». Quand il évoque ses expériences passées, il précise :« À l’époque, en prison, si on était attaqué par quelqu'un, 20-30 personnes pouvaient se regrouper pour faire face. Nous jouions du saz , chantions tous ensemble des chansons populaires. À Silivri, ceci est impossible. Certains disent : ̏Nous nous trouvons dans un camp de concentration. Nous sommes des prisonniers de guerre.̋ Même les prisonniers de guerre ont des droits. Là-bas, il n’en est pas question. Le plus dur c’est l’impossibilité de rencontrer d’autres personnes ».
La situation de Balbay et de Ozkan est terrifiante
En parlant des périodes qui ont suivi les coups d’état, Dogan Yurdakul les minimise presque en parlant de « sévices » et continue « À Silivri, j'ai pu résister car j’avais déjà connu l’oppression. Comme j’étais avec des personnes plus jeunes que moi, j’ai essayé de cacher mes malaises. Ahmet Sik et Nedim Sener ont très bien résisté, ils sont très courageux. La psychologie humaine supporte très mal ces conditions de détention. Ma fille est adulte et vit en France, j’ai perdu mon épouse pendant mon incarcération donc de ce point de vue je n’avais pas de responsabilités familiales. En revanche, Ahmet et Nedim ont des responsabilités familiales, ils ont des jeunes enfants. Quant à la situation dans laquelle se trouve Mustafa Balbay et Tuncay Ozkan , je ne connais pas de mots pour la décrire, c’est tout simplement terrifiant. »
Même une épingle qui tombe provoque un bruit assourdissant
« Silivri est un lieu sauvage, c’est voulu bien sûr. Les murs n’ont pas d’isolation. Tout provoque un écho abominable. Si une épingle tombe par terre, elle provoque le bruit d’une bombe dans les oreilles. Même quand on parle, nos voix font des échos. Il n’y a aucune isolation ni dans les murs des cellules, ni dans les murs des couloirs. Le complexe de Silivri a été construit pour produire cet effet c’est donc intentionnel. Même quand on baisse le son de la télévision au minimum, cela provoque des échos ».
Même les juges l’ont dit « Comment peut-on les qualifier des terroristes ? »
Dogan Yurdakul sait que l’opinion publique se rend compte maintenant des détentions abusives, elle a compris que ces personnes incarcérées injustement sont innocentes. Il a partagé avec nous un point important : « Un jour nous avons entendu les juges parlant entre eux et qui se disaient :« Comment peut-on les qualifier de terroristes ? ».
D’après Dogan Yurdakul, le procès d’Odatv a joué un rôle favorable dans la procédure ouverte à l’encontre de plusieurs centaines de personnes sous le nom d’Ergenekon. « Pendant ce procès, l’opinion publique a été moralement ébranlée par certaines anomalies très visibles. Les personnes qui suivaient ce procès le savaient déjà. D’autres qui ont qui fini par constater ces anomalies en ont été profondément choquées : La descente de police chez Turkan Saylan ou les diverses descentes chez les journalistes d’Odatv ».
Ils devraient avoir honte
Une chose qui a beaucoup dérangé Dogan Yurdakul pendant son incarcération est l’attitude des médias. « L’histoire se souviendra de cette période comme d'une période de honte. Je ne fais aucune distinction que ce soit les journaux ou la télévision, c’est du pareil au même, ils ont condamné les personnes arrêtées, ils nous ont pendus avant l’heure. Ils ne connaissent pas la différence entre la détention provisoire et la mise en liberté conditionnelle. Ils devraient avoir honte. Ils ont considéré notre détention comme une condamnation, alors j'en déduis qu'ils doivent certainement considérer notre libération comme un acquittement ! ».
« En 2009, pour les fêtes du 30 Août , l’Etat Major a invité le site Odatv ainsi que internethaber.com, gazteport.com, haber3.com, j'y représentais Odatv. De jeunes journalistes sont venus me demander : ̏Vous êtes notre ainé, pouvez-vous demander au Chef de l’Etat Major Ilker Basbug s’il accepterait que nous prenions une photo tous ensemble. ̋ Ilker Basbug a accepté. Après mon incarcération, Samanyolu TV a isolé mon portrait de cette photo de groupe et a diffusé une photo où j'apparaissais seul aux côtés d'Ilker Basbug, tout en la commentant : ̏Voilà l’homme d’Odatv au sein de l’Etat major.̋

Les médias ont même scruté tous mes faits et mes gestes pendant l’enterrement de mon épouse. Or j’ai été le premier en détention provisoire à qui on accordait le droit d’être présent lors de l’enterrement d’un proche et j’avais redoublé de vigilance pour ne pas nuire aux futurs détenus qui pourraient bénéficier du même droit par la suite. Ainsi est l’état des médias actuellement. »

Je souhaite participer au Salon du Livre d’Izmir
Dogan Yurdakul ne perd pas espoir quant à l’avenir. « La Turquie a connu d’autres mésaventures. Cette période ? Passera comme les autres. Nous allons un jour la laisser derrière nous. Encadrer la jeunesse ? Elle ne l'accepterait pas. Aujourd’hui si vous n’êtes pas sur Tweeter ou Facebook, on vous regarde de travers. Même si on est plein de haine et même si on est très religieux, on ne peut pas empêcher l’évolution. Je place beaucoup de confiance en la jeunesse. Tout le monde dit : « La jeunesse, il n’y a rien à en attendre ». Bien sûr, les jeunes comme Deniz Gezmis n’existent plus mais la jeunesse est par essence révolutionnaire et d’avant-garde. »

La convalescence de Dogan Yurdakul n’est pas de tout repos, mais il souhaite retrouver le plus rapidement possible ses lecteurs. Si les médecins le permettent, il aimerait se rendre au Salon du Livre d’Izmir.

1- NdT : Instrument de musique populaire turc
2- NdT : deux journalistes qui sont restés plus d'un an en isolement complet jusqu'en février 2012.
3- NdT : médecin turque, écrivain
4- La fête de Libération
5- NdT : le principal média de l'Imam Fetullah Gulen qui réside aux Etats-Unis. Ahmet Sik a été arrêté pour avoir écrit le livre L'Armée de l'Imam sur la confrérie de Fetullah Gulen.
6- NdT : jeune révolutionnaire des années 1970, pendu avec ses camarades
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MessagePosté le: 21 Avr 2012 10:24    Sujet du message: Répondre en citant

C'est de qui la version française?
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MessagePosté le: 22 Avr 2012 11:54    Sujet du message: Répondre en citant

L'article publié dans le quotidien Cumhuriyet a été traduit en français par une proche de Dogan Yurdakul....
Pourquoi cette question?
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