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Relations entre Turquie et Israel - 04.09.2011
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MessagePosté le: 04 Sep 2011 12:34    Sujet du message: Relations entre Turquie et Israel - 04.09.2011 Répondre en citant



lire l’article > http://bit.ly/p3jNWu

* * *



lire l’article > http://bit.ly/nAiG3q
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Cyberturc
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MessagePosté le: 05 Sep 2011 12:11    Sujet du message: Répondre en citant

C'est drôle, ou pas, mais cela se passe exactement comme je l'avais prédit. A mon avis, l'article de Guysen qui est étonnamment plus modéré que celui de la Tribune de Genève, me semble plus journalistique.

Concernant la Tribune de Genève, sauf son respect, il faudrait vraiment que le lecteur soit super débile pour accorder de la crédibilité à un tel papier ! A moins d'être juif soi-même (je ne veux pas dire qu'ils sont débiles, bien entendu) et avec un besoin d'argumentaire défensif (mais avouons que celui-là est un peu alambiqué), qui va croire dans ces propos? Il parle de la Turquie en dressant la liste exhaustive de ses points faibles que tout le monde connaît, sans mentionner une seule fois Israël. Même un lecteur très con va se dire encore du lobbying pour Israël en bon petit soldat Juif qu'il est et ça va exacerber l'exaspération générale, décrédibiliser le journal etc. et après ça va pleurer en disant que la presse est manipulée et qu'il y a de l'anti-sémitisme.

Je trouve qu'à la base, c'est un très gros, un trop gros morceau à défendre pour tous ceux qui veulent se faire les avocats inconditionnels d'Israël qui, même s'ils sont très forts se suicident en direct en perdant toute crédibilité journalistique. Ils vont droit au casse-pipe avec le risque d'en entraîner d'autres dans leurs sillages...

Parce-que quoi qu'on en dise, à ma main droite Mesdames et Messieurs, vous avez au pire un délit, à ma main gauche, 9 meurtres de ressortissants d'un pays allié en guise de réponse à ce délit. Voyons voyons..... je soupèse mmm je ne sais pas, c'est vraiment un choix cornélien : D'un côté, des meurtres lâches et commis de sang froid, envers des ressortissants non armés d'un pays qui s'est distingué pour avoir sauvé des juifs par milliers, des ressortissants d'un pays, qu'Israël avait tout intérêt, s'il faut parler des intérêts, à caresser dans le sens du poil. Ce n'est pas la peine de ressortir les Kurdes, les Grecs ou les Arméniens du placard ! Et de l'autre côté, on peut se demander ce qui avait été fait pour mériter une telle violence, une telle haine ! Ils ont voulu, à tord ou à raison, défendre des convictions pour une situation qu'ils croyaient injuste. Ah oui, c'est sûr, il y a vraiment photo !

La réaction du gouvernement leur a donné malheureusement totalement raison alors qu'il aurait pu en être autrement.

Tout le reste c'est du pipeau. J'estime, que les Juifs, les Israëliens, n'ont pas à défendre de telles conneries. Ce problème ne concerne que le gouvernement Netanyahu et Lieberman qui ont le format mental qu'ils ont et non Israël et encore moins celui des juifs de la diaspora qui sont fondamentalement aux antipodes de cette forme de vision du monde et de cette manière de faire en général.

D'ailleurs, même s'ils ne semblent pas totalement liés, les mouvements sociaux en Israël, ne sont pas forcément étrangers à ce mécanisme de métamorphose de "l'idéal sioniste" où il y avait du cœur et de l'intelligence en un système brutaliste, mafieux et injuste. Il faut se rendre à l'évidence, ce n'est plus qu'un pays géré au jour-le-jour, sans aucune vision, sans aucun recul, avec cynisme et qui, en interne également, commence à donner de sérieux signes d'essoufflement.

Peut-être que le printemps arabe, sera également l'occasion pour la société israelienne de faire son petit nettoyage de printemps en automne, se remettre les idées en place, dresser un bilan lucide de la situation et se demander si cela peut durer ainsi.
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Dernière édition par Cyberturc le 07 Sep 2011 13:44; édité 1 fois
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cengiz-han
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MessagePosté le: 05 Sep 2011 16:23    Sujet du message: Répondre en citant

Les deux pays jouent avec le feu, deux gouvernements qui jouent aux tribunes...
Lisez la provocation de l'état d'Israël et la répliques des autorités turques et les gens des deux peuples ramassent la gamelle ! Les uns dressés contre les autres.

Hurriyet d'aujourd'hui :
http://www.hurriyet.com.tr/planet/18652401.asp
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Raskolnikoff
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MessagePosté le: 05 Sep 2011 18:48    Sujet du message: Répondre en citant

La provocation était d'abord l’œuvre des autorités turques, avec l'envoi de cette soi-disant flottille humanitaire (lire l'article d'Emin Cölacan que j'ai mis dans une autre rubrique) et la suite était inévitable..
Je n'ai pas beaucoup de temps en ce moment pour de longs développements, mais tout ceci fait partie d'une vaste opération à l'instigation de certains milieux influents US pour promouvoir la Turquie d'Erdogan comme une nouvelle puissance "islamique sunnite moderne et modérée" donc acceptable et briser l'influence à la fois de l'Iran, défenseur du monde islamique, et de l'Etat d'Israël.....L'administration Obama n'est certainement pas étrangère à cette opération conçue de longue date, de même que les "printemps arabes"..C'est génial mais extrêmement dangereux pour la Turquie et Israël, les deux démocraties de la région....
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Родион Романович Раскольников
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Cyberturc
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MessagePosté le: 05 Sep 2011 20:55    Sujet du message: Répondre en citant

Raskolnikoff a écrit:
La provocation était d'abord l’œuvre des autorités turques, avec l'envoi de cette soi-disant flottille humanitaire (lire l'article d'Emin Cölacan que j'ai mis dans une autre rubrique) et la suite était inévitable..
.


C'est ce que je lis partout et c'est la pierre angulaire de toute l'argumentation israëlienne mais c'est très léger et je vais vous dire pourquoi.

Je pense qu'on peut reprendre le mécanisme ayant conduit à l'escalade dans un ordre chronologique et il me paraît beaucoup plus simple et plus rudimentaire que tout cela.

1) Bombardement de Gaza le lendemain d'une réunion avec Erdo où il n'avait pas été informé des intentions d'Israël.
2) Le célèbre "one minute" d'Erdo à Davos
3) La très élégante prestation de Lieberman auprès de l'Ambassadeur de Turquie en Israël...
4) Envoi de la flotille
5)...

Ça, c'est pour expliquer les relations de causalité. Après, il se peut qu'Erdogan ait constaté que c'était dans son intérêt, qu'il y avait un fort courant de sympathie et tout ce que vous voudrez mais à la base, je pense qu'il était remonté à fond contre le gouvernement israëlien qui n'a pas été franchement très mignon et il n'aurait, à mon avis, jamais osé casser l'alliance sans tout cela au préalable.

