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"la course au vote arménien"
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Cuneytbelmondo
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MessagePosté le: 20 Déc 2011 17:03    Sujet du message: Répondre en citant

J'aime bien ces gens du site http://www.armeniens.net/spip.php?article85

Je propose même de créer un lien vers leur site sur la page d'acceuil d'ataturquie.
Après tout ils défendent les mêmes choses que nous: la tolérance, le respect des droits de l'homme...
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Cuneytbelmondo
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MessagePosté le: 20 Déc 2011 17:18    Sujet du message: Répondre en citant

René Rémond, "L’histoire et la Loi"

Texte paru dans Études, n° 4046, juin 2006.

Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’histoire et politique entretiennent des relations contrastées et parfois orageuses. S’inscrivant dans la durée, la politique se réfère nécessairement au passé, que ce soit pour s’en dissocier ou pour y puiser à pleines mains exemples et arguments. Aussi la relation avec sa mise en forme par le truchement de l’histoire est-elle inéluctablement ambivalente : l’histoire est à la fois ciment de l’unité d’un peuple et germe de discorde nourrissant divergences et dissentiments. C’est pourquoi les pouvoirs publics ne peuvent se désintéresser totalement de l’écriture de l’histoire et de sa transmission et considèrent, non sans raison, qu’ils ont sur le sujet quelque responsabilité. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que les politiques soient parfois tentés de s’immiscer dans sa fabrication et de l’instrumentaliser. C’est un trait des régimes totalitaires que de s’arroger le droit de tordre l’histoire à leur avantage et d’exercer un contrôle sur ceux dont c’est le métier d’établir la vérité en histoire. Rien n’est plus banal que l’instrumentalisation du passé. Sa qualification, en particulier, fait l’objet de controverses, et la signification de tel ou tel événement suscite des débats de caractère idéologique et des affrontements proprement politiques. Nous en avons un exemple en France depuis quelques mois avec le débat sur le rôle du législateur dans la définition de l’histoire qui suscite des passions adverses.

Cette agitation ne mériterait pas que le citoyen y prête attention si la situation ne présentait, à côté des aspects traditionnels de ce débat, d’incontestables nouveautés et ne comportait aussi de multiples implications. Elle concerne aussi bien le problème épistémologique de la recherche de la vérité en histoire que le rôle de l’État en l’espèce, le partage de responsabilités entre le législateur et l’historien, le rôle de la loi et l’accès de tout un chacun à la connaissance objective du passé qui n’intéresse pas moins que l’idée et la pratique de la démocratie. En dénombrant tous ces enjeux, n’exagérerions-nous pas la portée de l’affaire ? Au lecteur d’en décider, mais on aura relevé que la question n’a pas seulement suscité un mouvement d’opinion et occupé des pages entières des journaux : elle est devenue un problème politique qui a provoqué des prises de position du chef de l’État et du Premier ministre, préoccupé tous les groupes politiques, suscité un recours au Conseil constitutionnel et une décision de cette juridiction. L’incident a surtout révélé la mise en place d’une mécanique qui suspend une menace sur l’objectivité de la démarche historique et pourrait conduire à l’assujettissement de l’histoire à des fins politiques.
L’affaire Pétré-Grenouilleau

Rappelons brièvement les éléments premiers de l’affaire. Le samedi 10 juin 2005, le jury chargé de décerner le prix d’histoire fondé par le Sénat pour distinguer un ouvrage qui satisfasse aux exigences scientifiques et puisse contribuer à l’éducation des citoyens, rend public le choix qu’il a fait au terme d’un long parcours : il couronne le livre publié dans la prestigieuse « Bibliothèque des histoires » des Éditions Gallimard par Olivier Pétré-Grenouilleau sur les traites négrières. À l’occasion de cette attribution, le Journal du dimanche publie une interview du lauréat qui souligne le caractère global de sa recherche : il s’est intéressé au phénomène dans sa totalité, et pas seulement à la traite dite atlantique, c’est-à-dire celle liée au commerce triangulaire effectué à partir de l’Europe occidentale. Interrogé sur la qualification qu’il convient de donner à ce fait historique, il le considère bien comme un crime contre l’humanité, mais il écarte le terme de génocide, qui impliquerait une volonté systématique d’extermination en raison de l’appartenance à une même ethnie, puisque les négriers qui sont mus par des préoccupations essentiellement mercantiles n’avaient évidemment pas intérêt à la disparition de ce qui était pour eux une marchandise dont ils attendaient un profit rémunérateur.

Cette réponse, qui est le bon sens même, n’a pas été du goût de tout le monde, notamment de certains hantés par le souvenir de cette tragédie. Un collectif d’Antillais, de Guyanais et de Réunionnais, se référant à la législation qui permet à des groupes de se porter partie civile contre la négation de ces crimes, engage des poursuites contre l’auteur du livre. Ainsi un historien, dont ses pairs jugent le travail irréprochable et qui n’a rien fait qui contredise les devoirs de l’historien ou du citoyen, peut soudain se trouver, à l’initiative de plaignants qui n’ont pas sur le sujet de compétence particulière, traduit en justice et exposé à de lourdes sanctions. Les historiens découvrent avec stupeur la menace qui pèse sur toute recherche concernant des sujets controversés, et l’opinion s’avise du mécanisme qui s’est mis en place et compromet l’indépendance ainsi que la recherche et la diffusion de ses résultats. La situation ainsi brusquement divulguée est la résultante d’une série d’initiatives législatives et la conséquence d’un état d’esprit caractéristique de notre temps.
Juridictions internationales et devoir de mémoire

