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L'évolution du Front National en France

 
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Auteur Message
Raskolnikoff
V.I.P
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Inscrit le: 09 Oct 2007
Messages: 3474
Localisation: Somewhere in the world

MessagePosté le: 18 Oct 2013 13:08    Sujet du message: L'évolution du Front National en France Répondre en citant

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/b37beab0-3755-11e3-ab34-39d6e5fd1a5b|2#.UmEVobMZW1E
Le Temps (de Genève)
France vendredi 18 octobre 2013
«La force du FN, c’est sa capacité à être à la fois respectable et diabolique»
Par Propos recueillis par Catherine Dubouloz paris
Dans son dernier livre, le sociologue Michel Wieviorka analyse le pouvoir d’attraction du «deuxième Front national», sous l’ère de Marine Le Pen

Créé par Jean-Marie Le Pen en 1972, le Front national paraissait «en déclin historique» dans les années 2007 et 2008. Mais l’arrivée à la présidence de la fille du fondateur, début 2011, marque le début d’un nouvel essor. Un «deuxième Front national» succède au premier. Dans son dernier livre*, le sociologue Michel Wieviorka, administrateur de la Fondation Maison des Sciences de l’homme, décortique la transformation opérée par Marine Le Pen.

Le Temps: Quelles sont les principales mutations depuis 2011?
Michel Wieviorka: Le point de départ, c’est un changement très fort dans les différents registres thématiques sur lesquels Marine Le Pen construit son discours. Elle a abandonné l’anticommunisme virulent de son père, qui n’a plus lieu d’être. Elle s’est aussi détournée d’une pensée économique plutôt libérale pour parler de l’Etat: elle essaie même de s’adresser aux fonctionnaires, y compris aux enseignants. Elle a abandonné un antisémitisme débridé, du moins dans le discours, car on se souvient qu’elle était allée danser à Vienne, à un bal organisé par des antisémites patentés.

– Et qu’a-t-elle apporté?

– Avant tout un discours social. Marine Le Pen parle aux «oubliés» et aux «invisibles», à ceux qui se trouvent dans des zones sinistrées ou périurbaines et se sentent délaissés, méprisés, ignorés. Les «oubliés» forment deux sous-ensembles: les laissés-pour-compte de la déstructuration industrielle, comme à Hénin-Beaumont, dans le nord de la France, une région en dérive sociale et économique, en perte de repères; les habitants des zones périurbaines, ensuite. Il s’agit par exemple d’un couple avec deux enfants, dont le mari est ouvrier dans une petite usine de métallurgie et la femme caissière en supermarché. Ils ont accompli leur rêve de quitter leur HLM pour acheter un pavillon dans un lotissement et pour cela, ils ont dû fortement s’endetter, ont besoin de deux véhicules et dépensent beaucoup en essence. Ils sont isolés, loin des commerces, des services publics, des médecins. En même temps, ils ont la conviction que l’Etat fait tout pour ceux qui sont restés dans les HLM, c’est-à-dire les immigrés, considérés comme des délinquants et des trafiquants de drogue. Ces Français des zones périurbaines sont pleins de ressentiment et le discours social de Marine Le Pen les atteint.

– Lequel de ces électorats a élu un conseiller général frontiste à Brignoles?

– C’est un autre cas de figure, celui d’un vieil électorat classique du FN, qui a gonflé sur fond de crise économique et politique, à la fois locale et nationale. La Provence est une région très nationaliste, inquiète pour son identité locale.

– L’évolution du FN tient aussi à un nouvel habillage du discours…

– Oui. Le deuxième grand changement qui touche le FN est son «habileté» républicaine. Le parti ne s’en prend pas toujours ouvertement à l’islam et aux immigrés, il fonde son discours sur la défense du modèle républicain, de la laïcité, de l’égalité et des valeurs universelles contre un particularisme dangereux. Ainsi, c’est au nom de l’égalité et du droit des femmes que le FN défend l’interdiction du port du voile; ou au nom de la défense des consommateurs qu’il s’en prend à la viande halal. En réalité, tout le monde comprend que le discours recouvre une autre marchandise.

– Cela fait partie de la stratégie de normalisation?

– Oui. Marine Le Pen cherche à entrer dans une logique de respectabilité et menace de procès ceux qui qualifient le FN d’extrême droite. Pour les observateurs, l’erreur consiste à vouloir déterminer si oui ou non le FN est devenu respectable. C’est un faux débat: ce qui fait la force du FN, c’est sa capacité à être en même temps respectable et sulfureux ou diabolique; à conserver des éléments d’extrême droite et à en ajouter d’autres. Marine Le Pen parvient à gérer cette contradiction: être capable de conserver une part d’héritage du père tout en affichant une autre logique. A l’université d’été, le père s’affiche à côté de sa fille; Bruno Gollnisch vient parader à Brignoles. Tant que le FN n’est pas directement aux affaires, cette tension ne pose pas de problème majeur. En revanche, elle déstabilise le reste du système politique: la droite classique explose et la gauche est embarrassée.

– Vous estimez même que le FN constitue «une menace, peut-être mortelle» pour la droite classique.

– La capacité du FN à proposer des idées qui trouvent un écho très fort dans la droite classique est spectaculaire. Cela se traduit par les discours de la droite décomplexée, par la campagne de Nicolas Sarkozy inspirée par Patrick Buisson, par la déclaration de François Fillon annonçant que le FN n’est pas nécessairement plus sectaire que le PS. On sent une porosité, des digues qui lâchent. Alors qu’elle fait progresser le FN, la non-respectabilité fait exploser la droite classique.

– Prédisez-vous un raz de marée aux élections municipales?

– Non, il faut se garder de l’idée d’un raz de marée. Dans de nombreuses situations, lors des prochaines élections municipales, puis cantonales et régionales, je pense que le FN sera en position non de l’emporter, mais d’arbitrer. Pour pouvoir gagner contre la gauche au deuxième tour, dans un certain nombre de cas, l’UMP devra négocier avec le Front et donc prendre le risque de perdre son âme. Le FN continuera ainsi à faire exploser la droite. Il y a une limite à l’écroulement des digues: un tiers des Français peuvent être sensibles aux idées du FN et voter pour lui, mais pas plus. Une proportion identique à celle d’autres pays européens.

– Le FN progresse aussi du fait
de la déception engendrée par la gauche…

– Oui, et la gauche est mal à l’aise. Elle hésite à attaquer le FN autrement que sur le thème de la respectabilité, de sorte qu’elle ne l’empêche pas de progresser. Or il faudrait marcher sur deux jambes: dénoncer l’extrême droite et démontrer les faiblesses, parfois les absurdités, du programme de Marine Le Pen. Sans compter qu’une partie de la gauche est sensible à des thématiques pas très éloignées de celles du FN: le succès de Manuel Valls sur le terrain de la sécurité en témoigne. En raisonnant en termes purement stratégiques, François Hollande pourrait même profiter de la montée du FN. Si le pouvoir risque de perdre des mairies l’an prochain, s’il risque ensuite de perdre la face aux élections européennes, il n’exclut pas l’hypothèse d’un second tour entre François Hollande et Marine Le Pen en 2017, qui permettrait au chef de l’Etat d’être réélu.


* «Le Front national entre extrémisme, populisme et démocratie», Michel Wieviorka, Editions de la Maison des Sciences de l’homme, Paris, 2013.
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Родион Романович Раскольников
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