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Blasphèmes en europe: 2 poids, 2 mesures,la belle hypocrisie

 
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Nobel
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Inscrit le: 27 Fév 2006
Messages: 203
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MessagePosté le: 03 Mar 2006 21:10    Sujet du message: Blasphèmes en europe: 2 poids, 2 mesures,la belle hypocrisie Répondre en citant

Blasphèmes en europe: 2 poids, 2 mesures, la belle hypocrisie.
Je vous propose de lire l'article ci-dessous sur les différentes perspectives (2 poids - 2 mesures) concernant le blasphème en europe, montrant clairement l'hypocrisie qui règne dans bcp d'Etats qui aujouurd'hui se disent choqués de cette réaction.
Un pays démocrate, prétendant que tout le monde est traité sur le même pied d'égalité quelque soit sa confession, ne peut pas de l'autre côté protéger une religion contre les critiques et de l'autre jeter une autre religion aux lions (je parle du Royaume-Uni dans ce cas). Par cette méthode on fait le lit des islamistes, qui pourront dire:"Regardez autour de vous, vous êtes musulmans donc votre religion n'est pas protégée comme celle des autres. Rejoignez-nous !" Et l'europe pourra d'un côté s'en orgueillir d'avoir une liberté d'expression et de l'autre condamner le Mal représenté par les musulmans. Belle tromperie en fait qu'est cette vision manichéenne.
Même la Cour européenne de Strasbourg protège les Etats qui condamnent le blasphème.
Je pense qu'on peut être heureux de vivre en France qui est l'une des rare exceptions en europe, même si ce droit est menacé, comme on l'a vu dans les dernières affaires (ex:La Cène de Girbaud ).
On ne peut pas d'un côté protéger Rushdie et condamner le blasphème quand il ne s'agit pas de l'islam. Comment dans ce cas ne pas deviner que des islamistes ne s'engouffrent pas dans la brèche ! Au moins il ne faut pas leur donner cette occasion même si leur réaction n'aurait pas été différente. En revanche, le citoyen européen de confession musulmane aurait, lui, compris que toutes les religions sont traitées de la même manière et c'est le meilleur moyen de lutter contre tous les extrêmistes religieux.
Nobel

Blasphème: des perspectives différentes?

Dirk Voorhoof, Professeur à l’Université de Gand

Source: http://www.laicite-laligue.org/laligue/laicite-laligue/rubriques/mieux_comprendre/passion/blaspheme/blasphemecal.pdf

D’une manière générale, blasphémer ou se moquer de Dieu et de l’Église ne sont plus de ce temps, le blasphème étant davantage associé à un anticléricalisme suranné du XIXe siècle. Nous sommes un peuple civilisé: se moquer des sentiments religieux de quelqu’un est considéré au minimum comme un manque de politesse, une provocation inutile.

Nous savons qu’en tournant en dérision les sentiments religieux d’un autre, nous risquons de le blesser, de le vexer. Blasphémer et ridiculiser la religion catholique romaine est déplacé. La religion juive n’est plus la cible des railleries depuis plus de cinquante ans car cette attitude est tout à fait politiquement incorrecte.
Mais lorsqu’on se gausse de l’islam, lorsqu’Allah, le Prophète ou le Coran font l’objet d’une présentation grossière ou offensante, la situation est quelque peu différente. Il semble tout à coup être permis de le faire puisqu’on évoque, dans le cas contraire, la censure et la restriction de la liberté d’expression. Lorsque le 14 février 1989, l’ayatollah Khomeiny a jeté l’anathème (fatwa) sur le livre de Salman Rushdie Les Versets Sataniques, un mouvement de protestation a secoué l’Europe. La liberté d’expression artistique était foulée aux pieds.
Où ces musulmans fanatiques puisaient-ils le droit de réduire la liberté d’expression au nom de leur religion? La réaction suscitée en Europe par l’affaire Rushdie et ensuite, par les difficultés rencontrées par Taslima Nasrin en raison du prétendu sacrilège commis dans ses livres, s’est apparentée à un rejet radical de cette forme d’intolérance religieuse et à un hymne à la valeur occidentalo-libérale par excellence de la liberté d’expression. Nombre d’auteurs européens et américains, de Prix Nobel, de philosophes et autres «meneurs d’opinions» ont pris la défense de Salman Rushdie et de Taslima Nasrin, et ont voué aux gémonies cette attaque perpétrée par le fanatisme musulman contre la liberté d’expression.

