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La diplomatie turque
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murat_erpuyan
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MessagePosté le: 21 Oct 2009 1:19    Sujet du message: La diplomatie turque Répondre en citant

Ces derniers mois les esprits en Turquie étaient occupés d'açilim et des relations avec l'Arménie...

Au premier abord, on pense que le pouvoir AKP qui dirige la diplomatie a sa manière semble réussir ces coups. Mais est-ce vrai ? Ou les options choisies sont-elles dictées par les puissances mondiales.
A commencer par cette conception dite « açilim » que personne ne sait ce qu’elle implique vraiment n’est-elle pas un forcing américain qui va quitter Irak ? Comme l’a écrit Eksi dans Hurriyet du 20 octobre, cela n’était-elle pas dictée par les intérêts américains de laisser à Barzani l’Irak sans souci/menace avec ses voisions à commencer par la Turquie, quitte à liquider le PKK puisque ce dernier n’a pas donné de résultats audible depuis 20 ans.
Quant aux relations avec l’Arménie ! Est-ce que les deux pays ne sont-ils pas poussé par la Russie et par les Etats-Unis qui ont des multiples intérêts dans la région.
Quand les chypriotes turcs avaient voté massivement pour le « oui » conformément aux demandes d l’U.E. n’ont pas été récompensé. Au contraire…
Bon, wait and see !


Dernière édition par murat_erpuyan le 04 Juil 2012 23:14; édité 1 fois
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MessagePosté le: 21 Oct 2009 11:56    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
les options choisies sont-elles dictées par les puissances mondiales.

Moi je dirai sans l'ombre d'un doute, oui bien sûr...Et faudra-t-il encore ajouter à ce que tu a énuméré, les bisbilles récentes avec Israël, avec pour conséquences d'abstraire la Turquie au peu de relations autonomes et traditionnelles qui lui restaient en matière de politique étrangère, et d'en faire encore plus un pion dans la main des grandes puissances, sans aucun autre appui solide dans la région où précisément elle aurait pu jouer un certain rôle en toute souveraineté....(ou du moins, avec une certaine souveraineté, car tout est relatif, et la souveraineté de la Turquie a commencé à battre de l'aile depuis la fin de la Deuxième Guerre).
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murat_erpuyan
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MessagePosté le: 17 Aoû 2010 10:33    Sujet du message: Répondre en citant

Suite à la frappe de l'état hébreu de la flottille des forumeurs discutent des relations diplomatique de la Turquie.
Voir les posts :
Turquie-Israël : pour qui sonne le glas?
http://ataturquie.asso.fr/modules.php?ModPath=phpBB2&ModStart=viewtopic&t=5732&postdays=0&postorder=asc&start=0&t=5732&postdays=0&postorder=asc&start=0&sid=7190fc069c2764dbe95ae61c2bc56722
ou le plus récent, Flottille : commission d'enquête
http://ataturquie.asso.fr/modules.php?ModPath=phpBB2&ModStart=viewtopic&t=6168&t=6168&sid=7190fc069c2764dbe95ae61c2bc56722

Par exemple ipso-facto écrit :
Pour moi la vraie question est de savoir s'il vaut mieux être ami ou ennemi avec Israël ?

Comme Cybeturc l'a souligné le Premier ministre turc n'a pas supporté la frappe de Gazza alors qu'il menait des actions de médiation. Et la Turquie a pris la tournure de ce que ns vivons actuellement : hostilité et tension entre les deux états.
Hier, la Grèce qui entretient d'excellentes relations avec le monde arabe a signé de nombreux traités avec Israël ce qui a provoqué la une "un pays cherche des amis" dans Hurriyet.

Deux constats :
- La fidélité sans faille à l'Occident depuis 1945 n'a pas donné des avantages à la Turquie;
- Mais le rapprochement avec le monde arabe, voire musulmane aussi n'a pas été fructueux, exemple ni au nom de la solidarité ni au nom de l'appartenance religieuse la République Chypre du nord n'a été reconnu, et l'autre jour un religieux célèbre arabe surenchérie : au lieu d'envoyer des flottilles rompez avec Israël.

