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AKP et la Turquie
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narine
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Inscrit le: 24 Jan 2007
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MessagePosté le: 23 Oct 2013 1:40    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
L'Union européenne reparle adhésion avec la Turquie


Jean Michel Gradt
(Les Echos - 22/10/2013)

L’Union Européenne a décidé d’ouvrir mardi un nouveau chapitre dans les négociations d’adhésion avec la Turquie après trois ans de paralysie. Les experts restent prudents sur la possibilité d’Ankara de rejoindre rapidement les Vingt-Huit.
Après trois ans de paralysie, l’Union Européenne (UE) a rouvert mardi un nouveau chapitre dans les négociations d’adhésion avec la Turquie, a annoncé la présidence lituanienne de l’UE. Suivant les recommandations de la Commission européenne, les ministres de l’UE chargés des Affaires européennes, réunis à Luxembourg, ont donné leur feu vert à l’ouverture, le 5 novembre prochain, d’un nouveau chapitre de négociations.
Dans son rapport sur l’élargissement publié la semaine dernière, la Commission a mis Ankara au pied du mur sur des points centraux comme ses relations avec Chypre, les droits de l’homme et des minorités ou encore la liberté d’expression. Mais elle a salué les « pas importants » de la Turquie en matière de démocratie.
La Turquie a officiellement posé sa candidature en 1999, mais le processus de négociations, engagé en 2005, s’avère le plus lent jamais mené par l’UE avec un aspirant à l’adhésion. Sa volonté d’adhésion se heurte notamment aux réserves de Paris et Berlin concernant l’entrée d’un grand pays musulman dans l’Union. La décision formelle de renouer le dialogue avec Ankara avait été prise en juin avant d’être ajournée sous la pression de l’Allemagne qui n’a guère goûté la répression de la vague de contestation partie de la place Taksim à Istanbul par les autorités turques en juin dernier.
Autre point de blocage : l’absence de règlement politique pour Chypre, dont la partie nord est occupée depuis 1974 par les troupes turques. Sur les 35 chapitres de négociations, 13 ont été ouverts et un seul a jusqu’ici pu être bouclé. L’UE conditionne un déblocage supplémentaire des discussions à la reconnaissance par Ankara de la République de Chypre, qui est l’un des 28 pays membres de l’ UE.
Processus administratif
Les nouvelles négociations annoncées mardi ont-elles plus de chances d’aboutir que les précédentes ? Sur de point, les experts restent prudents, voire pessimistes. Même si l’UE et Ankara renouent le fil du dialogue, force est de constater qu’il existe un manque de volonté politique dans ce dossier. Et pas uniquement de la part de l’UE. « En cet automne 2013, près de trois ans après le début des +révolutions arabes+, la Turquie est plus à la recherche d’elle-même que de l’Europe, même si elle a plus besoin de l’Europe qu’elle n’est prête à l’admettre, » écrivait hier dans les colonnes des Echos, Dominique Moïsi, conseiller du directeur de l’Institut français des relations internationales (Ifri). Selon lui, au cours des dernières années rien ne s’est passé comme l’espéraient ses dirigeants et ses élites . « La révolution arabe a plutôt agi comme un révélateur, au sens chimique du terme, des faiblesses et des contradictions turques, elles-mêmes aggravées dernièrement par la politique, sinon la personnalité de Recep Tayyip Erdogan,» souligne-il.
Au-delà, du cas de la Turquie, c’est le processus même d’élargissement européen qui semble avoir atteint ses limites. La preuve : la Commission européenne recommande pour la deuxième fois d’octroyer le statut de pays candidat à l’Albanie et, pour la cinquième fois consécutive, d’ouvrir les négociations d’adhésion avec la Macédoine... Pour Vivien Pertusot, responsable du bureau de Bruxelles de l’Ifri, si les processus d’adhésion à l’UE se poursuivent, c’est bien la volonté politique des Etats membres qui semble avoir disparue après l’adhésion de la Croatie en 2013. Et le bilan mitigé de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie (corruption, migration des Roms...) n’a rien arrangé. « Aujourd’hui, explique-t-il dans un entretien publié sur le site Euractiv , malgré les processus enclenchés avec plusieurs pays tels que la Serbie, le Monténégro, ou la Turquie, aucun candidat n’a vocation à intégrer l’Union européenne dans les cinq prochaines années. L’appétit européen pour les nouveaux membres est beaucoup plus faible qu’avant ». De là, à penser que le nouveau round de négociations entre Turquie et l’UE, n’est que l’expression d’un processus administratif, il n’y a qu’un pas.

http://www.ataturquie.asso.fr/static.php?op=informations_europeturquie_131022_1&npds=1