Ensuite, le problème n'est pas la flotille, car finalement, on peut concevoir cette flotille comme un test ou un témoin. C'est un sondage représentatif d'une mise en situation dont les résultats vont démontrer par A+B le véritable visage des israëliens au reste de la terre.

Car, et il ne faut pas l'oublier, ce sont les israëliens qui ont tué et à un moment donné, il faut se demander qu'est-ce qui veut dire quoi sinon plus rien n'a de sens. Les turcs ne se sont pas suicidés à la vue des soldats israëliens à ce que je sache.

Comme je l'avais écrit, s'ils les avaient fichu au trou, je me serais dit "bien fait pour eux", s'ils s'étaient montrés magnanimes, je me serais dit "ah Israël, c'est autre chose, ils sont intelligents et tous ces militants vont repartir retournés comme des crêpes" mais voilà, ils les ont tués et là je me dis "qu'Israël n'est plus ce qu'il était et qu'il est gouverné par des minables". Il ne faut pas en attendre grand chose. Des relations froides et distantes conviendraient parfaitement.

Pour reprendre l'article de Cölacan qui fait le récit fictif dans le sens inverse, je n'imagine pas une seule seconde que les commandos turcs auraient tué des civils Israëliens s'ils étaient venus distribuer des vivres au Kurdes qui, par ailleurs et à ma connaissance, n'ont pas de problèmes d'approvisionnement merci pour eux. Même les enfants des clandestins arméniens viennent d'avoir l'autorisation d'accéder à l'instruction en Turquie et personne n'en parle évidemment. Je suis à peu près certain que si la Turquie tenait à garder des bonnes relations avec un de ses alliés, ce n'est pas peut-être mais c'est absolument certain qu'elle n'aurait pas touché à un seul des cheveux de leurs ressortissants. S'ils l'avaient fait, je pense qu'ils auraient présenté des excuses et payé des indemnités aux familles ou alors vous me verriez fustiger le gouvernement turc pour sa conduite inacceptable.

Pour conclure sur l'article de Hürriyet donné en lien par Cengiz, c'est le bouquet. Car ils expliquent les humiliations et atermoiements que les autorités israëliens font subir aux ressortissants turcs qui se rendent chez eux (mais quelle idée !) et lorsque les turcs appliquent un traitement réciproque (beaucoup plus soft que de fouiller leur trou de b. comme chez les israëliens), ils crient comme cochon qu'on égorge en saisissant toutes les instances internationales ! Il faut arrêter à un moment. Comme la blague de Coluche, "pour gagner au loto, il faut jouer au loto".
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murat_erpuyan
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MessagePosté le: 05 Sep 2011 23:27    Sujet du message: Répondre en citant

Je partage le point de vue de Cyberturc.

On ne répond pas à une "bétise" en tuant les gens dans des eaux internationales. L'état hébreu avait tout les moyens pour empêcher le navire Marmara d'aller plus loin. Ce n'était pas la dernière option.

Donc le gouvernement d'Israël a volontairement pris l'option d'escalade. Ce n'est pas dans son intérêt ni celui de la Turquie.

D'autant plus que le gouvernement de Netanyahu n'a fait et ne fait rien pour baisser la tension. Et désormais les gens du peuple supportent les frais, tel dans l'exemple cité par Hurriyet.

En effet, ce jeu est dangereux.

Note : en guise d'illustration voici la caricature de Musa Kart parue dans Cumhuriyet de 05.09.2011



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Fatih
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MessagePosté le: 06 Sep 2011 9:59    Sujet du message: Répondre en citant

Je partage le point de vue de Cyberturc quant à l'historique de la dégradation des relations israëlo-turques. Il y a eu un ensemble d'évènements qui auraient pu n'être qu'anecdotiques mais qui additionnés, ont créé les conditions de la rupture. Le point culminant en étant l'affaire du Mavi Marmara.

Revenons à l'affaire du Mavi Marmara. Je ne crois pas à la thèse de l'implication des gouvernements. Bien qu'il y ait des liens idéologiques entre IHH et l'AKP (à savoir que ce sont d'anciens erbakanci), l'AKP n'a pas poussé IHH à partir pour Gaza, tout au plus, est-il responsable de ne pas empêché les militants de cette association de cingler vers Gaza.
Dans le même temps, le gouvernement israëlien pensait à un arraisonnement "pacifique" du navire, ses occupants passant quelques jours en internement avant d'être expulsés vers la Turquie. Si il avait désiré "casser du turc", il ne se serait pas contenté de tuer neuf personnes au risque de laisser des témoins. Et dans le même temps le gouvernement israëlien savait que cette opération serait scrutée attentivement, il n'avait aucun intérêt à ce qu'il y ait des morts.

Néanmoins sur le navire, il s'est passé quelque chose entre les soldats israëliens et les militants turcs qui est inexplicable. Je crois d'ailleurs qu'on ne saura jamais réellement ce qui s'y est déroulé. En raison du caractère sensible de l'opération, l'escouade israëlienne devait être composée de professionnels. Or Israël doit gérer quotidiennement ce genre d'assauts et la pression médiatique qui en découle. Bref, les soldats israëliens ont vu ou pensé quelque chose qui explique à leurs yeux qu'ils ont abattu neuf citoyens turcs.

C'est après que les gouvernements ont eu à gérer la crise née de cet évènement. Et que la politique proprement dite a fait irruption. L'AKP y a vu un prétexte à son réalignement diplomatique dans la région, réalignement encouragé par Ahmet Davutoglu. Israël pour des raisons politiques internes (la présence des nationalistes au gouvernement; l'importance de Tsahal dans la vie publique israëlienne) a défendu ses soldats. Je pense que c'est la genèse de la crise qui trouve un (premier ?) dénouement ici.

Mais ce que fait aujourd'hui le gouvernement turc, à savoir rompre les relations diplomatiques avec Israël est incompréhensible. Je m'explique: quand l'affaire du Mavi Marmara a été révélée, le gouvernement turc aurait pu à ce moment décider de rompre les liens diplomatiques avec l'Etat d'Israël. Or, aujourd'hui que voit-on ? Voilà un rapport de l'ONU dont il peut être dit beaucoup de choses, mais dont le "commanditaire" n'est autre que la Turquie, qui souligne la légalité de l'intervention tout en soulignant le caractère disproportionné de celle-ci. En conséquence qu'avons-nous ? La suspension des liens diplomatiques entre la Turquie et Israël à l'initiative des Turcs. Ceux-là apparaissent comme les "agresseurs", les "mauvais joueurs" qui n'acceptent pas les conclusions d'un rapport qu'ils ont eux-mêmes demandé. Et dont le nouvel ami est le Hamas. En définitive, le gouvernement turc n'est plus crédible pour créer les conditions de la paix au Proche-Orient. Il est trop "marqué".