De cette problématique inédite, une des causes est l’exigence de justice de la conscience générale, qui ne se résigne plus à l’impunité des auteurs de crimes collectifs. À cet égard, le précédent de Nuremberg — dont on avait pu croire qu’il resterait unique en son genre parce que trop lié au second conflit mondial et en raison du caractère exceptionnel des crimes commis par le IIIe Reich — a fait école. Il a laissé un héritage, transmis des concepts et des définitions qui connaissent un regain d’actualité. Des juridictions internationales ont été instituées pour les crimes de guerre commis dans les conflits qui ont accompagné la dislocation de la fédération yougoslave, puis pour les massacres qui ont ensanglanté le Rwanda. Initiative plus décisive encore et plus grosse de conséquences, dont il n’est pas excessif de penser qu’elle introduit une césure dans l’histoire de l’humanité, la décision qui a inspiré les négociateurs du traité signé à Rome en 1999 et ratifié, à ce jour, par plus de cent États, qui institue une Cour pénale permanente à compétence universelle pour juger des crimes contre l’humanité.

L’émergence de ces juridictions implique que tous les actes politiques relèvent de la conscience morale et atteste la naissance d’une responsabilité collective de l’humanité à l’échelle planétaire. Elle s’est accompagnée d’une autre rupture, qui affecte notre relation au passé : l’introduction de l’imprescriptibilité de certaines actions. À l’encontre de la pratique universelle qui disposait qu’après un certain délai les fautes ne pouvaient plus faire l’objet de poursuites pénales et qui interdisait même, sous peine de sanctions, d’évoquer le passé, notre siècle a décidé d’abolir les effets du temps sur la mémoire pour une certaine catégorie de crimes. L’oubli est interdit — il est même une faute ; et se souvenir est devenu une exigence éthique et juridique. Notre temps a inventé le devoir de mémoire. Se souvenir n’est pas seulement souhaitable dans l’ordre de la connaissance, c’est aussi — et plus encore — un impératif d’ordre moral, et c’est y manquer qui est une faute. Ce devoir est sélectif : il ne joue que pour les crimes. Il se justifie par le devoir de piété à l’adresse des victimes : c’est justice qu’elles survivent dans la mémoire des peuples. C’est aussi une réparation : la mémoire demande pardon pour ce qui n’a pu être prévenu ou empêché. En reconnaissant ses fautes, un peuple se grandit. Cette démarche de la société civile et politique trouve sur le plan spirituel un écho avec la pratique récente par l’Église catholique de la repentance. Dernière considération qui fonde le devoir de mémoire : l’énormité des crimes. Elle a révélé ce dont la nature humaine était capable ; leur rappel constant fait prendre conscience de la possibilité toujours ouverte de leur répétition et s’impose comme une précaution qui vaut avertissement.
L’entrée en scène des lois mémorielles

Toutes plus estimables les unes que les autres, ces considérations, qui ont profondément modifié notre relation au passé, ne sont pas sans conséquence sur le statut de l’histoire dans la société. Elles ont justifié l’intervention du politique : dès lors que se souvenir était un devoir civique, le législateur pouvait-il admettre que, sur des événements à propos desquels la justice ou, à défaut, la conscience collective s’était prononcée, soient énoncées publiquement des contre-vérités ? Ce serait à la fois manquer au devoir de piété et comme condamner une seconde fois les victimes, attenter au respect de leurs souffrances, laisser s’introduire le doute dans les esprits de ceux qui ne pouvaient se faire par eux-mêmes une opinion motivée et contrarier l’éducation des citoyens. N’y aurait-il pas pour les responsables politiques un devoir de prendre des dispositions à cet effet — bref, de légiférer ? Telles sont les racines de ces lois qu’on nomme aujourd’hui mémorielles et qui concernent l’établissement de la vérité en histoire.

Ces considérations étaient particulièrement fortes contre ceux qui, sous prétexte d’exercer la démarche critique qui est constitutive de la méthode historique et se prénommant abusivement révisionnistes, n’hésitent pas à nier purement et simplement la réalité du dessein criminel du IIIe Reich. Or, s’il est un fait historique avéré, c’est bien la Shoah, à tel point que, pour expliquer le discours négationniste et l’état d’esprit de ceux qui le tiennent, on n’a le choix qu’entre deux explications : la mauvaise foi délibérée — à quelles fins ? — ou ce travers bien connu des épistémologues qui est le dérèglement de la fonction critique de l’esprit, l’hypercritique. Aussi la proposition avancée en 1990 par l’ancien ministre communiste Jean-Claude Gayssot d’une loi faisant de la négation des crimes reconnus contre l’humanité un délit, puni de sanctions, a-t-elle reçu un accueil généralement favorable : à crime inouï, réponse exceptionnelle.