Je pense que la politique étrangère turque menait par le gouvernement AKP qui a suscité la question "où va la Turquie" dans le monde occidental tombe bien.

En tout cas je pense que la Turquie doit mener une politique étrangère équilibrée et basée sur un consensus au delà du pouvoir et s'abstenir des actes virulents par des considérations de politiques internes.

La Turquie est avant tout une géographie avec des avantages et des inconvénients.


Dernière édition par murat_erpuyan le 04 Juil 2012 23:16; édité 1 fois
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Raskolnikoff
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MessagePosté le: 17 Aoû 2010 13:49    Sujet du message: Répondre en citant

Ne Þam'ın şekeri ne arabın zikiri !
(adage turc)

La dernière fois que je l'ai entendu, c'est un ex-irakien devenu turc qui me l'a dit..alors ne soyons pas plus royalistes que le roi, et ne faisons pas confiance aux arabes....Ils ont léché le c..de Lawrence et des britanniques pendant la Grande Guerre en poignardant les ottomans dans le dos, et ils ont hérité de la poussière....Et ils n'ont toujours pas réussi à devenir une nation, c'est vrai, cela ne se décrète pas d'être une nation.....Les turcs, s'ils se respectent, n'ont rien à attendre d'eux......
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MessagePosté le: 04 Juil 2012 23:30    Sujet du message: Répondre en citant

ipso_facto a écrit:
Il y a quelque temps à sa nomination aux affaires étrangères Davutoglu avait avancé un concept sur la nouvelle approche diplomatique de la Turquie avec ses voisins. Il avait " baptisé" cela le "zéro probléme" avec ses voisins et les pays régionaux.

Après sa phase d'adulation et d'admiration dont il a fait l'objet, aujourd'hui quel est le bilan?

Comment ça va avec Israël ? Comment ça va avec l'Iran ? Comment ça va avec la Syrie ? Comment ça va avec l'Irak ? Comment ça va avec L'Arménie ? La Russie?

Les affaires sont mauvaises avec l'ami Bachar ?
L'Iran pointe ses fusées sur la Turquie après l'épisode Ahmedinejad et Erdogan main dans la main?

La Turquie et Israël vont-ils se ranger côte à côte pour faire face à la Syrie et l'Iran si les choses s'enveniment, signe d'un échec total de toute la stratégie AKP déployée jusqu'à maintenant?

Quelqu'un a des nouvelles ? Qu'est-ce qui est au niveau zéro exactement, les problèmes ou les bonnes relations?


En effet, cette idée avait suscité bcp d'espoir ! Mais à ce jour, on est loin du but fixé avec l'arrivée de M. Davutoglu au poste de ministre des affaires étrangères.

Il est certain que le Président syrien n'est pas un démocrate mais en lisant l'entretien réalisé par le journaliste de Cumhuriyet on ne peut s'empêcher de poser des questions !

En 2009 j'avais écrit "wait & see". 3 ans c'est suffisant pour voir, non?
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Cuneytbelmondo
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MessagePosté le: 05 Juil 2012 2:16    Sujet du message: Répondre en citant

Raskolnikoff a écrit:
Ne Þam'ın şekeri ne arabın zikiri !
(adage turc)

.



C'était pas "Ne Þam'ın şekeri ne arabın saçı"?
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Cuneytbelmondo
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MessagePosté le: 05 Juil 2012 2:28    Sujet du message: Répondre en citant

murat_erpuyan a écrit:


En effet, cette idée avait suscité bcp d'espoir ! Mais à ce jour, on est loin du but fixé avec l'arrivée de M. Davutoglu au poste de ministre des affaires étrangères.

I


On pouvait lire il y a quelques mois sur Wikileaks que Davutoglu est dangereux. On oublie trop rapidement l'importance de ce site.
Je vous recommande le livre que je lis actuellement "Sızıntı Wikileaksteki ünlü türkler" de barış pehlivan et barış terkoğlu où tous les rouages de ce pouvoir sont décrits.
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MessagePosté le: 05 Juil 2012 2:46    Sujet du message: Répondre en citant

Cuneytbelmondo a écrit:
Raskolnikoff a écrit:
Ne Þam'ın şekeri ne arabın zikiri !
(adage turc)

.