Il faut être sourd et aveugle pour pouvoir continuer les négociations avec ce gouvernement actuel turc. Je me doute des dirigeants européennes qui prennent à la légère les événements en Turquie, et jouent aux aveugles en regardant le rapport turc des avancées démocratiques en Turquie.
Et dans ce rapport on trouve également que le PM turc a joué un rôle réconciliateur pendant les évènements de Gezi… en retenant difficilement ses 50% à la maison !
A la place l’Etat policier, les groupes de jeunesse d’AKP réunis en milice, et même dernièrement les ouvriers de la mairie d’Ankara tous ensemble ont réglé le compte des manifestants…
Il est plus qu’accablant le rapport de la commission européenne des droits de l’homme sur les derniers événements en Turquie, et l’Europe continue à jouer le jeu, ferme les yeux et permet la dégradation de la Turquie.
Bien que l’article se termine en montrant que l’ouverture d’une chapitre de plus n’affectera pas le processus d’élargissement en Europe pendant au moins cinq ans de plus et rassure ses lecteurs, quand même, on est tenté de penser que le trompe d’éléphant est assez conséquent et assomme tous ceux qui de près ou de loin savent ce qui se passe en Turquie.
La Turquie n’est pas à la recherche d’elle-même, elle dérive dangereusement vers un islam politique, et donner des gages à ce gouvernement turc sous prétexte d’un conservatisme libéral est participer à cette réalisation. Comme depuis trois ans avec la Syrie, l’Europe regardera-t-elle de loin à ce qui se passera en Turquie, voudra-t-elle faire des réunions d’opposant à Genève ou ailleurs !?
Des scénarios du déjà vue !?
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cengiz-han
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MessagePosté le: 23 Oct 2013 2:04    Sujet du message: Répondre en citant

Le rapport de la Commission de l'UE est de nature "ne sis yansin, ne kebab".
Quand je me souviens des rapports rédigés avant l'avènement au pouvoir d'AKP, il m'est impossible de comprendre cette bienveillance:

Si je comprends mais alors c'est écœurant cette hypocrisie et de calculs indignent des valeurs que prêchent ces politiciens européens...
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cengiz-han
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MessagePosté le: 23 Oct 2013 2:07    Sujet du message: Répondre en citant

Dans le même registre

Avez-vous lu l’article cité en
http://www.ataturquie.asso.fr/static.php?op=informations_turquie_pf_131021&npds=1

Je comprends relativement Bozarslan, mais que dire des autres, les noms cités comme victime ne sont que des personnes de la cause kurde pour ne pas dire les nationalistes kurdes ! On ne cite pas par exemple le journaliste Balbay, ni le professeur Yarman, ni même Haberal… Et surtout que dire de cette phrase : « Recep Tayyip Erdogan adoptait en effet à cette période la logique nationaliste récurrente du pouvoir d'Etat » !
AKP est nationaliste !? AKP qui remet constamment en cause les valeurs de la République, qui traite d’ivrogne Atatürk & Inönü, qui enlève de partout le sigle TC (l’équivalent de RF). Si ces chercheurs taxent de nationaliste la politique « ümmetci »(ensemble des musulmans selon la conception sunnite) je me permettrais de douter de leur sérieux et de leur qualification chercheur…

Mais voilà on voit bien qu’en Occident / en France aussi parfois la qualité d’analyse est basée sur ces propres convictions et ses appartenances au grand dam de la recherche scientifique…
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narine
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MessagePosté le: 23 Oct 2013 16:19    Sujet du message: ça va mal ! Répondre en citant

Citation:
La presse en Turquie: la trouille au quotidien

21 octobre 2013 | Par Nicolas Leistenschneider

Je vous invite à lire cet édito du Today's Zaman, ou Zaman pour les turcophones, un journal conservateur, dit proche du mouvement Gülen et anti-AKP à un certain niveau.

http://www.todayszaman.com/columnists/bulent-kenes-329318-is-this-the-new-turkey.html



Je lis le Today's Zaman depuis mon arrivée en Turquie et bien que je sois pas vraiment fan, leurs éditos et analyses fournissent une vision de la Turquie qui est difficile à trouver autre part si on ne parle pas Turc.

L'édito est le premier de cette teneur que je lis dans un journal de droite, ce depuis mon arrivée et ma lecture de la presse turque.

Il frappe fort et il fait mal. Les mots sont sans équivoques et posent le problème de façon claire; " l'atmosphère est silencieuse, lourde, brumeuse".

Il répète des choses que j'ai entendu dire, des déclarations telles que il est difficile d'être prof d'université dans certaines spécialisaions de nos jours ici en Turquie, on ne peut pas être trop critique. Qu'une promotion dans le service public dépendra de combien on est capable de s'adapter à ce que veulent les instances supérieures.

Puis la déclaration qui est soulignée par son auteur, mais qu'il faut marquer ici aussi " You read it right; it is a matter of courage to be loyal to universal principles of media ethics in the new Turkey". Le courage effectivement, est le maître-mot pour les turcs à l'heure actuelle. Il faut avoir le courage de faire certaines déclarations. Il faut avoir le courage d'être le seul dans son administration à ne pas être membre de certaines organisations.

Puis, en ce que j'interprète comme étant un mea culpa digne des plus grands journalistes, il dit " nous crûmes sincèrement en nos politiciens, en l'idée qu'ils tentaient de nous amener à un niveau de liberté d'expression et de la presse comparable à celui que l'on trouve dans les pays occidentaux. Nous y crûmes, mais nous nous trompâmes. " .

Yanılmışız: le mot tombe comme un couperet. ça fait mal à entendre. pour n'importe quel Turc, mais pour moi aussi. Parce que je vais être franc. J'ai beau avoir vu des gamins se faire tabasser par la police en Juin. J'ai beau avoir esquivé des jets de canon à eau et avoir craché mes poumons à cause du gaz lacrymo, j'y croyais encore. Je croyais sincèrement que le gouvernement de ces dernières années essayait de s'attacher à créer une démocratie moderne.

La cerise sur le gâteau est celle qui fait mal à entendre. Il déclare, sans vouloir vraiment le dire clairement, avoir peur des assassinats.