S’opposer à cette initiative, n’eût-ce pas été se faire complice des négationnistes et apporter sa caution à Jean-Marie Le Pen, qui affectait de ne voir dans cette tragédie qu’un détail de l’histoire ? Néanmoins, quelques historiens plus perspicaces eurent alors le pressentiment des conséquences qui pourraient découler de cette innovation : un Pierre Vidal-Naquet ou une Madeleine Rebérioux, qui n’étaient assurément pas suspects de sympathie pour les thèses des négationnistes, mais qui s’inquiétaient judicieusement des dérives possibles de cette innovation. La suite a justifié leur inquiétude et leur mise en garde : pour unique que fût son objet, la loi Gayssot a engendré une postérité, elle est la mère d’une famille de lois mémorielles qui n’ont ni même justification ni même légitimité.
L’engrenage

Sous la pression d’associations qui militaient depuis longtemps à cette fin, relayées par des parlementaires qui comptaient dans leur circonscription d’importantes communautés arméniennes, le Parlement adopta en 2001 une loi qui tient en une phrase dont la concision n’a d’égale que la singularité : « La France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915. » Point à la ligne. Il était ajouté : cette loi sera exécutée comme loi de la République. Que signifie cette affirmation ? Cela veut-il dire que quiconque aurait des doutes sur le caractère ethnocide de massacres dont personne ne conteste la réalité se mettrait en infraction par rapport à la loi et s’exposerait, en conséquence, à des poursuites judiciaires ? C’est d’ailleurs la mésaventure qui est survenue, avant même l’adoption de cette loi, au grand orientaliste Bernard Lewis, qui avait été condamné par un tribunal français à la demande d’une association d’Arméniens se référant à la disposition introduite par la loi Gayssot contre la contestation de crimes contre l’humanité. On perçoit le saut effectué de la loi Gayssot à la loi sur le génocide arménien. La première concernait des faits où des Français avaient été impliqués comme victimes ou comme complices : il n’était donc pas anormal que les représentants de la nation se prononcent sur le sujet. Pour les massacres d’Arméniens, sujets de l’Empire ottoman, notre pays n’était impliqué ni de près, ni de loin. Pourquoi, alors, ne pas légiférer aussi sur les massacres des Indiens par les conquérants espagnols ou les Américains ? Au surplus, on remontait dans le temps, de 1945 à 1915. Surtout, le législateur tranchait une question sur laquelle les spécialistes n’étaient pas unanimes : si personne ne contestait que les Turcs avaient fait mourir dans des conditions inhumaines des centaines de milliers d’hommes et de femmes, était-ce bien par exécution d’une décision qui visait expressément à exterminer jusqu’au dernier Arménien ? Telle est l’interrogation que ne peut éviter la recherche historique. En outre, à qualifier l’événement de génocide, on banalisait le concept élaboré à propos de la Shoah, dont on diluait la spécificité et le caractère exceptionnel. Cette deuxième loi mémorielle avait enfin pour conséquence d’ouvrir une sorte de compétition entre les victimes, car ces lois ont en commun de ne se référer qu’à des persécutions subies, au risque de substituer à la mémoire collective l’exaspération de mémoires particulières de groupes se constituant en communautés.

La troisième de cette famille de lois à laquelle est associé le nom de Mme Taubira, sénatrice de Guyane, adoptée le 21 mai 2001, ne tombe pas sous le reproche de viser un fait historique qui ne concerne pas la France, puisqu’elle condamne la traite négrière et l’esclavage longtemps pratiqués dans nos colonies. Mais elle remonte beaucoup plus haut dans le temps, la traite ayant été condamnée depuis plus de deux cents ans, et l’esclavage aboli en 1848. Ceux qui en ont souffert effectivement dans leur chair ont disparu depuis longtemps, et leurs descendants, aujourd’hui vivants, appartiennent à la cinquième ou sixième génération, mais la loi leur reconnaît le droit de défendre la mémoire des esclaves et l’honneur de leurs descendants, et d’engager des poursuites contre quiconque nierait ou minimiserait le fait : c’est ce qu’a révélé l’affaire Pétré-Grenouilleau. Jusqu’où se poursuivra cette remontée dans le temps ? Jusqu’aux Croisades ou à la guerre des Albigeois ? Pourquoi les Réformés ne demanderaient-ils pas réparation pour la persécution qu’ils ont subie après la révocation de l’Édit de Nantes ? De proche en proche, l’insurrection de ces mémoires particulières menace de désagréger la mémoire nationale et dresse les unes contre les autres les familles d’esprit. Pourquoi légiférer seulement sur les crimes ? La loi Taubira faisait implicitement le procès de la colonisation en n’en proposant qu’une vision purement négative. C’est un fait, il est vrai, que sous l’Ancien Régime et pendant plusieurs siècles elle s’est accompagnée de l’esclavage et de la traite, mais c’est elle aussi qui, à partir du milieu du XIXe siècle, a apporté dans les colonies françaises l’extinction de la traite et l’abolition de l’esclavage. Transgressant la frontière judicieusement tracée par la Constitution de la Ve République entre la compétence du législateur et la responsabilité de l’exécutif, qui limite la première à la définition des principes généraux de l’enseignement, la loi Taubira édictait hardiment que « les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent ». Outre qu’on discerne mal ce qu’est une place conséquente — combien d’heures de cours dans l’année, combien de pages dans les manuels ? —, c’était s’aventurer dans un domaine qui requiert une compétence professionnelle et scientifique : c’était ouvrir la voie à la confusion des rôles et des responsabilités.
L’histoire confisquée