C'était pas "Ne Þam'ın şekeri ne arabın saçı"?


Mais ce n'est pas vrai la véritable expression est : "Ne Þam'ın şekeri ne arabın yüzü" c'est curieux que vous sortiez tous des phrases différentes... à croire que la découverte du boson de Higgs à généré des Turquies parallèles dont l'existence n'est trahie que par ce détail d'apparence insignifiante qui passerait inaperçu sans un œil critique zélé.

Plus sérieusement, il faudrait se garder d'avoir des propos méprisants. Ce n'est pas très malin et ce n'est pas comme ça qu'on va résoudre nos problèmes de voisinage.

Je pense que c'est une période très difficile pour faire de la diplomatie dans la région. Avec le printemps arabe, intervention ou pas intervention, on mise sur l'un et c'est l'autre qui accède au pouvoir, ce n'est pas simple. D'autre part, si les tensions actuelles sont dues à une redistribution des rôles et des influences, cela signifie aussi qu'il y aura avec de nouveaux leaders, de nouvelles démocraties mais aussi des intégrismes etc. avec lesquels il va falloir apprendre à composer. Il va falloir bien gérer la transition.

Dans ce paysage, le positionnement d'Israël aussi a besoin d'évoluer s'il veut bien saisir l'opportunité pour s'y intégrer et il me semble, mais ce n'est peut-être qu'une impression, qu'il y a comme un balbutiement. Après tout, si Israël veut devenir un pays comme un autre ce que je lui souhaite, il faudra qu'il commence par se comporter normalement sans zigouiller tout ce qui bouge à la moindre occasion à commencer par les ressortissants des pays qui sont supposés être ses alliés.
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MessagePosté le: 05 Juil 2012 10:21    Sujet du message: Répondre en citant

Oui "one minutes". Ok, bravo mais après?

On tue 9 citoyens turcs sur mavi marmara, on descend un avion turc...

Et le PM hurle, comme moi, mais moi je ne suis pas PM.

J'ai lu une partie de l'entretien que M. Erpuyan fait allusion. Esat dit :
oui Erdogan est contre Israel et pour Hamas mais qu'a-t-il fait après l'affaire de bâteau, il a laissé les américains à placer des fusées pour protéger Israel. Quand Israel frappe les Palestiniens il soutient hamas mais quand le même Israel frappe les palestiniens au Liban il n'en dit rien.

Alors le journaliste de Cumhuriyet demande la raison. Esat répond :
il a (RTE) qq fixations je crois Hamas est sunnite Hezbollah est chiite.

C'est énervant mais que dire en guise de réponse? Je n'en sais rien.

Certes le PM a une certaine popularité chez les Arabes mais il suscite aussi des colères chez les dirigeants de ces pays.
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murat_erpuyan
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MessagePosté le: 27 Juil 2012 2:10    Sujet du message: Répondre en citant

La nouvelle posture que prenne la situation syrienne devient extrêmement défavorable à la Turquie !

Je viens de déposer (dans la version turque de cette contribution) l'article de Y. Dogan, chroniqueur de Hurriyet qui est très dur avec la politique qu'a mené le gouvernement turc.
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murat_erpuyan
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MessagePosté le: 27 Juil 2012 2:16    Sujet du message: Répondre en citant

Le courrier international a traduit un papier paru dans Guardian sur les relations entre la Turquie et la Syrie...



cliquez sur l'image pour lire l'article
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MessagePosté le: 27 Juil 2012 4:47    Sujet du message: Répondre en citant

"eksi sözlükten" aktarma:

ne şam'ın şekeri ne arabın zekeri

ne şamın şekeri ne arabın yüzü deyiminin orijinali. zeker sik demek olduğu için, deyimdeki kafiyeden vazgeçmek pahasına, ne şamın şekeri ne arabın yüzü olarak bilinir ve kullanılır.