Si un journal publie quelque chose dans ce genre, c'est déjà grave. Si un journal tel que le Today's Zaman se permet de publier quelque chose dans le genre, c'est que ça va très mal.
http://blogs.mediapart.fr/blog/nicolas-leistenschneider/211013/la-presse-en-turquie-la-trouille-au-quotidien

Oui, ça va mal, même les généraux libérales ont déjà quitté les rangs du totalitaire PM. turc Tayyip Erdogan.
L'Europe ouvre un chapitre de discussion avec la Turquie, puis se plein d'être écouté et surveillé par le NSA. Mais pourquoi pas !? Dans toutes les incompatibilités qui s'enchainent, L'Europe le mérite.
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narine
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MessagePosté le: 23 Oct 2013 16:27    Sujet du message: Répondre en citant

cengiz-han a écrit:
Dans le même registre

Avez-vous lu l’article cité en
http://www.ataturquie.asso.fr/static.php?op=informations_turquie_pf_131021&npds=1

Je comprends relativement Bozarslan, mais que dire des autres, les noms cités comme victime ne sont que des personnes de la cause kurde pour ne pas dire les nationalistes kurdes ! On ne cite pas par exemple le journaliste Balbay, ni le professeur Yarman, ni même Haberal…


La couverture doit être petite ! C'est pourquoi chacun la tire de son côté ! Very Happy Idea
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narine
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MessagePosté le: 23 Oct 2013 16:33    Sujet du message: Turquie : la revanche des islamistes ? Répondre en citant

Citation:
Turquie : la revanche des islamistes ?
Levée de l’interdiction du voile dans les administrations, restrictions sur les ventes d’alcool, mise au pas de l’armée... en Turquie l’opposition laïque dénonce une dérive islamiste du gouvernement. Quelques mois après les manifestations place Taksim, le discours du Premier ministre Erdogan se durcit. Enquête au cœur d’une société divisée entre islam et laïcité.
Par Fatma KIZILBOGA / James ANDRE

La Turquie est dirigée depuis onze ans par l’AKP, le Parti de la justice et du développement. À leur arrivée au pouvoir, les islamo-conservateurs étaient applaudis pour leur pragmatisme économique. Le pays sortait alors d’une grave crise financière. Une décennie plus tard, voilà la Turquie propulsée parmi les vingt plus grandes puissances mondiales. C’est également avec ce parti que les négociations d’adhésion à l’Union Européenne ont débuté.

Des discussions qui désormais piétinent. Car au-delà des résultats économiques, c’est la politique du gouvernement islamo-conservateur qui dérange. Le train de réformes conduit par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan est souvent accusé d’éloigner la Turquie de son système profondément nationaliste et laïque hérité du fondateur Mustafa Kemal Atatürk.

Longtemps visé par les coups d’État de la junte militaire, qui se revendique gardienne des valeurs kémalistes, l’islam politique se vit aujourd’hui de façon décomplexée en Turquie. Certains n’hésitent plus à parler d’une revanche des islamistes, arrivés au pouvoir par les urnes, et qui ont réussi à mettre au pas l’armée après des années de répression.

Lundi 30 septembre, le Premier ministre turc a ainsi dévoilé une série de réformes dans le domaine des libertés publiques. Parmi ces amendements figure notamment l’autorisation du port du voile dans certaines instances gouvernementales. Pour le Parti de la justice et du développement, cette décision a pour but de restituer un droit fondamental à la frange conservatrice, dans un pays où plus d’une femme sur deux porte le foulard islamique. Une véritable révolution pour les étudiantes voilées, qui espèrent désormais bénéficier d’un meilleur statut dans la société.

Fort d’une majorité au Parlement à Ankara, le gouvernement islamo-conservateur a également fait voter, au printemps dernier, une loi prévoyant des restrictions sur la vente d’alcool. Si l’argument de la protection des mineurs et de la santé publique est officiellement mis en avant, certaines paroles d’Erdogan font grincer les dents. Dans un discours prononcé fin mai lors d’une réunion de l’AKP, le chef du gouvernement défendait ce projet de loi en expliquant vouloir faire naître en Turquie "une génération pieuse et pas de drogués". Des propos vivement critiqués par l’opposition laïque, qui dénonce une islamisation rampante de la Turquie.

Un malaise qui a vu naître au mois de juin un large mouvement de contestation sociale. Par centaines de milliers, les Turcs sont descendus dans les rues pour demander la démission d’un gouvernement accusé de dérive autoritaire et islamiste. Des manifestations auxquelles les autorités ont répondu par un usage excessif de la force, conduisant au fil des semaines à l’essoufflement du mouvement.

Un avertissement qui ne devrait pas être sans conséquence sur les résultats des prochaines élections prévues au mois de mars prochain.
http://www.france24.com/fr/20131018-reporters-turquie-voile-islam-akp-erdogan-femme-laicite-alcool-france24


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MessagePosté le: 06 Nov 2013 11:10    Sujet du message: Répondre en citant

Et bien après 11 ans de pouvoir le leader d'AKP prépare à instaurer la police de moral...
Pour l'instant dans la ligne de mire il y a les étudiants, ceux qui osent louer un appartement fille & garçon...
Le premier ministre demande aux préfets d'aller vérifier ce qui se passe dans ces maisons...
Même si vous êtes majeur Erdogan considère que les parents ont confié ces enfants à l'état et que ces maisons dérangent les voisins.

Par ailleurs dans les écoles les filles et le garçons ne peuvent utiliser les mêmes escaliers!!!. Les salles à manger ne doivent pas accueillir en même temps les filles et les garçons.