La loi Taubira flétrissait le colonialisme ; la loi suivante réhabilita la colonisation. La première imposait aux enseignants des obligations d’ordre quantitatif ; la seconde leur a dicté leur appréciation. « Les programmes scolaires reconnaissent, en particulier, le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et au sacrifice des combattants de l’armée française issue de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit. » Le pas décisif est franchi : le législateur dicte à l’enseignant son interprétation de l’histoire et se substitue à l’historien. Si cette dernière loi va ainsi plus loin que la précédente, les deux n’en sont pas moins solidaires : la seconde n’aurait sans doute pas été proposée si la première n’avait pas incriminé le fait colonial. C’est la riposte : elles évoquent, en les dissociant, les deux faces du fait historique. Aussi appellent-elles un jugement conjoint. Ne demander l’abrogation que de l’une serait faire un choix politique dicté par des raisons idéologiques : réclamer l’abrogation de la loi Taubira serait disculper la colonisation de ses crimes ; ne demander l’abrogation que de la dernière serait donnée à entendre que la colonisation n’aurait eu que des effets négatifs. En revanche, faire campagne pour leur abrogation simultanée, c’est tirer la conséquence d’une position proprement scientifique sur l’indépendance de l’histoire, qui a pour vocation de décrire la complexité de la réalité sociale et d’en montrer l’ambivalence.
La généalogie de ces lois mémorielles, dont on ne voit pas pour quelles raisons s’arrêterait la prolifération, crée une situation inédite et des plus préoccupantes, pour la recherche, pour l’enseignement – et je n’hésite pas à dire pour l’exercice aussi des droits du citoyen et la démocratie. La crainte de poursuites judiciaires conduira immanquablement à fuir les sujets délicats : quel chercheur osera s’attaquer à des sujets qui risquent de le conduire devant les tribunaux ? Quel directeur de recherche sera assez téméraire pour engager de jeunes chercheurs dans des investigations périlleuses comme Olivier Pétré-Grenouilleau en a fait la douloureuse expérience ? Des pages entières de l’histoire resteront blanches, à moins que le vide ne soit comblé par la proclamation de vérités d’État. Cette irruption du politique dans la définition des programmes et l’établissement de la vérité historique, si elle se généralisait, aurait pour conséquences la confiscation de l’histoire par les détenteurs du pouvoir politique et la dépossession des citoyens ordinaires.

Aussi, quand un groupe d’historiens, inquiets de cette dérive, a pris l’initiative d’une adresse en direction des politiques, ils n’entendaient pas seulement plaider pour le droit des historiens de travailler en toute liberté, sans contrainte imposée par l’État, ils le faisaient au nom du droit de tout citoyen d’avoir accès à la connaissance d’une histoire sans a priori. Contrairement à ce que certains ont pu croire, les historiens ne revendiquent aucun monopole, ils ont seulement une compétence professionnelle ; ils exercent au service de tous, et comme par délégation, une fonction sociale. L’histoire ne leur appartient pas plus que la justice aux magistrats ou la santé publique aux médecins. N’étant pas propriétaires de la vérité en histoire, ils doivent répondre à la demande du corps social. C’est la raison pour laquelle certains d’entre eux n’ont pas cru devoir refuser de répondre aux citations en justice lors des grands procès sur l’Occupation – à condition de rester sur leur terrain, celui des faits, et de ne pas se prêter à une confusion entre vérité judiciaire et vérité historique. Il leur revient d’établir les faits, de les mettre en perspective et d’en proposer une explication. Il ne leur est pas interdit de les qualifier juridiquement (y a-t-il, ou non, par exemple, génocide ?) et même moralement : l’historien ne sort pas de son rôle quand il se fait l’interprète de la réprobation de la conscience morale pour les crimes.
La place des politiques

Et les politiques ? Eux aussi ont leur mot à dire. Rien ne s’oppose à ce qu’ils expriment publiquement les sentiments que leur inspire tel ou tel drame, et même qu’ils le fassent comme interprètes du sentiment général ; mais leur intervention doit respecter deux limites. Sauf s’ils ont personnellement enquêté comme n’importe quel historien et se sont fait une conviction fondée sur des considérations proprement historiques, leur statut de représentants de la nation ne les qualifie point pour décréter la vérité et trancher des conflits d’interprétation. La chose va de soi, mais il n’est peut-être pas inutile de la transcrire noir sur blanc : dans le débat sur les lois mémorielles, on a entendu des parlementaires se prévaloir de leur élection et exciper du fait qu’ils tenaient leur mandat du peuple souverain pour décider qu’ils avaient compétence pour établir la vérité historique. C’est confondre la légitimité politique avec celle que confère la compétence acquise par le travail scientifique. Aucun parlementaire n’imaginerait que son statut l’habilite à se prononcer sur les phénomènes qui relèvent des sciences de la nature et de la vie : par exemple, sur les lois de la mécanique des fluides ou les secrets du génome ; c’est même en vertu de ce partage des rôles qu’ont été créées des instances de réflexion appelées à éclairer le travail du législateur et la décision des pouvoirs publics. Pourquoi en irait-il différemment pour l’histoire des sociétés ? En s’élevant contre le principe de ces lois mémorielles, les historiens rappellent au respect de la distinction des genres et de la répartition des rôles, et réaffirment que l’histoire, garante de la mémoire collective, appartient à tous. Au reste, la liste de ces lois mémorielles montre bien qu’elles ont été les considérations à l’origine de leur adoption : des considérations essentiellement électorales, qui ne sont assurément pas méprisables, mais qui relèvent plus de l’émotion que de la raison, qui n’ont aucune légitimité scientifique et qui confondent la mémoire avec l’histoire. Elles procèdent toutes de la même aspiration de communautés particulières, religieuses ou ethniques, à faire prendre en considération par la communauté nationale leur mémoire particulière par l’intermédiaire de l’histoire qui est prise en otage. C’est contre cette instrumentalisation qui entraîne une fragmentation de la mémoire collective que les historiens ont pris position.