rivayet edilir ki ulkelerin birinde kizi sekere bayilan yedikce doyamayan hep daha fazla seker isteyen, bir padisah kizi varmis. bu kiza sam valisi talip olmus. padisah da pek severmis bu valiyi. hem o donem sam'in sekerleri de meshur. vermis kizini sam valisi'ne. dugun dernek, bir ay gecmis iki ay gecmis. vali ile kiz yatak odasindan bir turlu cikamamis. zira vali durmak bilmiyormus, sabah aksam. kz artik dayanamamis saraya geri donmus. babasi sormus kizim niye dondun diye. kiz da demis ki "aman babaaa ne sam'in sekeri ne arabin zekeri."
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MessagePosté le: 27 Juil 2012 11:40    Sujet du message: Répondre en citant

On s'en fiche de ce l'arabe fait ou ce qu'il a.
La caricature de Musa Kart dans Cumhuriyet d'aujourd'hui explique bien la situation. Voilà ce qui est devenu nos lignes rouges :

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cengiz-han
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MessagePosté le: 03 Déc 2012 3:48    Sujet du message: Répondre en citant

La caricature ci-dessus confirmé par un article sur slate.fr

Citation:

La Turquie à nouveau malade

Ankara est loin d'être un acteur régional, comme certains veulent bien le dire.

...


Un article presque méchant mais qui révèle certains aspects de la politique extérieure menée par la Turquie d'AKP.

Si vous voulez le lire :
http://yhoo.it/RuhMdA
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MessagePosté le: 06 Fév 2014 10:16    Sujet du message: Répondre en citant

Cuneytbelmondo a écrit:
Le Bilan 2013 de la politique étrangère de la Turquie

Lors des débats parlementaires du Budget 2014, Osman Korutürk, un député du CHP a estimé qu’ Ahmet Davutoğlu était, au sein du gouvernement turc, le ministre qui avait le moins bien réussi cette année. Le chef de la diplomatie turque a répondu que le point de vue d’un parti d’opposition sur ses performances avait peu d’importance et qu’au bout du compte seule comptera l’opinion des électeurs. Or, a-t-il rappelé une majorité d’entre eux ont majoritairement donné leur voix à son parti au cours des 7 scrutins qui ont eu lieu depuis 2002 (3 législatifs, 2 référendums et 2 locaux). Et il a conclu en estimant que sa politique étrangère n’était pas pour rien dans ce résultat, en se disant confiant sur le soutien que lui apportait toujours l’opinion publique.

Le propos d’Osman Korutürk fait néanmoins écho aux critiques répétées et parfois très sévères des derniers mois formulées à l’encontre de la politique étrangère suivie par le gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan. Dans les annéesBilan Polex2013-2 2000, celle-ci a pourtant été considérée comme l’une des réussites des nouveaux dirigeants de l’AKP et sans doute a-t-elle contribué à leurs succès électoraux, mais en 2013, le vent a tourné et les nuages n’ont cessé de s’amonceler pour maître Davutoğlu. Sur les 7 scrutins gagnées, rappelés par le ministre des affaires étrangères à la tribune de l’assemblée, le dernier remonte déjà à juin 2011, une époque où le fameux «modèle turc» faisait fureur au Moyen-Orient après les «printemps arabes». Et même si la politique étrangère est rarement l’un des enjeux majeurs des élections, celles qui s’annoncent en 2014 (locales et présidentielles) pourraient bien pâtir des résultats contrastées de la diplomatie turque en 2013. Ce constat est d’autant plus préoccupant pour un gouvernement qui est atteint, depuis le 17 décembre dernier, par des affaires de corruption de grande ampleur (notre édition du 18 décembre 2013).

Les cauchemars syrien et égyptien de la Turquie

Ce sont bien les bases de ce que l’on a appelé «la nouvelle politique étrangère turque» qui ont montré leur fragilité au cours de l’année écoulée, à commencer par la fameuse «politique du zéro problème avec nos voisins». D’aucuns font remarquer, en effet, qu’en cette fin d’année 2013, la Turquie n’a plus d’ambassadeurs dans 3 pays clefs de la région (l’Egypte, Israël, la Syrie), et donc qu’en matière de politique de bon voisinage, la diplomatie turque peut sans doute mieux faire.