Erdogan, après son abandon du train nommé démocratie semble décider d'aller loin...

Vous ne reconnaitrez plus la Turquie.

Dans la Turquie d'AKP on enlève même des médailles données aux personnalités étrangères le sigle TC et le portrait d'Atatürk.

Oui cette république fondée en 1923 ne convient pas à l'AKP d'Erdogan.
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Cuneytbelmondo
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MessagePosté le: 07 Nov 2013 4:13    Sujet du message: Répondre en citant

La politique exterieure de la Turquie est en pleine faillite, rejetée à l'est comme à l'ouest, le gouvernement gesticule, c'est tout ce qu'il peut faire après les échecs de ces derniers mois.. Et ce n'est qu'un début.


Turquie : le retour du cheval de Troie ?
16 octobre 2013
Par Jean Marcou

La Turquie n’a pas été invitée à la dernière conférence du groupe de Shanghai (OCS – Organisation de Coopération de Shanghai), une organisation eurasiatique qui rassemble la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan l’Ouzbékistan, la Russie, le Tadjikistan. La nouvelle incite d’autant plus à réfléchir sur l’évolution actuelle de la diplomatie turque qu’au début de l’année, alors qu’Ankara négociait un statut de « partenaire de dialogue » (premier degré d’intégration dans l’OCS) auprès de cette structure, Recep Tayyip Erdoğan avait annoncé non seulement vouloir en devenir membre observateur, mais aussi membre à part entière. Le premier ministre turc avait justifié cette position en expliquant que l’OCS offrait à son pays une véritable alternative à l’adhésion à l’Union européenne, ce qui avait provoqué la stupeur à Bruxelles. Or si la Turquie, saluée alors par la Chine, a bien signé en avril à Alma Ata un accord cadre pour l’obtention du statut de partenaire de dialogue, il semble que les perspectives se soient obscurcies et que finalement les membres de l’OCS ne soient plus aussi désireux d’accueillir leurs «frères turcs» à bras ouverts. Murat Bilhan, le président du think tank turc TASAM, a commenté ce revirement encheval de troie2 déclarant que l’OCS ne voulait plus d’un pays considéré, au vu de ses dernières prises de position internationales, «comme un cheval de Troie de l’Occident dans la région».

Ainsi la Turquie aurait retrouvé une image tenace qu’elle a du assumer pendant toute la Guerre froide et qu’une décennie de nouvelle diplomatie de l’AKP venait à peine d’effacer à grands coups de politique du «zéro problème avec nos voisins» et «d’approfondissement stratégique». Tous les efforts de Maître Davutoğlu pour donner à son pays un statut de puissance régionale disposant d’une certaine marge de manœuvre à l’égard de ses alliés occidentaux n’auraient donc servi à rien et seraient en définitive en train de fondre comme neige au soleil de mars. L’analyse de Murat Bilhan laisse d’autant plus à réfléchir que les derniers développements de la crise syrienne ont confirmé un essoufflement de la politique de bon voisinage de la Turquie et le retour d’Ankara vers ses alliés occidentaux. Non seulement le gouvernement turc a demandé l’installation dans le sud-est de son territoire des missiles Patriots de l’OTAN l’an passé, mais il a été parmi les plus ardents partisans d’une intervention internationale pour réagir à l’usage récent par le régime baasiste d’armes cheval de Troie3chimiques contre des populations civiles dans la banlieue de Damas. Pour nombre d’observateurs, la Turquie, longtemps qualifiée aussi de porte-avions des Etats-Unis au Proche-Orient, après sa dérive vers l’Est des années 2000, serait à nouveau en train de virer de bord et de naviguer cap à l’Ouest !

Si l’on s’en tient à la métaphore hippique et mythologique de Murat Bilhan, il convient toutefois d’observer que notre cheval turc reste bien capricieux en ces temps incertains. Certes, il n’est plus ce Bucéphale fougueux galopant résolument vers les confins de l’espace eurasiatique, mais de là à le voir comme un Mustang docile disposé à se soumettre au premier cowboy venu, il y a un pas qu’on ne saurait franchir. Je n’en veux pour preuve que la déclaration fracassante Yiğit Bulut, l’un des conseillers en vogue de Recep Tayyip Erdoğan qui, le 25 septembre dernier, n’a pas hésité à déclarer que la Turquie devait abandonner sa candidature à l’UE, pour s’intéresser à l’expansion de son influence au Moyen-Orient. Selon lui, son pays est au cœur d’un cercle qui outre le Moyen-Orient inclut l’Asie centrale et l’Afrique. Son recentrage plus à l’est serait devenu nécessaire, selon lui, dès 2006, lorsque les négociations d’adhésion avec Bruxelles se sont enrayées, mettant un terme à une attirance artificielle pour l’Occident remontant au Tanzimat. Pour conclure, emporté sans doute par son élan, le cheval Bulut n’a pas hésité à carrément ruer dans le brancards en estimant que la Turquie gagnerait à se débarrasser du projet d’adhésion à l’UE et à tourner le dos à des Européens qui lui ont fait perdre son temps «avec une feuille de route indigente depuis 150 ans». Fin de citation !