La seconde limitation à l’intervention des politiques dans l’organisation du discours historique concerne sa forme : l’expérience et la controverse actuelle démontrent qu’elle ne doit pas prendre celle d’une loi. Les politiques ont tous les droits à se prononcer sur l’histoire, mais pas celui de le faire par la modalité qui est précisément leur spécificité, le vote d’une loi. Car l’adoption d’un texte de loi n’est pas une prise de position comme il en est tant, et que l’opinion a vite oublié – telles les pétitions d’intellectuels. C’est le propre de la loi de définir des règles, d’édicter des normes, d’instaurer des contraintes. Couplée avec la disposition qui permet à des groupes de pression d’introduire des actions en justice, la loi instaure un mécanisme dont on constate la redoutable efficacité. C’est pour désarmer ce mécanisme et neutraliser ce processus que les historiens ont préconisé l’abrogation de toutes les lois mémorielles, quelque scrupule qu’ils aient eu à l’étendre à la loi Gayssot à cause des traits qui constituent sa singularité. Mais n’était-elle pas aussi celle qui avait enclenché ce maléfique enchaînement ? Il apparut, en tout cas, qu’il était temps de porter un coup d’arrêt. À cet égard, le résultat a été à la hauteur de l’attente. Le Président de la République et le Premier ministre ont aussitôt proclamé que ce n’était pas au législateur de dire l’histoire. Le Conseil constitutionnel a déclassé l’alinéa de la dernière loi qui intervenait dans la définition des programmes au mépris de la règle constitutionnelle. Le collectif qui avait porté plainte contre Olivier Pétré-Grenouilleau a retiré sa plainte, avec des attendus des plus intéressants : sa démarche n’avait été comprise ni de l’opinion, ni des intellectuels. Signe du prix qu’on attache à l’indépendance de la recherche et à l’établissement d’une histoire qui ne soit pas une arme ou un instrument dans les controverses qui nous divisent. L’histoire doit rester le bien commun.

Mais ne vient-on pas d’apprendre que le groupe parlementaire socialiste à l’Assemblée s’apprêtait à déposer une proposition de loi prévoyant des sanctions pouvant aller jusqu’à cinq années d’emprisonnement pour quiconque nierait le génocide arménien ? C’est aligner celui-ci sur la Shoah et lui étendre le bénéfice de la loi Gayssot. Les politiques sont décidément incorrigibles ; l’émotionnel l’emporte sur le raisonnement.

http://www.lph-asso.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=154&Itemid=184&lang=fr
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Cuneytbelmondo
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MessagePosté le: 20 Déc 2011 17:33    Sujet du message: Répondre en citant

Les historiens français aux cotés de Jack Lang ont lancé l'appel de Blois en 2008

"Inquiets des risques d’une moralisation rétrospective de l’histoire et d’une censure intellectuelle, nous en appelons à la mobilisation des historiens européens et à la sagesse des politiques.
L’histoire ne doit pas être l’esclave de l’actualité ni s’écrire sous la dictée de mémoires concurrentes. Dans un État libre, il n’appartient à aucune autorité politique de définir la vérité historique et de restreindre la liberté de l’historien sous la menace de sanctions pénales.
Aux historiens, nous demandons de rassembler leurs forces à l’intérieur de leur propre pays en y créant des structures similaires à la nôtre et, dans l’immédiat, de signer individuellement cet appel pour mettre un coup d’arrêt à la dérive des lois mémorielles.
Aux responsables politiques, nous demandons de prendre conscience que, s’il leur appartient d’entretenir la mémoire collective, ils ne doivent pas instituer, par la loi et pour le passé, des vérités d’État dont l’application judiciaire peut entraîner des conséquences graves pour le métier d’historien et la liberté intellectuelle en général.
En démocratie, la liberté pour l’histoire est la liberté de tous."

http://www.telerama.fr/idees/les-historiens-en-colere-lancent-l-appel-de-blois,34646.php


La liste des 900 signatures d'historiens soutenant cet appel/

http://www.lph-asso.fr/images/stories/documents/lemonde2008.pdf
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MessagePosté le: 20 Déc 2011 18:08    Sujet du message: Répondre en citant

Quelle sagesse de la part de ce Collectif des Démocrates Arméniens d’Europe (CDAE) !

Allez lire sur leur site "qui sommes nous?"
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MessagePosté le: 20 Déc 2011 21:10    Sujet du message: Répondre en citant

Değerli Galatasaraylılar,



22 Aralık 2011 tarihinde Fransız Ulusal Meclisi’nde oylanacak olan yasa tasarısı süreci derneğimiz tarafından da hassasiyetle takip edilmektedir.Galatasaraylılar Derneği, ülkemizin haklı itirazlarında kendine düşen görevi yerine getirerek başta Fransa Cumhurbaşkanı Nicholas Sarkozy olmak üzere, Başbakan François Fillon, Ulusal Meclis Başkanı Bernard Accoyer, Fransa Senato Başkanı Jean-Pierre Bel, Fransa Dışişleri, Avrupa İşleri Bakanı Alain Juppé ve önümüzdeki yıl Mayıs ayında yapılacak olan Fransa Cumhurbaşkanlığı seçimi adayları François Hollande ve Dominique de Villepin’e birer mektup göndermiş ve derneğimizin bu konudaki tepkilerini iletmiştir.