Naguère fleuron de la «nouvelle politique étrangère» d’Ankara, les relations turco-syriennes ont continué leur descente aux enfers. Déjà très inquiétante l’an passé, la crise syrienne touche de plus en plus directement la société turque. Au-Bilan Polex2013-3delà des incidents de frontière qui se sont poursuivis, la détérioration de la situation cette année s’est traduite par le spectaculaire attentat de Reyhanlı (qui a fait plus de 50 victimes, cf. notre édition du 15 mai 2013) et par l’afflux toujours plus important de réfugiés syriens (plus de 700 000 actuellement rien que dans les camps alors qu’ils n’y étaient que 100 000 en début d’année) qui ont fait leur apparition dans les parcs publics des grandes villes turques. Tout au long de l’année, le gouvernement turc a tenté en vain de faire réagir la communauté internationale. En mai dernier, lors de son séjour aux Etats-Unis, Recep Tayyip Erdoğan n’a réussi à obtenir que des assurances formelles de soutien (cf. notre édition du 20 mai 2013) et en septembre, ses espoirs d’intervention militaire contre le régime de Bachar el-Assad, après l’usage d’armes chimiques dans la banlieue de Damas, ont finalement tourné court (cf. notre édition du 16 septembre 2013). En outre, au cours des dernières semaines, la prise de contrôle, dans le nord ouest du pays, des principaux points d’appui de l’Armée Libre Syrienne (ASL) par des rebelles islamistes, après l’établissement depuis septembre dernier d’une région autonome kurde de fait, à l’est, ont fait comprendre à la Turquie que la rébellion qui sévissait de l’autre côté de la frontière ne lui était plus toujours favorable, et pouvait même lui causer de très sérieux problèmes.

L’autre déconvenue majeure de la politique turque de voisinage a découlé bien sûr de la détérioration subite des relations turco-égyptiennes (cf. notre édition du 17 juillet 2013). La victoire de Mohamed Morsi en 2012 et l’accentuation de la convergence entre Ankara et Le Caire, qui s’en était ensuivie, avaient paru conforter des fondements régionaux de la diplomatie turque qui commençaient à être ébranlés par les lendemains contrastés des « printemps arabes ». Las ! L’incapacité des Frères musulmans à stabiliser économiquement le pays et leurs erreurs politiques ont rapidementBilan Polex2013-4 montré que l’Egypte constituait pour la Turquie un compagnon de route fragile qu’elle devrait porter à bout de bras, le cas échéant. Le coup d’Etat et les massacres qui ont suivi, au Caire, la chute de Mohamed Morsi, au cours de l’été 2013, ont brutalement interrompu un rapprochement peu convaincant entre les deux pays (cf. notre édition du 18 août 2013). En continuant à vouer le régime intérimaire égyptien aux gémonies, alors même qu’il renvoyait son ambassadeur au Caire en septembre pour essayer de sauver ce qui pouvait l’être, le gouvernement turc a suivi une stratégie difficilement lisible. En novembre 2013, il a fini par se retrouver en porte-à-faux par rapport aux positions des Américains, qui en dépit du gel de leur aide militaire à l’Egypte, ont fini par normaliser leurs relations avec Le Caire. C’est ce qui explique que les nouveaux dirigeants égyptiens aient saisi le prétexte des déclarations tonitruantes de Recep Tayyip Erdoğan à leur encontre pour réduire le niveau de leurs relations avec Ankara et déclarer l’ambassadeur de Turquie au Caire «personna non grata» (cf. nos éditions du 24 novembre 2013 et du 9 décembre 2013).

Des éclaircies à confirmer

Soyons juste, à l’heure où dans les médias, le «Davutoğlu Bashing» a de plus en plus tendance à supplanter le «Davutoğlu Praising», en dépit du caractère spectaculaire de ces déboires syrien et égyptien, 2013 n’a pas été qu’une Bilan Polex2013-5année noire pour la diplomatie turque, et des acquis doivent être relevés. Dans ce registre, on pense bien sûr au nouveau dialogue entre Ankara et Tel-Aviv, consécutif aux excuses officielles présentées par l’Etat hébreu (cf. notre édition du 24 mars 2013). L’événement a été célébré par le gouvernement turc comme une victoire, mais n’a pourtant pas encore débouché sur une normalisation véritable des relations entre les deux pays. Les négociations sur l’indemnisation des victimes du Mavi Marmara, qui constituent aussi une condition du règlement du conflit, trainent en longueur, et plus généralement la Turquie dont l’étoile a pâli chez ses voisins arabes ne paraît pas pressée de renouer avec son ancien allié.