Apparemment, il y a deux poids, deux mesures. Le blasphème est considéré comme incorrect dans notre culture judéo-chrétienne, mais, à première vue, il doit être permis de blasphémer contre l’islam. En revanche, au moment où l’Europe a réagi contre la condamnation des Versets Sataniques de Rushdie, on s’imaginait qu’une mesure de censure fondée sur le blasphème était impensable en Europe. La liberté d’expression garantit en effet que chacun puisse exprimer son avis dans n’importe quel domaine, émettre des critiques sur la religion d’un autre, et même railler les idées et la religion d’autrui. Mais cette perspective est-elle conforme à la réalité? Ne peut-on imaginer que l’Europe censure ou sanctionne des opinions ou des formes artistiques qui doivent être considérées comme blasphématoires?
La jurisprudence de la Cour européenne de Strasbourg montre parfaitement que le blasphème n’a pas été sanctionné uniquement dans les périodes obscures de l’histoire européenne ou à quelques milliers de kilomètres à l’est de l’Europe. Cette jurisprudence montre clairement que le blasphème peut donner lieu aujourd’hui dans l’espace juridique européen profane, à des sanctions ou à des mesures de censure. Il est étonnant qu’il n’y ait pas eu en Europe de réaction virulente à cette situation.


L’Institut Otto Preminger contre l’Autriche

Le premier arrêt de la Cour européenne dans ce domaine remonte au 20 septembre 1994 et concerne la saisie du film du cinéaste allemand Werner Schroeter «Le concile d’amour» (1981), une adaptation cinématographique de la pièce de théâtre du même nom d’Oskar Panizza, écrite en 1894. À la fin du siècle dernier, cette pièce de théâtre avait valu à l’auteur des poursuites pénales du chef de blasphème. Le film commence par une référence au procès ouvert à l’époque contre Panizza. Puis suit, en guise d’illustration, la pièce de théâtre en question. Dans «Le concile d’amour», Dieu le Père, la Vierge Marie et Jésus-Christ ont ourdi au Ciel, avec Satan, un complot contre l’humanité qui menait une vie dissolue. Dieu (le Père) est présenté sous les traits d’un homme vieux, sénile et blasphémateur. Marie fait des avances au diable. Dans une scène terrestre, le pape est représenté entouré de nonnes nues. Le film se termine par une scène de tribunal dans laquelle l’auteur de la pièce de
théâtre, Oskar Panizza, est condamné, il y a donc cent ans, du chef de blasphème. L’ironie est évidente: un film qui veut mettre en question les poursuites pour cause de blasphème, fait lui-même l’objet de poursuites pour le même motif.
Le film a été saisi en Autriche sur plainte de l’évêque. Les cours et tribunaux autrichiens ont estimé que le film était blasphématoire et menaçait l’exercice de la liberté de culte en Autriche. La Cour européenne qui répond, en sa qualité d’instance judiciaire suprême, du contrôle du respect des droits de l’Homme en Europe, n’a pas vu dans la saisie et la confiscation du film une violation de la liberté d’expression. Selon la Cour, le film pouvait receler une menace pour la liberté de culte en Autriche. Plus précisément, elle a jugé que la saisie et la confiscation du film étaient «nécessaires dans une société démocratique», précisant que la religion catholique romaine est la religion «de l’immense majorité des Tyroliens». Selon la Cour, la programmation du film avait un caractère public, de sorte que l’annonce et le contenu du film pouvaient être blessants pour le public. Elle argumentait ensuite: «en saisissant le film, les autorités autrichiennes ont agi pour protéger la paix religieuse dans cette région et pour empêcher que certains se sentent attaqués dans leurs sentiments religieux de manière injustifiée et offensante».
Des critiques prudentes ont été formulées ici et là contre cet arrêt, mais elles ont été à peine entendues. Certains ont estimé qu’il s’agissait d’un «faux pas» de la Cour européenne, qui serait corrigé dans la future jurisprudence. Cette illusion a toutefois été réduite à néant lorsque, peu de temps après, la Cour européenne de Strasbourg s’est prononcée dans une nouvelle affaire de blasphème et de censure, Un cas britannique, qui concernait à nouveau un film jugé blasphématoire.