Derneğimiz konu hakkındaki düşüncelerini ayrıca Le Monde, Le Figaro, Liberation, , L’Express, Le Nouvel Observateur gibi Fransa’nın önde gelen bir çok basın kuruluşuyla da paylaşmış bulunmaktadır.



Fransa Cumhurbaşkanı Nicholas Sarkozy ve diğer siyasetçiler ile basına gönderilen mektubun metnini üyelerimizin bilgisine sunarız.



Saygılarımızla,



Galatasaraylılar Derneği Yönetim Kurulu
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MessagePosté le: 20 Déc 2011 21:12    Sujet du message: Répondre en citant

Monsieur le Président de la République,



La mission essentielle depuis 150 ans du Lycée de Galatasaray, véritable point de liaison entre la Turquie et la France, est de former sans distinction de race ou de religion, une jeunesse francophone apte de penser et capable de s’exprimer librement.



C’est avec regret, stupéfaction et amertume que nous suivons, en tant qu’Anciens de Galatasaray, le débat inutile, crée autour du projet de loi que la France s’apprête à faire voter à propos des évènements contreversés datant du début du siècle dernier. Le projet de loi en question, est non seulement en pleine contradiction avec la liberté d’expression, droit humain incontestable aux yeux des membres de la communauté de Galatasaray, mais il est aussi regrettable puisqu’il tente de mettre des obstacles devant le travail des historiens. Nous pensons qu’il n’est pas encore trop tard d’y renoncer.



La sensibilité dont vous saurez faire preuve pour empêcher que ce projet de loi entravant la liberté d’expression ne se matérialise, permettra aux historiens d’aller plus loin dans leurs recherches, au lieu de mener à coup sûr le débat en cours vers une impasse totale.



Nous voulons encore croire que la France, loin de toute polémique, saura prendre une décision sage qui fasse en sorte que ce ne soit pas les politiciens qui refassent l’histoire.



Veuillez bien croire, Monsieur le Président, en l’assurance des sentiments distingués des membres de l’Association des Anciens de Galatasaray.



Tevfik Bilge

Président

Association des Anciens de Galatasaray
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MessagePosté le: 21 Déc 2011 4:00    Sujet du message: Répondre en citant

Déjà en 2006 A TA TURQUIE par un communiqué de presse avait souligné l'aspect clientéliste d'un tel projet de loi !

http://bit.ly/srLbMy
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MessagePosté le: 21 Déc 2011 13:00    Sujet du message: Répondre en citant


Türkiye'deki Fransız Okulları açık mektup yayımladı.


21.12.2011 - 00:04

Türkiye'deki Fransız okullarının müdürleri ortaklaşa kaleme aldıkları açık mektuplarını Le Monde ve Figaro gazetelerinde yayımlarken,i aynı zamanda Fransız parlamentosunun tüm üyelerine de ulaştırdılar.

İÞTE O MEKTUP

Türkiye-Fransa arasındaki bu sıkıntılı sürecin olumlu bir şekilde sonuçlanmasına katkıda bulunmak amacıyla, Fransız okulu müdürleri ekte bulunan ortak metni 21.12.2011 çarşamba günü yayımlanacak Le Monde ve Le Figaro gazetesinde yayımlama kararı almışlardır.

Aynı şekilde elektronik posta yoluyla aynı metnin Fransız meclisinde ve senatosunda bulunan her bir milletvekili ve senatöre tek tek ulaştırılılmıştır.

Fransa Cumhuriyeti Milletvekillleri ve Senatörlerine Açık Mektup

Sayın Milletvekilleri ve Sayın Senatörler,

Fransa Millet Meclisi, 22 Aralık’ta, “ırkçılıkla mücadele ve kanunda öngörülen soykırımların varlığına itirazın cezalandırılması” ile ilgili bir yasa tasarısını inceleyecektir. Türk dostlarımız bu tasarıyı, Ermeni soykırımını (29 Ocak 2001 tarihli kanun) damgalayan, “doğrudan Türkiye Cumhuriyetini, Türk halkını ve Fransa’da yaşayan Türkleri hedef alan çok düşmanca bir saldırı” olarak görmektedir. Bu metnin onaylanması, Fransa ile Türkiye arasında siyasi, ekonomik ve kültürel açıdan “onarılamaz” sonuçları olan ciddi bir krize yol açarak dostane ikili ilişkilere zarar verecektir.