Ce gouvernement a des prétentions en matière diplomatique mais il agit avec du retard. Et à peu près partout : vis-à-vis des Israëliens comme des Arabes. Désormais il s'affirme "garant de la liberté de circulation maritime en Méditerrannée orientale". Mais par quels moyens ? Le droit ? Au risque de voir les décisions de la Cour de justice rester lettres mortes ? L'armée ? Au risque d'un affrontement militaire avec une des meilleures armées de la région ? Le gouvernement turc pas plus que le gouvernement israëlien ne sait où il va.
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Cyberturc
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MessagePosté le: 06 Sep 2011 17:53    Sujet du message: Répondre en citant

Fatih a écrit:
Dans le même temps, le gouvernement israëlien pensait à un arraisonnement "pacifique" du navire, ses occupants passant quelques jours en internement avant d'être expulsés vers la Turquie. Si il avait désiré "casser du turc", il ne se serait pas contenté de tuer neuf personnes au risque de laisser des témoins. Et dans le même temps le gouvernement israëlien savait que cette opération serait scrutée attentivement, il n'avait aucun intérêt à ce qu'il y ait des morts.

Néanmoins sur le navire, il s'est passé quelque chose entre les soldats israëliens et les militants turcs qui est inexplicable. Je crois d'ailleurs qu'on ne saura jamais réellement ce qui s'y est déroulé. En raison du caractère sensible de l'opération, l'escouade israëlienne devait être composée de professionnels. Or Israël doit gérer quotidiennement ce genre d'assauts et la pression médiatique qui en découle. Bref, les soldats israëliens ont vu ou pensé quelque chose qui explique à leurs yeux qu'ils ont abattu neuf citoyens turcs......


J'aurais voulu que ce soit vrai mais, j'en suis désolé, le filon est épuisé. Ce genre d'histoires, ça n'arrive comme par hasard qu'aux soldats israëliens toujours menacés par un jet de pierre un tuyau d'arrosage, un bout de ficelle ou je ne sais quoi d'autre. Bref le joker habituel auquel dans son for intérieur, pas un seul israëlien lui-même ne croit. Cette situation n'arrive jamais aux autres. C'est étrange vous ne trouvez pas? Comme s'il n'y avait jamais de manifs ou de soulèvements ailleurs.

Le fait est que l'on sait à peu près très bien ce qui s'est passé puisqu'on a le rapport de l'ONU reconnu par Israël : ils ont tiré dans la nuque, à bout portant, des gens qui étaient déjà à terre, ils leur ont tiré dessus encore et encore alors qu'ils étaient blessés, qu'ils étaient morts... en précisant bien que rien ne pouvait attester d'une quelconque violence turque. En plus, je ne sais pas pourquoi vous endossez le rôle de porte-parole du gouvernement israëlien, mais il y a en effet des tas de témoins et de marque.

Il y avait d'autres nationalités à bord mais ils ont bien choisi des turcs. Oui, ils auraient pu massacrer tous les passagers du navire. Ils se seraient pris d'autres pays sur le dos en plus de la Turquie.

Le reste, l'argumentaire de discréditation de la Turquie en voulant l'assimiler au Hamas, sa diplomatie etc. laissez-le aux journalistes des lobbies juifs qui sont tellement à court d'arguments qu'ils ne trouvent pas d'autres angles d'attaque. C'est tellement creux que lorsque je lis cela j'ai l'impression de lire "bla bla bla..." et je ne pense pas être le seul. Bein non! Soit. La Turquie ne fera pas la médiation entre Israël et les Etats Arabes ! C'est terrible ! Mais qu'est ce que j'en ai à fiche ?
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Fatih
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MessagePosté le: 06 Sep 2011 19:13    Sujet du message: Répondre en citant

Cyberturc, je ne vous contredis pas sur les points que vous développez. J'ajouterai même qu'à l'époque des faits, je les ai même partagés.

Mais je ne dis pas que les soldats israëliens ne sont pas coupables. Ce que je pense, c'est que les gouvernements israëliens ont de moins en moins d'influence sur Tsahal et le Mossad qui agissent en roue libre. On l'a vu à nouveau avec ce qui s'est passé dans le Sinaï où des policiers egyptiens ont été tués.

Généralement, je suis sur la même ligne que vous. Je me désintéresse également du fait que la Turquie serve de médiateur entre Israël et les pays arabes. Mais le fait est que la Turquie souhaite exercer une influence au Proche-Orient. C'était l'objet de la nomination de Davutoglu au Disisleri Bakanligi. Et je suis désolé de vous contredire mais l'implication dans le conflit israëlo-arabe était un moyen d'occuper une place importante dans cet espace. De même que des relations avec Israël même froides et distanciées (ce qui est normal au vu de la politique de ce gouvernement) sont toujours préférables à pas de relations du tout.

Au lieu de cela et alors que le gouvernement de "Bibi" vit certainement ses derniers mois au vu de la contestation sociale, le gouvernement turc s'est placé dans une posture qui ne sera pas facile à modifier par la suite. Parce que l'existence de relations entre Israël et la Turquie même tendues (ce n'est pas le premier "coup de froid" qu'elles connaissent) était une "marque de fabrique", un positionnement original dans la région.

A propos de la diplomatie turque, ce que je ne m'explique pas, c'est pourquoi l'interruption des relations diplomatiques entre Israël et la Turquie se fait maintenant et pas à l'époque des faits.
Aujourd'hui, il y a un rapport qui tombe. Un an après les faits. Et le gouvernement turc décide tout d'un coup de rompre les relations diplomatiques avec Israël (et encore partiellement puisque les attachés militaires israëliens restent).
Ne pensez vous pas qu'il eût été plus logique de rompre avec Israël dès l'incident ? Je veux dire, une fois qu'il eût été établi que Tsahal avait tiré volontairement sur des citoyens turcs ? Ne croyez vous pas que toutes les mesures prises ces derniers jours par le Conseil des ministres turc eussent été beaucoup plus compréhensibles à l'époque de l'affaire du Mavi Marmara ? J'aimerais savoir pourquoi c'est aujourd'hui que la diplomatie turque se réveille.

Je pose ces questions parce qu'aujourd'hui, j'ai l'impression d'assister à du réchauffé. D'autant plus qu'il ne s'agit pas que d'une rupture des relations diplomatiques, puisque le PM Erdogan a annoncé des patrouilles de la marine turque en Méditerranée orientale. Tout d'un coup, ce qui s'est passé il y a un an revient à la surface, à l'occasion de la parution de ce fameux rapport.
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murat_erpuyan
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MessagePosté le: 07 Sep 2011 0:47    Sujet du message: Répondre en citant

İsrail’le asıl kriz 20 Eylül’den sonra çıkacak!