L’affaire Wingrove contre le Royaume-Uni

L’arrêt date du 25 novembre 1996 et porte sur une décision du Conseil britannique de classification cinématographique (British Board of Film Classification - BBFC). Celui-ci avait refusé d’accorder une licence pour la distribution du film vidéo Visions of Ecstasy, une production vidéo du cinéaste londonien Nigel Wingrove. Le court-métrage s’inspire de la vie de sainte Thérèse d’Avila (XVIe siècle) et dévoile les fantasmes érotiques d’une jeune nonne avec, notamment, le personnage du Christ crucifié. Le BBFC refusait de délivrer une licence de distribution estimant que la diffusion publique de la vidéo risquait de blesser les sentiments de croyants chrétiens. Le Video Appeals Committee (VAC), une forme d’instance d’appel pour la contrôle cinématographique, a confirmé le caractère blasphématoire du film et a refusé la classification. Cette décision a empêché la diffusion du film vidéo au Royaume-Uni. La Cour européenne n’a pas levé non plus cette mesure de censure.
Deux particularités caractérisent cet arrêt Wingrove:
- D’abord, il est curieux de noter que, pour une fois, la Cour européenne ne part pas de la formule standard dans laquelle elle souligne chaque fois que l’article 10 de la Convention européenne offre aussi une protection aux opinions et idées qui heurtent, choquent ou inquiètent, en faisant toujours référence à l’importance du pluralisme, de l’esprit d’ouverture et de tolérance qui caractérisent une société démocratique. Alors que ces principes constituent toujours le socle sur lequel la Cour bâtit son raisonnement pour apprécier «la nécessité dans une société démocratique» d’une immixtion incriminée de l’État, la Cour, dans l’arrêt Wingrove, met précisément l’accent sur le droit de tout un chacun de ne pas être blessé dans ses sentiments religieux.
- Ensuite, il est étonnant que la Cour européenne des droits de l’Homme n’envisage pas les conséquences du fait que le blasphème au Royaume-Uni soit seulement sanctionné lorsqu’il porte sur la foi chrétienne et, plus précisément, sur la foi telle qu’elle est proclamée par l’Église anglicane.
Dans une plainte contre Les Versets Sataniques de Salman Rushdie, soumise en 1991 à la Divisional Court, le juge a décidé que le blasphème n’est punissable en Grande-Bretagne que s’il est dirigé contre le christianisme. La plainte déposée contre le livre de Salman Rushdie au motif qu’il blasphème l’islam a donc été rejetée parce que la loi britannique ne protège pas les autres religions. S’agissant d’une loi qui vise seulement à protéger certaines conceptions religieuses, la croyance chrétienne en l’espèce, et qui ne s’applique pas à l’égard d’autres conceptions religieuses, par exemple, la religion islamique, il est difficile de prétendre que cette loi est nécessaire dans une société démocratique, pluraliste. Dans le cas Wingrove, on a donc appliqué en fait une loi discriminatoire, ce qui est déjà contraire en soi à la Convention européenne qui assure en effet la jouissance des droits et des libertés, sans distinction aucune, fondée notamment sur la race, la couleur, la langue, la religion, les opinions politiques ou toutes autres opinions. Dans le cas d’une loi discriminatoire qui protège exclusivement une religion privilégiée, on peut difficilement soutenir que cette loi est nécessaire dans une société démocratique.


Deux arrêts contestables

Les mesures de censure contre ces deux films et l’application de la législation pénale pour cause de blasphème en Autriche, d’une part, et au Royaume-Uni, d’autre part, n’auraient certainement pas attiré l’attention en Belgique si les mesures de censure respectives n’avaient pas été soumises à la Cour européenne de Strasbourg. Le fait que la Cour ait jugé
dans les deux cas que les mesures préventives contre ces films étaient «nécessaires dans une société démocratique», a conféré en effet une dimension européenne à ces mesures de censure. La norme suprême du droit européen en matière de liberté d’expression (artistique) –l’article 10 de la Convention européenne– et la plus haute juridiction compétente dans ce domaine –la Cour de Strasbourg–, ne s’opposent donc pas à pareille forme d’immixtion de l’État dans la liberté d’expression, fondée sur le droit pénal.
On a nettement l’impression qu’avec ces deux arrêts, la Cour européenne est aux antipodes du principe qu’elle n’a eu de cesse de proclamer dans d’autres arrêts en ce qui concerne la liberté d’expression et d’information en Europe, à savoir qu’il doit y avoir place pour des opinions et des informations qui peuvent être blessantes ou gênantes. Dans une autre jurisprudence de la Cour, celle-ci énonce même que la liberté d’expression implique aussi qu’elle peut être exercée avec une pointe d’excès ou de provocation. Dans le passé, la Cour européenne a toujours souligné que, sans le choc des idées, il n’y a pas de pluralisme, de tolérance et d’ouverture d’esprit. Et sans ces garanties, il n’y a pas non plus de société démocratique. Les deux arrêts de la Cour concernant la liberté d’expression et le blasphème sont vraiment très éloignés, tout compte fait, de cette perspective de base...

Texte paru dans Espace de Libertés Magazine du Centre d’Action Laïque. Belgique. Série Document, n°5, novembre 2000, consacré à la liberté d'expression.
Il est la traduction d’une version abrégée de: D. Voorhoof, «De vrijheid van expressie en blasfemie. Enkele beschouwingen bij de jurisprudentie van het Europees Hof voor de Rechten van de Mens in verband met filmcensuur en godslastering», X., Liber Amicorum Michel Hanotiau, Bruxelles, Bruylant, 2000, 425-443.
Voir aussi D. Voorhoof, «De vrijheid van kunstexpressie en blasfemie. Het
Europees Hof in een dubieuze rol», Samenleving en Politiek 1997/4, 22-29.
www.laicite-laligue.org
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