Bizler temelleri, 1923’te Türkiye Cumhuriyeti’nin kurulmasından çok daha öncesine dayanan köklü Türk-Fransız Liseleriyiz. İki kültürlü bir eğitim anlayışı çerçevesinde, ilk ve orta öğretim kurumlarımızda her yıl 6000 Türk gencine eğitim vermekteyiz. Bu okullar grubu; karşılıklı saygı ve laiklik ilkesi temelinde, Fransa’nın ve Türkiye’nin kültürel ve ekonomik menfaatlerine, farklı kültürler ve dinler arasındaki diyaloğa hizmet etmektedir. Okullarımız; Fransız kültürünün ve dilinin tanınması açısından Fransa’ya çok büyük katkı sağlamaktadır. Ankara’daki idari ve siyasi muhataplarımız bizlere Voltaire ve aydınlanma çağından örnekler vererek insan haklarının ve ifade özgürlüğünün vatanı olan Fransa’nın bu yola girmesini anlayamadıklarını ifade etmektedirler. Bizler 21. yüzyıl başında konumu nedeniyle büyük stratejik değer taşıyan dünyanın bu bölgesinde, “Frankofoni”nin ve Fransa’nın etkisinin önemli savunucularıyız. Her iki ülke için de son derece değerli olan bu gerçek, tehlikeye atılmalı mıdır?

Fransa ile Türkiye’nin; ticaret hacmi (12 Milyar €) ve Türkiye’deki Fransız yatırımlarının tutarı (15 Milyar $) göz önünde bulundurulduğunda bu iki ülkenin çok önemli ekonomik bağları olduğu görülmektedir. Türkiye, AB ülkeleri ve İsviçre dikkate alınmadığında, Fransa’nın ihracatının yöneldiği 3. büyük pazardır ve bu ihracat 100 000 kişilik bir iş gücü anlamına gelmektedir. Her iki ülke için de son derece değerli olan bu gerçek, tehlikeye atılmalı mıdır?

Ilımlı Türk dostlarımız bize soruyorlar: “Tarihi yorumlamak politikacıların görevi midir? Fransız tarihçiler bu ‘hafıza kanunları’ na karşı değil midir? Yetkili uzmanlardan oluşan komisyonların çalışmasını sağlamak çok daha sağduyulu bir yaklaşım olmaz mı? Bu kanun metni barışa mı yoksa duyguların aşırılaşmasına mı hizmet etmektedir? Bu son derece acı olaylar üzerine çalışmak, öncelikle Türkiye’nin ve Ermenistan’ın işi değil midir? Fransa, kendi tarihindeki çeşitli olaylar konusunda, başkalarına ‘ahlâk dersi’ verecek kadar şeffaf mıdır?”

Sayın Milletvekilleri ve Sayın Senatörler; zararları ölçülemez nitelikte sonuçlar doğurabilecek siyasi bir hata olarak gördüğümüz bu metni oylamamanızı rica ediyoruz.

İstanbul Saint-Michel Lisesi Müdürü Jacques Augereau

İstanbul Notre Dame de Sion Lisesi Müdürü Yann de Lansalut

İstanbul Sainte-Pulchérie Lisesi Müdürü Pierre Gentric

İzmir Saint-Joseph Lisesi Müdürü Élisabeth Maire

İstanbul Saint-Joseph Lisesi Müdürü Jean-Michel Tricart

İstanbul Saint-Benoît Lisesi Müdürü Luc Vogin"

FOTOGRAF: İstanbul Harbiye'deki Notre Dame de Sion Lisesi

Haber: Cüneyt AYRAL
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MessagePosté le: 21 Déc 2011 14:25    Sujet du message: Répondre en citant

Le monde demande votre avis sur la question
en-bas à droite de la page http://www.lemonde.fr/

actuellement :

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MessagePosté le: 21 Déc 2011 19:08    Sujet du message: Répondre en citant

Génocide: la France n'a pas de leçon à donner à la Turquie

Par Ivan Rioufol le 21 décembre 2011 13h04 | 66 Commentaires

C'est pour un mauvais prétexte que la France semble vouloir se fâcher avec la Turquie. S'il s'agit de lui refuser l'entrée en Europe, autant le lui dire clairement et tout de suite. Mais le contentieux qui risque de s'ouvrir à l'occasion de l'examen, demain à l'Assemblée nationale, d'une proposition de loi visant à réprimer pénalement (un an de prison, 45.000 euros d'amende) la négation des génocides reconnus, dont le génocide arménien commis par les Turcs en 1915, manque d'arguments sérieux. Il est certes détestable de voir la Turquie refuser ne serait-ce que d'admettre la réalité de l'épuration ethnique et religieuse qu'elle a menée contre plus d'un million d'Arméniens : ce déni devrait être un argument suffisant pour lui refuser de rejoindre l'Union européenne. Cependant, ce n'est pas au parlement de faire l'histoire. Mon opposition constante à la loi Gayssot sanctionnant le négationnisme dans la contestation de la Shoah est identique pour cette autre loi mémorielle qui revient, une fois de plus, à limiter la liberté d'expression et à pénaliser un délit d'opinion.

Mais il y a surtout, dans l'attitude morale de la France, une énorme hypocrisie. Car l'Etat français se comporte en fait comme l'Etat turc, en refusant de reconnaître et en contestant même la réalité du génocide vendéen de 1793. La proposition de loi du député des Alpes maritimes, Lionel Luca, invitant la République "à reconnaître le génocide vendéen de 1793-1794", déposée en 2007, n'a jamais été examinée. Or, comme le rappelle l'historien Reynald Secher, qui a trouvé aux Archives nationales les éléments établissant le génocide (1) : "La France est le premier pays à avoir conçu, organisé et planifié l'anéantissement et l'extermination d'une partie d'elle-même au nom de l'idéologie de l'homme nouveau. Elle est aussi le premier pays à avoir conçu et mis en place un mémoricide dans le but d'occulter ce crime contre l'humanité. En ce sens, la France est un double laboratoire et un modèle pour les régimes génocidaires (...)".