Certains ne voudront voir dans ces ruades que les manœuvres d’un conseiller ayant envie de faire parler lui et devenu d’ors et déjà célèbre pour ses déclarations fracassantes. Il est vrai que l’homme (photo à droite) s’est fait connaître au plus fort des événements de Gezi encheval de Troie4 affirmant qu’un complot télékinésique menaçait le premier ministre. Mais au-delà des frasques de Yiğit Bulut, on ne peut s’empêcher de regarder du côté des acquisitions d’armements par la Turquie, traditionnellement équipée en matériel militaire américain. Le dernier achat important en date qui a vu Ankara, à la fin de ce mois de septembre, choisir de recourir à une firme chinoise pour produire son premier système de missiles à longue portée, a provoqué la consternation chez ses alliés de l’OTAN, qui estiment que ce dispositif ne sera pas compatible avec le leur. Si la Turquie a estimé que cette réaction était avant tout le fruit de la déception commerciale des consortiums d’armement occidentaux et qu’elle n’avait pas de fondement technique, nombre d’experts estiment pourtant qu’il faut bien voir en l’occurrence de sa part, une volonté de nouer des relations avec des acteurs globaux autres que l’OTAN, pour accroître son autonomie décisionnelle.

Paradoxalement, le cheval turc n’a pourtant pas rompu ses liens avec l’Europe et son ministre des affaires européennes, Egemen Bağıs, s’est activé ces derniers jours à Bruxelles pour raviver la candidature de son pays et anticiper les remous que le prochain rapport annuel d’évaluation par la Commission européenne a provoqué avant même sa publication officielle (prévue le 16 octobre 2013). Ce rapport salue en effet modérément le «paquet de démocratisation» révélé le 30 septembre par le gouvernement, mais critique ce dernier vertement pour sa gestion des événements de Gezi, notamment la violence disproportionnée dont ont fait usage les forces de police. Cette nouvelle douche froide ne devrait pas amener la Turquie pour autant à renoncer à son rêve européen et pourrait même être en partie adoucie par l’ouverture effective avant la fin de l’année du chapitre 22 des négociations sur la politique régionale, gelé par l’Allemagne en juin dernier…

Jean Marcou
http://ovipot.hypotheses.org/9463
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MessagePosté le: 08 Nov 2013 10:16    Sujet du message: Répondre en citant



http://31.media.tumblr.com/700cb09d25d5310db5f0748bb2ffa54d/tumblr_mvxqt8RXje1s81guho1_500.jpg
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MessagePosté le: 09 Nov 2013 1:10    Sujet du message: Répondre en citant

Hahahaha, "$ikeci AKP", elle est bien bonne celle-là.


http://haberartiturk.com/Haber/mv--lutfu-turkkan-bombaladi---sikeci-akp.html
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cengiz-han
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MessagePosté le: 25 Nov 2013 1:53    Sujet du message: Répondre en citant

Cuneytbelmondo a écrit:
Une vidéo d'amnesty international sur les victimes des violences policières de ces derniers mois.

http://www.youtube.com/watch?v=6gdfbdUzv5w
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MessagePosté le: 06 Déc 2013 10:40    Sujet du message: Répondre en citant

La Turquie d'AKP ! Ca ressemble au Royaume de Shaeskper
"Il y a quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark."

Chaque jour un sandale... Les valises s'ouvrent, avant c'était bien, maintenant c'est mauvais parce que cela touche le pouvoir.

Sinon, la vengeance, la haine et la corruption...

Vengeance : on vous appelle au commissariat parce que vous faites un don régulier à une association reconnue d'utilité publique, mais de réputation laïque et vous le donateur vous faites partie du collectif Gezi...

Vous avez accueilli dans votre commerce des manifestants de Gezi, alors on vous dépêche des contrôleur d'impôt.

Vous êtes un acteur célèbre mais vous êtes un opposant, donc on arrête les séries télévisées dont vous êtes acteurs ou encore on prive votre théâtre de subvention...

Les juges et le procureur dorment pendant l'audience du procès du policier qui a tiré et a tué un manifestant...

"Il y a quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark." disait Shaeskper, n'est-ce pas?!
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cengiz-han
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MessagePosté le: 11 Déc 2013 1:24    Sujet du message: Répondre en citant

La guerre entre la communauté dite Gülenci (cemaat) et le pouvoir provoque l'ouverture de la boite de Pandore... Sales linges sont déballés...

Le PM ose dire d'abord:
"Qu'est-ce qu'on n'a pas fait? On a satisfait toutes leurs demandes"
tout en attaquant les intérêts de la cemaat, celle-ci réplique ne renvoyant une nouvelle valise à Baransu (journaliste de Taraf).
On apprend que le pouvoir a signé avec les généraux un document émanant du Conseil de Sécurité où il est question de combattre la cemaat...

On avait adoré Baransu qui a reçu une valise remplie de faux documents qui a servi à mettre en prison la quasi totalité de généraux de l'armée...

Celui-ci, en parfait courtisan avait déclaré que les journalistes n'étaient pas sous les verrous parce qu'ils sont journalistes mais parce qu'ils sont impliqués dans les affaires de terrorisme.

Maintenant le PM lui désigne comme un traite et veut le mettre en prison...
Arroseur arrosé...

Le PM s'enfonce davantage tous les jours...

ET il dit , si je disais tout ce que je savais...

Il n'a plus la conscience que qu'il commet une trahison au poste qu'il occupe en gardant en secret les choses qu'il sait...

Un scandale sans borne sans limite se développe de jour en jour...
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murat_erpuyan
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MessagePosté le: 14 Jan 2014 2:09    Sujet du message: Répondre en citant

Cengiz-han a utilisé "la boite de Pandore" pour ce qui se passe depuis 17 décembre 2013. Je pense qu'il a raison.
Cette guerre fratricide au sein de pouvoir après avoir marché la main dans la main pendant une bonne décennie a mis à la lumière du jour beaucoup de chose connues mais non dites...