Vatan Gazetesi'nden Mine Senocakli Devletler Hukuku Profesörü Hasan Köni’yle bir soylesi yapmis.
Okumakta yarar var :

http://bit.ly/niBIiV
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MessagePosté le: 07 Sep 2011 11:16    Sujet du message: Répondre en citant

Je contribue au débat en mettant en ligne une analyse parue dans une agence de presse israélienne :


Erdogan sur les traces du sultan (1ère de deux parties)(info # 010609/11) [Analyse]

Par Stéphane Juffa © Metula News Agency



S’emparer de l’armée en provoquant Israël



Les experts en stratégie additionnaient, jusqu’à présent, le potentiel des forces armées turques à celui des armées occidentales en cas de conflit majeur. Quoi de plus naturel, lorsque l’on sait que la Turquie, avec ses 620 000 soldats d’active, constitue, de longue date, la seconde puissance au sein de l’OTAN, juste derrière des Etats-Unis.



Ces considérations pourraient bien devoir être revues, à la lumière des dernières dispositions prises par le gouvernement de Recep Erdogan à l’encontre d’Israël, mais également, en constatant les purges majeures que ledit cabinet vient d’opérer au sommet de ses forces armées.



Erdogan, le 1er ministre à la tête du Parti islamiste "Pour la Justice et le Développement" (AKP), vient en effet, le 4 août dernier, de remplacer d’un seul coup les chefs de ses forces terrestres, de son aviation, de sa marine, ainsi que son chef d’état-major, le général Isik Kosaner.



Pour être plus précis, il importe de signaler que les titulaires précédents de ces postes avaient tous démissionné un peu plus tôt, le 29 juillet, afin de protester contre l’internement arbitraire de 250 officiers, soupçonnés par le régime de fomenter un coup d’Etat.



Les démissionnaires, dans un bras de fer peu banal avec le pouvoir politique, n’exigeaient pas uniquement, pour reconsidérer leur décision, la libération de leurs camarades, mais également leur avancement en grade. Erdogan a donc choisi le passage en force, en nommant l’ancien chef de la police militaire, Necdet Özel, au poste de nouveau chef de l’état-major, ainsi que trois nouvelles têtes, aux autres fonctions en vacance.



Le gouvernement en place à Ankara s’est, simultanément, lancé dans une purge à large échelle au sein du commandement supérieur des forces armées, remplaçant les officiers remerciés par des militaires plus proches du courant islamiste.



Il agit déjà de la même façon dans le système judiciaire, remplaçant les anciens juges par des magistrats favorables à la charia. Et pour empêcher tout tollé dans la presse, le régime fait régner un véritable climat de terreur sur nos confrères, avec, en point d’orgue, l’incarcération de deux éditorialistes, "coupables" d’avoir publié un livre-enquête, dénonçant les pratiques d’un parti politique islamiste, partenaire de la coalition dirigée par l’AKP.



Pour les analystes de la Ména, il ne fait aucun doute que l’offensive diplomatique turque contre Israël est intimement liée aux changements à la tête de l’armée ; on peut même se risquer à affirmer que les mesures extraordinairement radicales annoncées contre Jérusalem n’auraient pas pu être prises si la vieille garde démissionnaire était demeurée en poste. Une troisième conclusion en cascade s’impose : la cible réelle des attaques contre Israël se trouve être le commandement traditionnel de l’armée, ce qui explique la violence de ces agressions et l’intensité médiatique qui les caractérise.



Car l’armée turque constituait, jusqu’à maintenant, la garante de la suprématie de l’Atatürkisme, imposant aux Ottomans un régime laïc depuis 1926. Depuis que Mustafa Kemal, le père de la Turquie, Ata-türk, avait renversé le sultanat pour imposer la république laïque, occidentaliste, adoptant l’alphabet latin, l’interdiction du port du voile, le confinement des croyants dans les mosquées, et le transfert de la capitale, d’Istanbul à Ankara.



Des valeurs et des décisions, qu’Erdogan et ses amis retournent les unes après les autres, grâce au soutien populaire dont ils disposent, ainsi qu’au quadrillage de la société turque.



Et le rôle de l’armée n’était, dans le maintien des caps constitutionnels de la République, ni symbolique ni passif, puisque les militaires, pour y parvenir, avaient eu recours à plusieurs coups d’état, en 1960, 71, 80, et 97, lorsque les gouvernements issus des urnes prenaient des libertés qui ne correspondaient pas avec la doxa laïque ataturkienne.



Certains de ces putschs ont laissé dans les mémoires un souvenir particulièrement violent, en particulier celui de 1980, au cours duquel 650 000 personnes avaient été arrêtées, 230 000 jugées, 14 000 privées de leur citoyenneté, et une cinquantaine, passée par les armes.



Cet équilibre délicat qui prédominait, constitué par un régime démocratique, soumis en permanence à la volonté suprême des gardiens en armes du temple laïc, permit à la Turquie de jouir d’un développement autrement plus satisfaisant que celui des pays musulmans de la région. De plus, à l’instar de l’Iran, les Turcs, quoique mahométans dans leur majorité, ne sont pas arabes, et leur système de gouvernement à deux instances, de même qu’une puissante force armée, leur a permis de préserver leur différence et leur indépendance lors des nombreuses périodes troublées.





Couper le cordon ombilical avec Israël



C’est ainsi, tout naturellement, que cette Turquie-là noua des relations privilégiées avec l’autre Etat atypique du Proche-Orient, j’ai, bien sûr, cité Israël. Des relations économiques étroites, mais surtout stratégiques, qui avaient fait d’Ankara l’un des clients principaux de la technologie et du savoir-faire de l’establishment de la défense des Hébreux.



Ainsi, l’armée de l’air turque dispose aujourd’hui de plus d’une centaine de drones d’attaque étiquetés bleu et blanc, qu’elle utilise massivement dans sa lutte contre les rebelles kurdes du PKK. De même, la conception de l’avionique des quelques 800 appareils de l’armée de l’air au croissant blanc sur fond rouge est entièrement made in Israël. Et la plupart des pilotes d’Erdogan ont été formés par des professeurs israéliens, en Turquie, où nous disposions de la plus large liberté dans l’usage des bases aériennes.



Erdogan, pour renverser la relation entre pouvoir civil et militaire, avait besoin de briser le cordon ombilical israélien, qui nourrissait et renforçait ses concurrents de l’état-major. C’est pour cela qu’il a instrumentalisé, de toutes pièces, la brouille avec Jérusalem ; la flottille de 2010 se situa au centre du complot de provocation préméditée du nouveau pouvoir ottoman.



Car cela procède presque de la curiosité, désormais, que de mentionner que les instigateurs et les financiers principaux de la première flottille de 2010 étaient des "ONG" islamistes turques, évoluant dans le premier cercle de tifosi du Parti Pour la Justice et le Développement. Cela tient presque de l’anecdote, de relever que les organisateurs de cette opération avaient malicieusement choisi un objectif, à propos duquel ils savaient que l’Etat hébreu ne pouvait pas se permettre le luxe stratégique de ne pas réagir : ouvrir une voie d’approvisionnement régulière en armes et en munitions par la mer vers le Hamas à Gaza.