Non, la France n'a pas de leçon à donner aux Turcs. Si Michelet, père de l'histoire officielle de la Révolution française, a beaucoup contribué à nier le génocide vendéen, les travaux de Secher apportent les preuves écrites et incontestables d'une "extermination partielle ou totale d'un groupe humain de type ethnique, ou racial, ou politique, ou religieux", pour reprendre la définition du génocide. La Révolution s'était donnée pour objectif, après la guerre civile de mars à août 1793, de rayer de la carte la Vendée et ses plus de 800.000 habitants, en répondant aux ordres de la Convention et plus particulièrement du Comité de salut public où siégeaient Robespierre, Carnot, Barère. C'est d'une manière scientifique, centralisée, planifiée que furent menés par l'armée les incendies de villages et les massacres de masse n'épargnant ni les femmes ni les enfants. A Nantes, les victimes liées entre elles étaient noyées dans la Loire. Or, non seulement la République n'a jamais reconnu ces crimes, mais elle a réussi à faire passer les victimes pour des coupables. S'il y a une injustice à réparer, c'est bien celle des ces milliers de Vendéens assassinés par la Terreur.

(1) Reynald Secher, Vendée du génocide au mémoricide , Editions du Cerf (préface de Gilles-William Goldnadel, postfaces de Hélène Piralian et de Stéphane Courtois)


Le Figaro


http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2011/12/genocide-la-frnce-na-pas-de-le.html
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MessagePosté le: 22 Déc 2011 19:52    Sujet du message: Répondre en citant

C'est quand même étrange ce vote. Seulement une cinquantaine de députés, alors que les socialistes soutiennent aussi cette loi. Le vote des arméniens n'est pas aussi important qu'on voudrait bien nous faire croire, de plus ils votent déjà majoritairement à droite...La France qui se tire une balle dans le pied en ce qui concerne l'efficacité de ses relations avec les pays du printemps arabe, les relations avec l'Iran et globalement la gestion des crises du moyen-orient. Difficultés qui risquent de pénaliser les groupes industriels français sur les marchés de cette région. Le gouvernement arménien qui soutient Bachar El Assad contrairement à la France...Autant de contradictions qui brouillent totalement les véritables intentions de cette loi liberticide. Fermer définitivement les portes de l'Europe à le Turquie?
Pas besoin de cette nouvelle loi puisque la majorité des pays de l'UE ont déjà reconnu le génocide. De ce tableau ne ressort aucun avantage pour la France, ni économique ni diplomatique. Donc pourquoi?
Souffler sur les braises de l'opprobre contre l'islam? Pénaliser les entreprises françaises pour avantager les grands groupes américains? Ce serait en réalité un plan américain? Non je n'arrive pas à trouver de logique à cette pitoyable loi...De plus l'opinion publique française ne soutient pas cette loi. Sarko devenu fou???
Le seul effet que Sarko obtient c'est le renforcement de l'Akp autour duquel pour la première fois se regroupe un consensus politique de tous les bords idéologiques pour contester cette loi. Et de ce point de vue effectivement Sarko travaille pour Erdo...mais chuuut çà il faut pas le dire...c'est peut-être çà son calcul, et on en arrive aux Etats-unis, car Erdo, lui, travaille activement pour Washington...Le but serait-il de laisser la Turquie seule pour régler les conflits du moyen-orient en se fondant de plus en plus comme porte-drapeau de l'islam, ce qui est en réalité le plan américain?
On nage en plein délire.

L'Akp aime bien s'amuser à jouer avec l'histoire et manipuler les racines des populations de Turquie. Cette loi arrive juste après le pardon du gouvernement turc sur les évènements de Dersim. Ressortir des placards ces faits c'est essayer de discréditer le kémalisme et la laicité, Dersim c'est sous Atatürk, le massacre des kurdes, des alévis mais aussi des arméniens, notamment ceux convertis à l'islam alévi. Le génocide ou le "ortak aci" fût perpétré sous les jeunes-turcs qui sont les tenant idéologiques du pré-kémalisme. Serait-ce une nouvelle manoeuvre d'Erdo pour effacer la laicité mais cette fois-ci de l'extérieur? Erdo et Sarko, main dans la main?
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MessagePosté le: 22 Déc 2011 20:34    Sujet du message: Répondre en citant

Selon monsieur Hollande ce vote serait "électoraliste" !!! Laughing

François Hollande ou comment se tirer une balle dans la jambe ! Laughing

A mourir de rire.

http://plus.lefigaro.fr/articlesdv/20111222FILWWW00446/commentaires
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MessagePosté le: 22 Déc 2011 22:27    Sujet du message: Répondre en citant

Arménie : un texte "anticonstitutionnel"



Robert Badinter


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/12/22/97001-20111222FILWWW00485-armenie-un-texte-anticonstitutionnel.php
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MessagePosté le: 23 Déc 2011 0:02    Sujet du message: Répondre en citant

sumer a écrit:


http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Alexandre-Adler/Videos/La-Turquie-en-colere-872785/

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MessagePosté le: 23 Déc 2011 12:38    Sujet du message: Répondre en citant

Badinter, Vedrin... ne disent pas autres choses que nous

Ecouter Hubert Vedrin, ancien ministre des affaires étrangères :

http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4364589
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