Il est indéniable que malgré le seisme du 17/12 AKP reçoit toujours un soutien populaire même un effritement le sanctionne. Derniers sondage donne 40 % en cas d'élection législative...

Je viens de recevoir par mèl une défense d'AKP par le biais d'attaque de F. Gülen, je le publie avec l'autorisation de son rédacteur.

Citation:


Le journal ZAMAN, est le porte parole de la nébuleuse mouvance du prédicateur M Fethullah Gülen. Le timing de cet acharnement médiatique est très intéressant à l'approche des élections. Mieux vaut un parti dont nous connaissons l'étiquette plutôt qu'une confrérie incertaine comme le CEMAAT. Rien d'autre que de l'hypocrisie à mon goût.

SI les musulmanes peuvent mettre le foulard aujourd'hui dans les universités ce n’est ni grâce à Gulen ni Erbakan ni Demirel ni une autre personne, c'est grâce à Erdogan qui a bataillé durablement sur cette affaire.

Dans l’affaire de corruption, les médias de la secte du cemaat ou du hizmet ‘acharnent contre le gouvernement et Erdogan. Ils parlent de cette affaire de corruption comme si c’était un fait comme si c’était une réalité et ne respectent même pas la présomption d’innocence. Dans cette affaire, le gouvernement préfère défendre une cause de non jugement et la présomption d'innocence, et non une idéologie qui amène à un jugement sans fondement et à une réflexion partisane. D’autres parts, est on sûr qu'une partie du système judiciaire n'a pas été instrumentalisées?

Comment cela se fait-il que les gülenistes (les membres de la secte gülen) appréciaient Erdogan jusqu’à la fermeture des dershane ? Et comment cela se fait-il qu’ils ont déclaré Erdogan comme un ennemi total du jour au lendemain ? C’est quand même incroyable, ils soutenaient Erdogan et aujourd’hui ils disent que c’est un dictateur qui fait preuve d’excès d’autoritarisme. Dans l’affaire de la corruption, les gülenistes sont ridicules, jusqu’à hier ils le soutenaient de toutes leurs forces, donc si Erdogan a fait de la corruption ils l’ont également soutenus. Quand on lit les commentaires des gülenistes avant l’affaire de la corruption et ceux après on dirait que ce n’est pas la même personne dont ils parlent.

Franchement, les gülenistes sont vraiments hypocrites. Comment peut-on autant se comporter comme un mouton que ces gülenistes. Ils obéissent au doigt et à l’œil de leur chef de clan FG (Fitne Generali) qui lui-même est soumis à on sait qui. Au passage, pourquoi être exilé Aux EU alors qu’il aurait pu l’être en Europe. Pourquoi aussi loin et pourquoi précisément dans ce pays ???

J’ai envie de dire aux nombreux volontaires et bénévoles de cette secte, ceux qui ont de bonnes intentions, ceux qui veulent rendre service, réfléchissez !!! Il n’y a que Allah à Qui on doit obéir aveuglément par à une personne. FG n’est qu’un imam comme un autre, un homme comme un autre, avec ses bons côtés et ses mauvais côtés, et FG en a beaucoup de mauvais côtés aussi. Certains disent qu’il est issu de l’école de pensée de Said Nursi. Beaucoup des autres grands imams ou penseurs de cette école (les nurcus) ne partagent pas du tout une grande partie des idées de FG. Pourquoi ne pas écouter aussi ces autres imams et faire votre propre idée après. Un musulman doit toujours se remettre en cause. Il y a des milliers d’autres Imams en Anatolie aussi talentueux que FG voir plus. La différence de FG est qu’il a justement une ligne de pensée proche de la culture occidentale, comment aurait il pu grandir sans vite sans soutien ??? Cette strastégie occidentale a toujours marché pour diviser les nations et les peuples, commencer par diviser en soutenant un leader d’opinion et en créant une vision différente (religion ou politique), le faire grandir, lui permettre d’accéder à tous les niveaux d’un pays, créer un climat de conflit, nourrir ces conflits, affaiblir le pays en soutenant les luttes et soutenir un candidat pour qu’il accède au pouvoir et orienter ce pouvoir. Vous voulez des exemples, il n’y a qu’à voir ce qui se passe en Afrique, il y a même des exemples très récents d’interventions occidentales en Afrique. Il n’y a qu’à voir aussi ce qui se passe dans les pays arabes qui sont dirigés par des marionnettes.

Vedat Tosun




Et aussi ma réaction :

Citation:


Bonjour !

Enfin vous découvrez la « nébuleuse » Gülen !!!

Où étiez vous quand le pouvoir marchait la main dans la main ?

Oui les « gulenistes » soutenaient le pouvoir mais est-ce que le pouvoir ne soutenait pas Gülen, pourquoi dépêcher Arinç chez Gülen lors de la visite aux Etats-Unis ?

Et si ce pouvoir a dormi pendant plus d'une douzaine d'année comment voulez-vous confier la direction d’un pays à ce pouvoir incapable de voir le bout de son nez ?
Et s’il n’a pas dormi et au contraire « a donné tout ce que cemaat voulait » comment voulez-vous continuer avec un pouvoir qui a commis la trahison et cela malgré sa signature des décisions de MGK ?

D’où vient ces millions d’Euro ? Avez-vous une explication ?