Si tout cela n’a plus guère d’importance, c’est parce que le New York Times s’est procuré le rapport de la commission d’enquête de l’ONU sur les circonstances de cette opération, et que celui-ci donne massivement raison à Israël et à ses thèses. Oui, Israël possède le droit d’imposer un embargo maritime sur Gaza en droit international ; non, la population de la Bande n’a jamais souffert de pénurie depuis l’instauration de ce blocus ; oui, des individus, armés de barres de fer, ont agressé les commandos marins qui ont investi le Mavi Marmara sans le moindre dessein agressif ; non, au contraire de ce qu’affirme le gouvernement turc, les quatre militaires de Tsahal, traînés par les "passagers", ne l’ont pas été dans l’intention de leur prodiguer des soins, mais dans celle de s’en servir comme otages.



Ce que le rapport retient au débit des soldats de Jérusalem, c’est uniquement que leur riposte a été "disproportionnée", et que leur plan de prise de contrôle du navire était mal ficelé. Autant parler de "détails de peu d’importance".



En lisant le rapport onusien dans son entier, on saisit rapidement que Jérusalem n’a pas de raison de présenter des excuses à Ankara sur la base de ce qui est établi. Que, s’il s’exécutait dans ce sens, il désavouerait son armée, qui a agi correctement, et s’auto-flagellerait pour des motifs diplomatiques, ce qu’aucun gouvernement responsable et honorable d’un Etat démocratique n’accepterait de faire.



C’est donc sur la base de considérants qui lui donnent tort sur tous les points, qu’Erdogan choisit de "se fâcher", et de renvoyer l’ambassadeur hébreu en poste dans sa capitale. Il parle de porter l’affaire devant des tribunaux internationaux, mais à Métula, nous doutons qu’il mette cette menace à exécution, par crainte de se voir débouté et ridiculisé.





Pour devenir le leader du monde arabo-musulman



Mais des faits, les dirigeants islamistes de la Turquie n’ont cure ; on a presque envie d’écrire au contraire, car ils s’inscrivent ainsi dans l’imagerie arabe du complot onusien sur commande de Washington et de Jérusalem. Ce, dans le plus pur style du refus par le Liban d’accepter l’acte d’accusation dressé par le Tribunal Spécial pour le Liban dans le procès sur l’assassinat de Rafic Hariri.



Un peu d’hystérie anti-judéo chrétienne dans un raisonnement gouvernemental ne participera qu’à lier la sauce, dans la rue stambouliote, déjà révoltée par le refus de l’UE d’accepter la Turquie en son sein. On ne prend pas de risque inconsidéré en affirmant que les manœuvres actuelles des islamistes ottomans éloignent encore un peu plus leur pays du Vieux Continent. L’Allemagne a déjà conseillé à Erdogan de se calmer et d’accepter les conclusions du rapport.



C’est mal saisir les objectifs plus étendus envisagés par les leaders de l’AKP : ils désirent servir de modèle aux Printemps arabes, et devenir le fer de lance de l’action contre Israël – qu’elle soit ou non justifiée n’a strictement aucune importance. En finalité, ils convoitent l’islamisation progressive de la région, ainsi que le rôle de guide du monde arabo-musulman.



Attention à l’intention des spectateurs de ce show : l’ "islamisme modéré", est un concept qui n’existe pas. On appelle ou non de ses vœux l’avènement de la domination de l’ordre coranique, le terme "modéré", ne s’appliquant qu’à qualifier la méthode que l’on propose d’utiliser pour y parvenir.



Pour les meneurs du Parti Pour la Justice et le Développement, cela fonctionne plutôt bien, car il se trouve de nombreux confrères occidentaux, imbibés de culture démocratique, notamment en Grande-Bretagne et aux Amériques, qui s’imaginent que la victoire d’Erdogan sur l’armée coïncide avec une victoire de la démocratie sur la dictature. Eux, de minimiser la portée de l’ingérence de l’exécutif islamiste dans le judiciaire, et le musellement de la presse libre. En dépit de tous les exemples disponibles, voici des gringos qui entretiennent chez eux l’illusion dangereuse d’une cohabitation possible entre l’islam et la démocratie.



Et ça n’est rien encore en comparaison de l’engouement que suscite l’AKP en Tunisie, en Egypte et en Libye. Des personnes au demeurant censées rêvent à voix haute de nouveaux régimes établis à l’image de celui qui règne sans partage sur la Turquie. Est-ce utile de préciser que ce rêve est suicidaire ?



A regarder très attentivement les conseils et les menaces qu’Erdogan envoie alternativement à des chefs d’Etats régionaux, on est amené à en déduire que l’ambition du nouveau maître de la Turquie est bien plus mégalomaniaque encore. Tout montre, en effet, des tendances impérialistes chez le 1er ministre ottoman, y compris un recours verbal incessant à la menace d’envoyer son armée afin de modifier des situations de force existantes.
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MessagePosté le: 07 Sep 2011 11:26    Sujet du message: Répondre en citant

Erdogan sur les traces du sultan (2ème partie et fin)(info # 010709/11) [Analyse]
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency



En proférant des menaces qui mènent en enfer



La dernière en date s’adresse à Israël. Elle a été proférée, de façon itérative, par le ministre des Affaires Etrangères, M. Ahmet Davutoğlu, ainsi que par des officiels du régime, passant des messages à la presse. Elle s’articule sur trois points : 1. L’escorte par des navires militaires de paquebots à destination du Hamas à Gaza, afin que "les forces navales d’Israël ne puissent plus exercer leurs mesures d’intimidation contre des navires civils". 2. La mise en échec du contrôle coordonné exercé par la République cypriote grecque et l’Etat hébreu sur la portion de mer qui les sépare, y compris sur les stations maritimes d’exploitation de gaz naturel construites par Israël dans ces eaux. "La marine turque y exercera une stratégie plus agressive" 3. L’annonce par Ankara d’une prochaine visite officielle de Recep Erdogan à Gaza, pour, je cite encore, "attirer l’attention du monde sur ce qui se déroule à Gaza, et pousser la communauté internationale à mettre un terme à l’embargo injuste imposé par Israël".



Au cas où ces mesures passeraient de la rhétorique à la pratique, nous nous trouverions dans une situation de guerre entre la Turquie et Israël. Un conflit pas simple, puisqu’Ankara dispose d’une flotte comprenant près de 50 000 hommes, 75 avions, 19 frégates, 7 corvettes et 14 sous-marins.



A laquelle l’Etat hébreu pourrait opposer vingt mille marins, trois corvettes, dix vedettes lance-missiles, et trois sous-marins tactiques.



Encore que la marine ottomane ne serait pas en position favorable, dans l’hypothèse d’une intervention relativement loin de ses côtes, même si elle pourrait opérer à partir de ses bases situées dans la partie de l’île de Chypre que la Turquie occupe militairement.



Une situation que l’on retrouve en comparant les forces aériennes mutuelles. Même si Ankara dispose d’un plus grand nombre d’appareils et d’un personnel plus nombreux, de même que d’un budget-défense trois fois supérieur à celui d’Israël, les spécialistes s’accordent à considérer que les forces turques ne feraient pas le poids dans l’hypothèse d’une confrontation qui se produirait dans le bassin oriental de la Méditerranée.