Plus convaincants sont en revanche les efforts faits pour se rapprocher du gouvernement fédéral irakien. Ankara est pourtant plus proche que jamais du régime kurde nord irakien. Le 16 novembre dernier, Recep Tayyip Erdoğan a accueilliBilan Polex2013-6 Massoud Barzani à Diyarbakır (cf. notre édition du 19 novembre 2013), adressant ainsi une mise en garde au PKK et à sa branche syrienne le PYD, pour le cas où ils seraient tentés de remettre en cause le processus de règlement politique de la question kurde en Turquie que le leader de l’AKP a engagé depuis le début de l’année. Par ailleurs, le gouvernement turc a pris soin de trouver un terrain d’entente avec le gouvernement fédéral irakien, avant la signature de nouveaux contrats pétroliers avec Erbil. L’heure est de toute évidence à l’apaisement avec les Irakiens, des visites officielles au plus haut niveau étant annoncées pour l’année à venir. Mais il faudra que cette réconciliation soit confirmée par des initiatives politiques durables.

L’élection d’Hassan Rohani et les espoirs de solution du dossier nucléaire iranien ont également fait décroître les tensions entre Ankara et Téhéran, au cours du second semestre 2013. La crise syrienne et le soutien turc aux rebelles Bilan Polex2013-7avaient détérioré à Téhéran la bonne image qu’avait gagnée la Turquie depuis l’accord tripartite de juin 2010 (cf. notre édition du 24 mai 2010) et son refus de voter les sanctions américaines contre la République islamique (cf. notre édition du 12 juin 2010). Au cours des trois dernières années, l’Iran s’était remis à considérer son puissant voisin comme un rival et certains de ses dirigeants n’hésitaient pas à s’en prendre à ce pays membre de l’OTAN ayant accepté l’installation du bouclier antimissile américain et la présence de rampes de Patriots dans le sud-est de son territoire. L’élection d’un président plus modéré à Téhéran et la possible levée des sanctions économiques, suite à l’accord intervenu avec les grandes puissances sur le dossier nucléaire, en novembre 2013, pourrait favoriser un nouveau dialogue turco-iranien, bien utile au moment où l’on recherche toujours une solution à la crise syrienne.

A ces éclaircies plus ou moins intenses israélienne, irakienne et iranienne, s’ajoute des espoirs chypriote et arménien. Alors que les deux communautés chypriotes ont accepté récemment de fusionner leurs fédérations de football, le climatBilan Polex2013-8 dans lequel se tiennent les négociations qui se déroulent actuellement a été qualifié «d’atmosphère psychologique favorable» par Ahmet Davutoğlu, fortement mobilisé ces dernières semaines par la recherche d’une solution. Cela suffira-t-il pour résoudre un conflit fossilisé depuis bientôt 40 ans ? Rien n’est moins sûr… La visite à Erevan, les 12 et 13 décembre derniers, de l’infatigable ministre turc des affaires étrangères a également suscité l’espoir d’une relance de la ratification des protocoles de normalisation des relations turco-arméniennes, gelée depuis 4 ans (cf. notre édition du 12 octobre 2009), et ce d’autant plus que le chef de la diplomatie turque a déclaré pour la première fois que les déportations d’Arméniens en 1915 avaient constitué «un acte inhumain qu’il n’est pas possible de soutenir.»

Les fondamentaux de la nouvelle politique étrangère turque en péril

Bien que ces avancées ne soient pas négligeables, elles restent pourtant incertaines. De façon significative, la plupart d’entre elles se sont développées dans la seconde moitié de l’année 2013, comme si l’on avait voulu colmater dans les derniers mois, les brèches ouvertes par l’aggravation de la crise syrienne et par le nouveau différend turco-égyptien. Ces ouvertures dans le voisinage de la Turquie auront d’autant plus de mal à réhabiliter la diplomatie turque que d’autres fondamentaux sont atteints.