Oui il se peut que c’est un complot mais cela ne change pas l’existence de la corruption.

Etes-vous prêt à soutenir le pouvoir quoi qu’il arrive parce que les filles vont à l’université avec un foulard sur la tête?

Plus que le foulard en Islam il y a la conception de « haram ».

Comment être un bon musulman si on ferme les yeux sur ce qui est haram ? Où est la droigture que prêche l’Islam.

Vous vous étonné de l’obéissance à Gülen, et vous vous ne faites pas le « biat » vous-même.

Cordialement.

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Cuneytbelmondo
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MessagePosté le: 28 Jan 2014 2:33    Sujet du message: Répondre en citant

La Turquie risque-t-elle une dérive autoritaire?

Par Catherine Gouëset, publié le 27/01/2014 à 08:08

François Hollande se rend en Turquie ce lundi. Le pays est plongé dans une sévère crise politique après le déclenchement d'un scandale de corruption sur fond d'affrontement entre Recep Tayyip Erdogan et la confrérie de Fethullah Gülen. Cinq questions pour comprendre cette crise.

La Turquie vit-elle sa pire crise depuis l'arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP) en 2002? La livre turque a perdu plus de 10% de sa valeur en un mois de tempête politique provoquée par le scandale de corruption qui éclabousse Recep Tayyip Erdogan. Le Premier ministre s'époumone à dénoncer un complot de ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur Fethullah Gülen destiné à le faire tomber, accélère les purges et met en branle une inquiétante réforme judiciaire. Comment en est-on arrivé là ; quelles peuvent être les conséquences de ces tensions?

La confrérie Gülen c'est quoi ?

Se faisant appeler Hizmet ("le service"), ce réseau est né dans les années 1970 autour de l'imam Fethullah Gülen. Le prédicateur de 73 ans, vit en Pennsylvanie (Etats-Unis), depuis son départ de Turquie en 1999, pour échapper à des poursuites de la justice turque pour "activités anti laïques". L'organisation s'articule autour d'un ensemble d'écoles privées. Le réseau dispose aussi de chaînes de télévision et du quotidien le plus vendu de Turquie, Zaman.


La confrérie revendique plusieurs millions de partisans et des relais influents dans la police, la magistrature et les affaires, où elle a créé sa propre organisation patronale, la Tüskon. "Il n'y a pas de véritable hiérarchie. Fethullah Gülen, donne des avis, des prêches. Ses "proches", comme se qualifient eux-mêmes les membres du réseau, suivent à la lettre ses recommandations", explique Samim Akgönül, historien et enseignant-chercheur à l'université de Strasbourg.

Le but du mouvement est "de former un Etat conservateur et de faire de la Turquie une puissance régionale porteuse de sa vision de l'islam", expliquait l'universitaire Hakan Yavuz à L'Expansion en 2011. "En termes de moeurs, le mouvement est assez réactionnaire, notamment pour ce qui est de la place des femmes dans la société. Sa 'modernité' affichée s'applique surtout aux questions économiques ses positions diplomatiques sont souvent pro-américaines", observe Dorothée Schmid, chercheuse à l'Institut français des relations internationales. Pour Samim Akgönül, "elle l'est sur certains sujets de société, mais elle est aussi très nationaliste, plus que l'AKP, notamment sur les questions arménienne et kurde."

Quelles sont les relations de Gülen avec Erdogan et l'AKP?

Depuis que l'AKP domine la vie politique turque, en 2002, Hizmet a été l'un des principaux alliés du gouvernement. La confrérie s'appuie sur les mêmes milieux sociaux-culturels que l'AKP, la classe moyenne inférieure d'Anatolie. Cette catégorie de la population, dont une partie a migré à Istanbul, a connu une véritable promotion sociale depuis l'arrivée au pouvoir du parti islamiste. La confrérie a contribué à asseoir l'autorité de l'AKP sur des institutions jusque-là très proches de l'ancien régime kémaliste laïque, et le parti islamiste a de son côté appuyé les nominations de proches de Gülen dans les administrations.

Après de premières tensions entre l'AKP et Gülen sur des questions de politique étrangère, "la brouille a enflé à propos de la question kurde, ligne rouge des nationalistes turcs, complète Samin Akgönül: les gülenistes se sont opposés au dialogue amorcé en 2011 par le chef des services de renseignements (MIT), Hakan Fidan avec le PKK. Un procureur güleniste a demandé la tête de ce proche du Premier ministre". La guerre a été déclarée en novembre lorsque le gouvernement a annoncé son intention de supprimer les dershane, des écoles de soutien scolaire pour préparer les concours d'entrée à l'université. La confrérie en dirige plusieurs centaines en Turquie, qui contribuent à sa puissance financière et lui servent de pépinière pour recruter des adeptes. La réponse du mouvement a été le spectaculaire coup de filet anticorruption qui a visé l'entourage du Premier ministre le 17 décembre.

La corruption est-elle avérée?

Cette enquête anti-corruption a provoqué la démission de trois ministres, leurs proches ayant été inculpés, et a contraint Recep Tayyip Erdogan, dont le fils Bilal serait également ciblé par l'enquête, à conduire en urgence un remaniement ministériel. "Si les accusations sont vraies, croire que l'objectif est de lutter contre la corruption est ridicule, les partisans de Gülen ont juste attendu le bon moment pour les sortir, en fonction de leurs propres intérêts", explique Gareth Jenkins, chercheur au Central Asia-Caucasus Institute, cité par le Figaro.