Reste que nous considérons ici un scénario sorti d’un esprit malade, car une confrontation entre ces deux anciens alliés aurait des retombées catastrophiques quant à la stabilité de la région toute entière. Une perspective qui incite les grandes puissances à intervenir auprès d’Erdogan pour l’inciter à s’abstenir de s’aventurer dans la réalisation des intimidations qu’il a lancées.



Dans deux cas, au moins, elles constitueraient un casus belli : une tentative de briser le blocus de Gaza par la force, et des patrouilles maritimes turques en ordre de combat, s’aventurant entre Larnaka et Tel-Aviv. Dans le cadre de la troisième provocation, la visite du 1er ministre turc à Gaza, il importerait de considérer soigneusement les circonstances dans lesquelles elle se déroulerait, avant de déclencher l’irréparable.



D’ailleurs, Jérusalem fait tout ce qui est en son pouvoir pour éviter l’escalade, sans pour autant perdre la face. Le gouvernement s’emploie à ne pas répondre brutalement aux provocations rendues publiques par son homologue turc, et rappelle à l’envi les plus belles pages de l’amitié ayant régné entre les deux pays.



En arrière-plan, le ministère de la Défense hébreu intensifie ses contacts au sujet de la crise, avec les autorités grecques ainsi qu’avec les Etats-Unis, les chancelleries européennes et l’OTAN. Entre ces interlocuteurs, même si l’on considère Erdogan comme quelque peu imprévisible, on se refuse, pour l’instant, à envisager qu’il mette ses menaces à exécution.



Parce qu’il s’exposerait à une défaite certaine dans une confrontation directe, que le risque est grand que la Grèce ne puisse faire autrement que d’intervenir aux côtés de son protégé cypriote, que les USA pourraient envoyer, dès les premiers indices bellicistes, des porte-avions en Méditerranée orientale afin de s’interposer entre ses deux alliés, et qu’Erdogan prendrait le risque de faire exclure son pays de l’OTAN, ce, même si l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord a, elle aussi, beaucoup à perdre en abandonnant ses positions hautement stratégiques sur les rives du Bosphore.



Reste que les spécialistes de l’OTAN que nous avons interpelés lors de la préparation de cet article étaient formels : l’Organisation fera tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher une altercation militaire, mais si le chef de l’AKP s’entête, la Turquie ne ferait probablement plus partie de l’alliance. C’est dire si Erdogan joue avec le feu.



Avec un ultime considérant à prendre en compte : les amitiés entre les cadres des deux armées, turque et israélienne, sont encore très vivaces, et il est difficile de prédire ce que sera le comportement des officiers supérieurs ottomans, au cas où le pouvoir islamiste leur imposerait un conflit totalement inutile et perdu d’avance. Les cadets-pilotes turcs ouvriraient-ils le feu sur leurs instructeurs ? Rien n’est moins sûr ! Une aventure militaire dirigée contre Israël pourrait fort bien se terminer par un nouveau putsch à Ankara.



La tentation des Atatürkistes reste vive, et leur influence demeure importante, dans les forces armées comme dans la société. Pour preuve, le général Hayri Kivrikoglu, nommé cet été par Erdogan à la tête de l’armée de terre, avait refusé, alors qu’il servait dans la partie Nord de Chypre, d’accueillir le Président Gül à l’aéroport. Quant à son collègue, Aslan Guner, placé au commandement des académies militaires, il avait carrément refusé de serrer la main de l’épouse de Gül, parce que celle-ci avait noué un foulard sur sa tête.



En Egypte pour remplacer les Etats-Unis



La plupart des observateurs considèrent qu’Erdogan se contentera de surfer sur ses déclaratifs, et sont persuadés qu’il n’a aucune intention de se frotter aux Hébreux et à leurs lances. Pour beaucoup de nos confrères, le "courage" qu’il a démontré en défiant Israël par la parole suffira à nourrir ses ambitions politiques, tant sur le plan domestique que dans son projet de rétablissement de l’empire ottoman.



Sûr, en tout cas, qu’Erdogan sera reçu tel un demi-dieu en Egypte, la semaine prochaine, où il se rend pour signer un accord de coopération stratégique, couvrant les domaines militaire, économique et diplomatique.



On fronce un sourcil en notant que Mohamed Tantawi et son gouvernement intérimaire signent des traités stratégiques. Des documents qui, par définition, contiennent des engagements à long terme. Tout se passe donc, au Caire, comme si le Conseil militaire suprême avait pris ses aises et n’envisageait pas de transmettre ses prérogatives aux civils, à tout le moins, pas toutes ses prérogatives.



Le 1er ministre turc va probablement encourager les pharaons transitoires à dominer leur crainte de la réaction étasunienne et à écouter le souhait de la rue égyptienne, en renvoyant l’ambassadeur des Hébreux, comme il vient de le faire à Ankara.



Erdogan va tenter de convaincre ses interlocuteurs que la Turquie peut remplacer les USA dans l’aide que ceux-ci fournissent au Caire, notamment dans le domaine de l’approvisionnement militaire et celui de l’aide économique.



Le Grand turc possède quelques arguments, à l’instar d’une industrie de guerre florissante. Son pays ne fabrique-t-il pas des chasseurs-bombardiers F-16 sous licence US ?



Il ne va pas non plus manquer de plaider en faveur d’une coalition musulmane anti-israélienne, destinée à isoler Jérusalem toujours davantage, et à la soumettre à une pression stratégique incessante. Le 1er ministre ottoman va exposer à ses hôtes, que leur seule issue politique à terme, au vu des forces en présence de la base des pyramides, jusqu’aux zones résidentielles mixtes (morts et vivants) de la Cité des morts, consiste en l’émergence d’un parti islamique "modéré" de gouvernement… style AKP, vous l’aurez compris, inutile de vous faire un dessin.



Erdogan et Tantawi ne vont pas manquer d’évoquer le thème du bouc émissaire juif, largement mis à contribution dans les deux pays afin de détourner l’attention des masses de leurs "petits problèmes domestiques".



La réunion va se conclure par de larges sourires et des embrassades. Mais quand le Turc aura repris l’avion, il n’est pas du tout certain que Tantawi soit réellement attiré par la proposition clé qu’il aura reçue : l’offre de voir Ankara remplacer Washington dans son rôle de tuteur de la nouvelle Egypte. D’abord, parce que la Turquie n’est pas l’Amérique, et qu’il vaut mieux pouvoir se reposer sur la plus grande puissance du monde, que sur une grande nation dont le rayonnement se limite à sa région.