La capacité turque à être un médiateur régional s’est réduite. L’Iran est de retour aux côtés d’un Hamas moins exclusivement tourné vers Ankara, et depuis les événements de Gezi Parkı, l’image de la Turquie n’est plus aussi Bilan Polex2013-9favorable dans le monde arabe. La 5e enquête du think tank TESEV (publiée début décembre), sur la perception de la Turquie dans les pays musulmans, indique un net recul de la popularité d’Ankara. Signe des temps, le forum économique turco-arabe, jadis grand messe célébrant annuellement la nouvelle convergence entre la Turquie et ses voisins arabes, n’a pu avoir lieu cette année, aucun pays arabe n’ayant souhaité accueillir cette manifestation. Plus surprenant encore, le dérapage verbal de Recep Tayyip Erdoğan, en octobre dernier, au Kosovo, qui a vu le premier ministre turc affirmer que «le Kosovo c’est la Turquie» (cf. notre édition du 29 octobre 2013), a ruiné en partie les acquis de plusieurs années d’efforts politiques d’Ankara dans les Balkans. Après cet incident, choquée la Serbie a refusé, en effet, d’accueillir à Belgrade le sommet tripartite qui la réunissait annuellement avec laBilan Polex2013-10 Turquie et la Bosnie. Enfin, les espoirs eurasiatiques que Recep Tayyip Erdoğan nourrissait au début de cette année, lorsqu’il annonçait une prochaine intégration de son pays dans le groupe de Shanghai (SCO – Shanghai Cooperation Organization), n’ont pas fait long feu. Présentée comme une alternative possible à l’adhésion à l’Union européenne par le premier ministre turc, l’entrée de la Turquie dans cette organisation eurasiatique s’avère compromise. La Chine, la Russie et les pays d’Asie centrale qui la composent n’ont en effet pas invité la Turquie à leur dernier sommet de septembre, en jugeant manifestant que celle-ci restait trop proche des Américains et de leurs alliés.

Un retour vers l’Ouest en demi teinte

Beaucoup à l’Ouest voudraient donc croire que la Turquie revient effectivement vers ses alliés occidentaux traditionnels. Mais ils ont été surpris, en septembre dernier, par la décision du gouvernement turc d’attribuer le marché de sa défense Bilan Polex2013-11antimissile à la compagnie chinoise CPMIEC, optant ainsi pour un système incompatible avec celui de l’OTAN. Cette décision paradoxale, qui n’est certes pas définitive, a peut-être cherché à obtenir en fait le système américain des missiles Patriots à un meilleur prix, mais le Congrès a récemment fait savoir qu’il ne dépenserait pas un sous pour rendre le système chinois compatible avec celui de l’OTAN, si jamais Ankara maintenait son choix. Du coup l’option chinoise risque de s’avérer peu rentable et comme les Etats-Unis n’ont pas fait d’offre nouvelle, les décideurs turcs se retrouvent dans une impasse, ce qui donnera peut-être une chance au consortium franco-italien Eurosam, dont l’offre était arrivée en deuxième position en septembre dernier.

Quoi qu’il en soit, cette affaire, qui n’est pas terminée, a amplifié une dégradation rampante des relations turco-américaines, au cours du second semestre 2013. Envenimé par une différence d’appréciation sur la ligne à suivre en SyrieBilan Polex2013-12 et en Egypte, le dialogue entre les deux pays a été également affecté par les critiques américaines à l’égard de la répression du mouvement Gezi. Les récentes affaires de corruption, qui ont frappé le gouvernement turc, ont été l’occasion de nouvelles tensions, en particulier lorsque Recep Tayyip Erdoğan, après avoir accusé certains ambassadeurs de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Turquie, a menacé d’expulser celui des Etats-Unis (cf. notre édition du 26 décembre 2013). Les relations turco-européennes ont, pour leur part, connu une éclaircie en fin d’année, avec la signature de l’accord de réadmission des migrants illégaux qui ouvre la perspective d’une suppression de l’obligation de visa concernant les citoyens turcs qui se rendent en Europe. Ces avancées ont été analysées par certains observateurs comme le signe d’une possible relance des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, mais cela est une autre histoire que nous aborderons prochainement dans un «Bilan 2013 de la politique européenne de la Turquie».

Jean Marcou

http://ovipot.hypotheses.org/9715
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