Dénonçant un complot ourdi par des juges gülenistes, le Premier ministre a réagi en lançant une vaste purge et une série de mutations au sein de la police et de la justice. Près de 2500 policiers ont été sanctionnés, selon la presse turque, et une centaine de procureurs et juges de haut rang ont été réaffectés à d'autres fonctions. Pour reprendre le contrôle de la justice, le pouvoir a également déposé au Parlement une réforme très controversée.

Pour autant, "l'une des grandes réussites d'Erdogan est d'avoir fait porter toute l'attention sur son bras de fer avec la confrérie, et détourné ainsi les regards de l'enquête. La corruption est pourtant avérée. Des centaines de millions d'euros sont en jeu", fait valoir Samim Akgönül.

La corruption a toujours existé en Turquie, comme dans bon nombre d'autre pays, et sur les rives du Bosphore, "le seuil de tolérance de la société est élevé", ajoute le chercheur. "On disait qu'elle 'huilait les rouages'. La très forte croissance économique de ces dernières années en a augmenté le niveau de façon presque mécanique, complète Dorothée Schmid. Le paradoxe tient au fait qu'à ses débuts, l'AKP avait fait du social et de la lutte anti-corruption son credo, y compris par le choix du nom du parti": en turc, l'adjectif Ak veut dire blanc. Depuis décembre, les gülenistes ont repris à leur compte ces deux antiennes.

Cette crise renvoie-t-elle la Turquie à ses vieux démons?

Depuis son arrivée au pouvoir, le parti islamiste a réussi à renvoyer dans leurs casernes les militaires, responsables de plusieurs putschs au nom de la préservation des valeurs laïques de la République, et commanditaires de nombreux assassinats d'opposants politiques. Les méga-procès -une pratique judiciaire courante en Turquie- contre les militaires de ces dernières années pour les affaires Ergenekon et Balyoz ont envoyé derrière les barreaux plusieurs centaines de gradés. Pour Samim Akgönül, "Il faut admettre que ces enquêtes ont constitué une véritable opération 'mains propres' contre l'Etat profond", cette alliance d'intérêts entre services de sécurité, ultranationalistes et mafieux. Mais "la justice en a profité pour éliminer dans la foulée des opposants et des personnalités emblématiques de l'opposition", complète le chercheur.

Depuis deux ans, le Comité de protection des journalistes fait de la Turquie le "premier geôlier mondial" de journalistes. "Le paradoxe est que le discrédit provoqué par ces abus pourrait aboutir à blanchir des personnes qui ont été condamnées à juste titre dans le cadre de ces grands procès. Or l'Etat profond n'a pas entièrement disparu", remarque Samim Akgönül.

"La Turquie reste plus démocratique aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a dix ans", souligne Dorothée Schmid. En grande partie grâce au rôle de carotte joué par l'Union européenne depuis 1999. La perspective de l'entrée dans l'UE a permis de moderniser les institutions turques: abolition de la peine de mort, réforme du système carcéral, reconnaissance de l'identité kurde et début de normalisation des relations avec l'Arménie...). "Mais depuis le milieu des années 2000, en refusant de donner une date d'adhésion prévue, l'Union a cessé de jouer ce rôle d'aiguillon. La visite d'Erdogan à Bruxelles, cette semaine, a été marquée par l'indifférence sur les rives du Bosphore, alors qu'il y a quelques années, elle aurait fait la une des médias pendant plusieurs jours", regrette Samim Akgönül.

Quelles conséquences politiques à cette crise?

La Turquie est à la veille de trois scrutins: municipales en mars, présidentielle en août et législatives en 2015 -ces dernières pourraient être avancées. L'AKP, qui n'a cessé d'améliorer ses scores d'année en année depuis 2002, sera t-il sanctionné? Un sondage récent attribue 42% des intentions de vote au parti au pouvoir en cas de législatives immédiates, en deçà des 50% atteint lors des élections de 2011. Mais l'AKP reste le premier parti en Turquie. "Il est le seul à représenter la diversité turque, avance Dorothée Schmid, sur le plan social comme ethnique -il a su inclure des Kurdes en son sein. Les partis au pouvoir auparavant ne représentaient qu'une petite élite occidentalisée.

L'opposition a été incapable de tirer profit de l'agitation de la place Taksim, l'été dernier". Au point que certains analystes voient comme seule alternance envisageable à cette domination une scission de l'AKP. "Personnellement, je ne crois pas que le président Abdullah Gül puisse constituer une menace pour Erdogan, remarque la chercheuse. Le président est beaucoup moins populaire que le Premier ministre. Erdogan est doté d'un puissant charisme; son style impérieux et ses discours conservateurs et moralistes plaisent à une large partie de l'opinion".

"Erdogan est une personnalité autoritaire, dans un pays où la tradition autoritaire est encore très prégnante. Il a entendu le signal d'alarme des manifestations de Taksim, l'été dernier, mais il a réagi par une chasse aux sorcières. "Comme ils ont connu la clandestinité les membres du parti islamiste savent ce que peut signifier perdre le pouvoir. Cela les pousse à un certain jusqu'auboutisme, admet Dorothée Schmid. "Il est sain que ces déballages se produisent avant ces trois échéances électorales, juge Samim Akgönül. Mais si le score de l'AKP ne baisse quand même pas, on peut effectivement craindre une accentuation de l'autoritarisme d'Erdogan".

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/la-turquie-risque-t-elle-une-derive-autoritaire_1317192.html?xtmc=turquie&xtcr=7
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