Ensuite, parce que les membres de la junte cairote ne sont pas emballés par l’idée de retourner se fourrer dans une dynamique de confrontation permanente avec Israël ; parce qu’ils ont des milliers d’autres chats à fouetter en urgence, parce qu’ils connaissent le prix des conflits avec Jérusalem, parce qu’ils n’ont pas envie de devenir une pièce du puzzle du rêve impérial d’un individu instable et imprévisible, et, enfin, parce qu’ils ne détestent rien autant que l’islamisme, comme tous les officiers se situant à la tête de l’armée égyptienne. Tel le roseau, ils courbent l’échine pour éviter l’altercation frontale avec le peuple et les imams, mais s’ils en avaient les moyens, …



Les officiers composant le Conseil militaire suprême sont de la même veine – en bien moins arrogants – que ceux qu’Erdogan a congédiés le mois dernier. Il va donc jouer contre son camp ; lui, son terreau, c’est la rue, les sans-culottes, ceux qui ont perdu leurs valeurs, leurs repères, les déçus du modèle occidental qui ne les attend pas. Dans ces conditions, comme chez lui, Recep va devoir manier l’intimidation, la dissuasion, les intérêts, les doutes et la crainte de l’avenir, s’il veut faire avancer son concept impérial sur les rives du Nil.





Tout n’est pas simple : c’est à vous de réfléchir à la conclusion



Nous allons clore ce papier, en attendant les développements de ce nouveau front – diplomatique pour le moment – entre Israël et la Turquie. Mais je ne peux m’empêcher de lancer une question de politique-philosophie, qui m’interpelle, avant de vous laisser à vos autres occupations :



Une armée ou un régime laïc possèdent-t-ils le droit de s’opposer par la force à la mainmise d’un pouvoir théocratique sur un pays, si a) ce dernier a été élu démocratiquement, b) il est clair qu’il n’emploiera pas de méthode démocratique de gouvernement, et qu’il s’activera à créer – autoritairement - les conditions pour empêcher définitivement le retour à l’alternance après son accession aux affaires ?



Ceux qui pensent détenir la réponse à cette question sont invités à la faire parvenir au général Necdet Özel, chef d’état-major des Forces armées turques, 1926 boulevard Mustafa Kemal Atatürk, à Istanbul… "République" Islamique de Turquie. Le général les remercie par avance.



FIN

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MessagePosté le: 07 Sep 2011 12:23    Sujet du message: Répondre en citant

Raskolnikoff a écrit:

Ce que le rapport retient au débit des soldats de Jérusalem, c’est uniquement que leur riposte a été "disproportionnée", et que leur plan de prise de contrôle du navire était mal ficelé. Autant parler de "détails de peu d’importance".


Tiens ça me rappelle exactement la remarque d'un autre connard qui avait parlé de "point de détail dans l'histoire...". C'était qui déjà? Passons... il y a 9 morts et comme la vie d'un turc ne vaut rien à leurs yeux, ils osent parler de "détail" alors que c'est tout l'objet du conflit. Il faut vraiment être très très con pour minimiser cela.
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MessagePosté le: 07 Sep 2011 12:55    Sujet du message: Répondre en citant

Fatih a écrit:
Mais je ne dis pas que les soldats israëliens ne sont pas coupables. Ce que je pense, c'est que les gouvernements israëliens ont de moins en moins d'influence sur Tsahal et le Mossad qui agissent en roue libre. On l'a vu à nouveau avec ce qui s'est passé dans le Sinaï où des policiers egyptiens ont été tués.


Je n'ai pas très bien compris. Israël est une démocratie oui ou non? S'ils ne sont pas capables de tenir leurs troupes en place, ils devraient au moins pouvoir présenter des excuses. Ce n'est pourtant pas grand chose.

Fatih a écrit:
Généralement, je suis sur la même ligne que vous. Je me désintéresse également du fait que la Turquie serve de médiateur entre Israël et les pays arabes. Mais le fait est que la Turquie souhaite exercer une influence au Proche-Orient. C'était l'objet de la nomination de Davutoglu au Disisleri Bakanligi. Et je suis désolé de vous contredire mais l'implication dans le conflit israëlo-arabe était un moyen d'occuper une place importante dans cet espace. De même que des relations avec Israël même froides et distanciées (ce qui est normal au vu de la politique de ce gouvernement) sont toujours préférables à pas de relations du tout.



Ah mais je ne dis pas qu'on se trouve dans une situation idyllique loin de là. Il y avait énormément de relations bilatérales d'intérêts engagés de part et d'autre, dans de nombreux domaines. On se retrouve aujourd'hui dans des positions contradictoires qui relèvent de l'absurdité. Dans ce genre de situations, personne ne va vraiment y gagner.

Fatih a écrit:
Au lieu de cela et alors que le gouvernement de "Bibi" vit certainement ses derniers mois au vu de la contestation sociale, le gouvernement turc s'est placé dans une posture qui ne sera pas facile à modifier par la suite. Parce que l'existence de relations entre Israël et la Turquie même tendues (ce n'est pas le premier "coup de froid" qu'elles connaissent) était une "marque de fabrique", un positionnement original dans la région.


Dès le début, si vous retrouvez mes premières réactions, j'avais dit que le gouvernement, "Bibi" devait démissionner et que ce serait peut être la seule solution. On y arrive.

Ensuite, on peut se demander jusqu'où cela cette originalité a été profitable à la Turquie par rapport à sa politique de bon voisinage entre autres. Je soupçonne aussi que de manière inavouée, cela a longtemps pourri nos relations avec les grecs, les arméniens et les arabes (de façon avouée) plus qu'autre chose. L'image d'une Turquie totalitaire, régentée par l'armée, voulant imposer le modernisme et la laïcité coûte que coûte, à coups de crosse dans la gueule, poutschiste, poudjadiste, fasciste et défenseur de l'Etat d'Israël que, dans le fond personne ne peut piffrer... je ne voudrais pas jeter le bébé avec l'eau du bain mais il faut aussi se rendre à l'évidence que la plupart des problèmes de la Turquie sont en voie d'être résolus avec cette distanciation et il est amusant mais très paradoxal qu'Israël stigmatise dessus en cherchant à créer des relations avec nos anciens ennemis qui sont trop contents de ce réchauffement pour se rapprocher réellement d'Israël. Ils applaudissent tous la Turquie en douce. En tous cas pour la base, c'est à dire les électeurs de ces pays, il me semble que c'est une certitude.

Fatih a écrit:
A propos de la diplomatie turque, ce que je ne m'explique pas, c'est pourquoi l'interruption des relations diplomatiques entre Israël et la Turquie se fait maintenant et pas à l'époque des faits.
Aujourd'hui, il y a un rapport qui tombe. Un an après les faits. Et le gouvernement turc décide tout d'un coup de rompre les relations diplomatiques avec Israël (et encore partiellement puisque les attachés militaires israëliens restent).
Ne pensez vous pas qu'il eût été plus logique de rompre avec Israël dès l'incident ? Je veux dire, une fois qu'il eût été établi que Tsahal avait tiré volontairement sur des citoyens turcs ? Ne croyez vous pas que toutes les mesures prises ces derniers jours par le Conseil des ministres turc eussent été beaucoup plus compréhensibles à l'époque de l'affaire du Mavi Marmara ? J'aimerais savoir pourquoi c'est aujourd'hui que la diplomatie turque se réveille.

