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murat_erpuyan Admin Inscrit le: 30 Jan 2006 Messages: 11194 Localisation: Nancy / France
Posté le: 03 Mar 2015 2:12 Sujet du message: Les ELCO favoriseraient le communautarisme
Citation:
L'enseignement des langues étrangères à l'école : le risque du communautarisme
Par Eugénie Bastié
Le Figaro, le 02/03/2015
87. 000 élèves de primaire suivent des cours de langue et de culure d'origine, dont 57.145 d'arabe et 16.555 de turc.
Dans une note confidentielle que s'est procurée le Journal du Dimanche, le Haut Conseil à l'Intégration alertait dès 2012 de la dérive communautariste des Enseignements de langue et de culture d'origine (ELCO), qui concernent près de 100.000 élèves en France.
Le Journal du Dimanche s'est procuré une note confidentielle du Haut Conseil à l'Intégration, qui s'inquiète de potentielles dérives communautaristes des Enseignements de langue et de culture d'origine (ELCO).
La création des ELCO est une conséquence directe d'une directive européenne de 1977 qui dispose que «les États membres prennent […] les mesures appropriées en vue de promouvoir, en coordination avec l'enseignement normal, un enseignement de la langue maternelle et de la culture du pays d'origine en faveur des enfants». Neuf pays ont passé des partenariats avec la France pour dispenser des cours de langue: l'Algérie, la Croatie, l'Espagne, l'Italie, le Maroc, le Portugal, la Serbie, la Tunisie et la Turquie. Originellement, ce programme devait concerner les enfants se déplaçant avec leurs parents dans le cadre d'une immigration de travail au sein de l'Union européenne. Les enseignants sont formés et rémunérés par ces États étrangers, mais contrôlés par l'Académie où ils enseignent. Dans les faits aujourd'hui, le programme concerne des élèves pour la plupart français: ils sont 92.500 dont 87.000 dans le primaire. La plupart apprennent l'arabe (57.145) ou le turc (16.555). D'après l'étude du HCI remise au premier ministre au second semestre 2013, la part des élèves concernées aurait progressé de 16% en cinq ans.
Ce dispositif avait initialement pour objectif de «structurer la langue parlée dans le milieu familial», de «favoriser l'épanouissement personnel des jeunes issus d'autres cultures» et de «valoriser la diversification des langues à l'école». Ces cours sont optionnels, et se font généralement après l'école, la plupart du temps le mercredi, à raison d'1h30 à 3h par semaine.
«Catéchismes islamiques»
Mais selon le HCI, ces cours sont désormais le cheval de Troie du communautarisme: «Susceptibles de renforcer les références communautaires, les ELCO peuvent conduire au communautarisme, écrivent les auteurs du rapport, Certains interlocuteurs craignent même que les ELCO deviennent des catéchismes islamiques». L'arabe et le turc, enseignés à des enfants issus de la 3ème ou 4ème génération d'immigrés, sont moins des moyens de garder un lien culturel que les vecteurs d'un repli identitaire, voire d'une réislamisation. Les guides des enseignants sont pointés du doigt, notamment un ouvrage conçu par le ministère de l'Éducation turc. «Ainsi le chapitre V de cet ouvrage intitulé «Foi, islam et morale» insiste sur l'importance de croire en Allah, un des principes de la foi, et sur la nécessaire acquisition par les élèves d'une bonne connaissance de la vie du prophète Mahomet dont l'importance doit être mise en valeur», écrivent les auteurs.
Pour Guylain Chevrier, ex-membre du HCI, les ELCO sont un anachronisme qui n'ont plus lieu d'être aujourd'hui. «Autrefois, dans le cadre d'une immigration temporaire, ces ELCO pouvaient se justifier, aujourd'hui dans le cadre d'une immigration sédentarisée, dans un contexte de ghettoïsation et de repli communautaire, l'objectif prioritaire ne devrait plus être le maintien du contact avec le pays d'origine, mais bien l'intégration».
Donner la priorité à la maitrise du français
«Il est impératif de proposer une offre suffisante d'enseignement traditionnel d'arabe dans les établissements scolaires», lisait-on dans un rapport d'information du Sénat en 2003. De fait, l'offre est toujours insuffisante par rapport à la demande. D'aucuns s'inquiètent en effet que, si le service public laïc est incapable de satisfaire à la demande des parents, ceux-ci se tournent vers des associations confessionnelles, créant le risque d'une communautarisation accrue.
D'autres, à l'instar du HCI, soulignent que la maitrise du français devrait rester la priorité absolue et la condition sine qua non de l'intégration. «Au terme de cette étude nous ne saurions trop insister sur le fait que la réussite des enfants de l'immigration passe avant tout par la maîtrise du français», écrivent les auteurs. «Il vaudrait mieux se concentrer sur les programmes de réussite éducative, en faveur de l'intégration et de la mobilité sociale des jeunes d'origine étrangère pour lesquels l'accès à la langue française est un atout irremplaçable ; et laisser l'apprentissage de la langue d'origine à des démarches d'ordre personnel», insiste Guylain Chevrier.
Le HCI, dissous en décembre 2012 sur décision de Jean-Marc Ayrault, était réputé pour ses prises de positions intransigeantes sur le communautarisme. Il a été remplacé par l'Observatoire de la laïcité en avril 2013 qui se positionne de façon plus souple.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/03/02/01016-20150302ARTFIG00251-l-enseignement-des-langues-etrangeres-a-l-ecole-le-risque-du-communautarisme.php
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