Je pose ces questions parce qu'aujourd'hui, j'ai l'impression d'assister à du réchauffé. D'autant plus qu'il ne s'agit pas que d'une rupture des relations diplomatiques, puisque le PM Erdogan a annoncé des patrouilles de la marine turque en Méditerranée orientale. Tout d'un coup, ce qui s'est passé il y a un an revient à la surface, à l'occasion de la parution de ce fameux rapport.


Mais non, je ne trouve cela pas du tout étonnant. Bien au contraire, je trouve cela parfaitement normal. Il a fallu donner le temps pour qu'Israël présente ses excuses qu'elle n'a pas présentées et attendre le résultat du rapport de l'Onu qui n'a manifestement pas été rendu pour rétablir la justice mais pour adoucir les angles. Force est de constater que cela n'ait pas été un franc succès soit dit en passant.

Maintenant, je pense que ce n'était pas une très bonne idée de chasser l'Ambassadeur même s'il avait toutes les raisons de le faire. Il aurait déjà pu le faire au moment de la prestation de Lieberman.

Mais, par-delà ces instrumentalisations, je crois que la Turquie ne devrait pas chercher à appliquer la réciprocité dans ce jeu du plus con gagne mais de sortir de cette spirale et d'être tout simplement meilleure.

Le rôle des diplomates est en réalité fait précisément pour des moments comme ceux-ci. Cela permet des réceptions réussies lorsque tout va bien mais c'est réellement utile lorsque tout va mal. Donc, là je vous rejoins des relations froides et distanciées valent mieux que pas de relation du tout. Avoir des tripes, c'est bien mais à condition que ce soit la tête qui dirige le tout.
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MessagePosté le: 07 Sep 2011 18:33    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Je n'ai pas très bien compris. Israël est une démocratie oui ou non? S'ils ne sont pas capables de tenir leurs troupes en place, ils devraient au moins pouvoir présenter des excuses. Ce n'est pourtant pas grand chose.


Il est des démocraties et notamment la première d'entre elles, où le "complexe militaro-industriel" vit de façon autonome vis-à-vis du pouvoir politique élu. Il est également des démocraties où le pouvoir militaire prend ou a pris l'ascendant en terme de décision politique sur le gouvernement élu, voire même lui a imposé de se retirer.

Il y a aussi des gouvernements qui pour des raisons politiques internes, préfèrent se réfugier dans la bouderie et faire le gros dos plutôt que de reconnaître leurs maladresses ou leurs erreurs.

Le gouvernement israëlien n'est pas (n'est plus) un gouvernement qui décide et ce, en raison d'un mode de scrutin délirant.

Cependant je me demande quel intérêt avait un gouvernement d'un pays qui passe la plupart de son temps en relations publiques, à expliquer la légitimité de décisions plus que litigieuses en matière de droit international ou même de respect de l'humanité (expropriation et expulsion de familles entières ou de villages hors de leur sol natal, construction d'un mur dit de "sécurité", blocus naval d'une bande côtière), quel intérêt avait ce gouvernement à décider en son âme et conscience du meurtre de ressortissants pacifiques (IHH est ce qu'elle est, mais force est de constater qu'ils n'avaient que leur détermination et pas d'armes) d'un pays allié et ce, dans une opération plus que médiatisée.
Le cabinet israëlien ne pouvait que se douter que cela allait créer une crise sans précédent, pouvant déboucher sur un conflit armé. D'autant plus que l'explication fournie était assez pauvre, comme si elle avait été rédigée à la va-vite.

A l'heure actuelle personne, pas même les experts, n'a d'ailleurs offert une explication convaincante à cette question du pourquoi de cette décision.

C'est bien pour cela que je doute que le gouvernement israëlien ait prémédité de liquider neuf ressortissants turcs simplement pour "intimider" les Turcs ou se "venger" d'eux. Ou alors si il a réellement agi de cette façon, c'est qu'il est composé d'imbéciles qui doivent être dégagés aussitôt.
Mais il m'a plutôt semblé qu'il cherchait à réagir et à reprendre la main sur une situation qui lui avait complètement échappé. D'où les justifications piteuses.

Intox via tous les réseaux de services secrets qui quadrillent la région ? Complot ourdi par des éléments désireux de créer un conflit ? Bavure due à des soldats à la "gachette facile" voulant "casser du turc musulman" ?
C'est bien pour cela que je crois que nous ne saurons jamais la vérité sur l'affaire du Mavi Marmara. Comme vous le signalez, il semble que certains milieux et pas uniquement en Turquie et en Israël avaient intérêt à la rupture des liens entre ces deux pays.

Citation:
Mais non, je ne trouve cela pas du tout étonnant. Bien au contraire, je trouve cela parfaitement normal. Il a fallu donner le temps pour qu'Israël présente ses excuses qu'elle n'a pas présentées et attendre le résultat du rapport de l'Onu qui n'a manifestement pas été rendu pour rétablir la justice mais pour adoucir les angles. Force est de constater que cela n'ait pas été un franc succès soit dit en passant.

Maintenant, je pense que ce n'était pas une très bonne idée de chasser l'Ambassadeur même s'il avait toutes les raisons de le faire. Il aurait déjà pu le faire au moment de la prestation de Lieberman.


Je crois surtout qu'il a été évident après un mois qu'Israël pour des raisons internes et politiques (la stabilité de la coalition, le rôle joué par des nationalistes plus ou moins radicaux au Parlement et au gouvernement, la pression de l'armée) ne s'excuserait pas. Ce n'était pas un an plus tard, à un moment où la tension est retombée, que le gouvernement nationaliste israëlien allait revoir sa position.

Quant au rôle de l'ONU, il était justement d'arrondir les angles en trouvant une version qui arrange à peu près tout le monde. C'est d'ailleurs la fonction primaire de l'ONU qui en droit international, n'est pas une "Cour de justice". Comme vous l'avez pudiquement mentionné, "c'est raté".

En ce qui concerne Lieberman, le gouvernement turc a fait le choix de mettre un mouchoir par-dessus en raison des circonstances qui entouraient ce que vous appelez sa prestation, à savoir l'émission d'une saison de Kurtlar Vadisi "Filistin" sur TRT 1 (il me semble) où le héros, Polat Alemdar, était mis en scène en train de tuer des soldats israëliens.

Pour conclure sur la question des relations israëlo-turques, je crois qu'elles dépassent désormais la question du Mavi Marmara pour se déporter sur le problème plus général des Palestiniens et de l'existence d'un Etat palestinien. C'est d'ailleurs sur ce dernier point (celui du Blocus de Gaza) qu'a insisté Ahmet Davutoglu.

En ce qui me concerne, il me semble évident que si les pays arabes ne peuvent plus ignorer Israël, Israël ne peut plus ignorer la réalité palestinienne en se comportant comme ils le font depuis 1967. C'est pour cela que je crois que de la question du Mavi Marmara peut sortir une évolution positive.
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