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Pamuk, Officier de l'Ordre national de la Légion d'Honneur

 
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Inscrit le: 16 Fév 2009
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MessagePosté le: 01 Nov 2012 18:12    Sujet du message: Pamuk, Officier de l'Ordre national de la Légion d'Honneur Répondre en citant

Madame Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, a remis le lundi 29 octobre 2012 dans les salons de la rue de Valois la légion d'honneur à l'écrivain turc Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature 2006 et titulaire du prix Sonning 2012.


photo : Tansu Saritayli - www.hodrimeydan.biz
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Inscrit le: 16 Fév 2009
Messages: 864

MessagePosté le: 01 Nov 2012 18:14    Sujet du message: Répondre en citant

Discours d'Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l'occasion de la remise des insignes d'Officier de l'Ordre national de la Légion d'Honneur à Orhan Pamuk

Citation:


Cher Orhan Pamuk, c'est un immense honneur pour notre ministère, et plus largement pour la France, de recevoir un écrivain primé par l'académie Nobel.

En vous voyant ici, en vous regardant, c'est tout un monde qui s'ouvre à nous, un monde de beauté, de splendeur romanesque, de conscience humaine, de grandeur morale, d'intégrité généreuse, de rêve de vie nouvelle.

La France vous aime pour cela, pour cette immense dignité du style, de la pensée, de l'être. Il y a longtemps que vos livres connaissent un immense succès dans notre pays. « Le Livre Noir », « Neige » sont devenus pour nous des classiques, des romans qui nous impressionnent par la subtilité de la narration, l'éternelle énigme du double, par leur intensité à la fois spirituelle et charnelle, par leur alliance unique de puissance et de délicatesse, de mystère et de lumière, d'imaginaire et de suggestion, d'implication sociale et politique. Ces livres qui nous séduisent, que nous admirons tant par leur style, ce style qui n'est pas pour vous un acquis, mais une aventure, car, de livre en livre, de roman en roman, vous n'avez cessé de chercher, d'innover, d'expérimenter, par les ruptures de la syntaxe, de rythme, les prises de liberté par rapport à la forme traditionnelle. Vous restez, à la lettre, et malgré toutes les consécrations, un écrivain d'avant-garde, un éternel novateur, soucieux de risque plutôt que de confort narratif. Et cette liberté dans le style appelle, épouse, correspond totalement à la liberté de l'homme. Infiniment ouvert, tolérant, audacieux, sans peur, que vous êtes. Vous qui n'avez jamais hésité, même au prix d'une très grande solitude, à vous élever contre l'oubli, les silences de l'Histoire. Vous n'avez cessé de vous battre contre toutes les intolérances, tous les fanatismes, les intégrismes, les oppressions, les terreurs, le mépris des exclus ; vous aimez les pauvres, les déshérités ceux qui ne parlent jamais, risquent de demeurer pour toujours sur l'autre rive de la vie.

Bien sûr, il y a une ville qui s'ouvre à nous aujourd'hui, c'est Istanbul, que nous ne voyons plus désormais qu'à travers vous. Istanbul non pas flamboyante et dorée, mais grise et blanche, souvent aux teintes d'hiver, celle de l'enfant du Bosphore que vous étiez et que vous êtes resté, cette autre Istanbul, presque austère, qui, grâce à la force de vos livres, est devenue la nôtre, vers laquelle nous n'avons presque plus besoin d'aller car elle se confond avec celle de vos livres, de vos pas, de votre histoire.

Istanbul, que nous voyons aussi désormais à travers l'amour. Il n'y a pas, je crois, de plus beau livre d'amour que le « musée de l'innocence », votre dernier roman ; il n'y a pas plus grande folie d'amour que celle de Kemal décidé à construire un musée en hommage à celle qu'il a aimée et perdue ; un musée abritant tous les objets qui lui appartenaient ; on aimerait entrer à son tour dans « le musée de l'innocence » que vous venez d'ouvrir vous même, la maison rouge de Cukurcuma, de voir là, devant soi, comme si nous était révélé, grâce à vous, le secret de l'écriture, de la fiction, la robe à fleurs de la jolie fille de la page 539, un vieux ticket de cinéma pour le film « le goût suave du péché », les 4 213 mégots de cigarettes Samsun fumées par la belle Fusun, et recueillis par le héros, chacun évoquant pour Kemal un moment passé avec elle. Oui, l'innocence, un mot auquel vous redonnez toute sa lumière : elle est pour vous la capacité d'amour, l'amour pour les autres, pour la littérature, pour le monde, les objets de la vie, et vous savez détecter, dans chacun d'eux, avec ce génie tendre qui vous caractérise, le sentiment que l'objet contient et garde pour toujours.

Vous venez d'écrire un très bel essai : « le romancier naïf et le romancier sentimental » à travers vos analyses, vos lectures, car vous êtes aussi un très grand lecteur, des oeuvres de Tolstoi à Dostoievski en passant par celles de Proust, de Sartre et de Flaubert. Peut-être êtes vous le seul à unir, à rassembler, à concilier les deux : le romancier naïf qui aime la nature, toute la nature et le romancier sentimental qui réfléchit à la forme et aux enjeux sociaux et esthétiques de son écriture. Le mot de sentimental reprend avec vous toute sa noblesse, tout son élan.

A l'hommage qui vous est rendu aujourd'hui, je voudrais associer votre éditeur, cher Antoine Gallimard - grâce à qui nous ne cessons de découvrir des univers imaginaires - et également vos traducteurs, Turcs et Français, qui ont su rendre dans notre langue justice à votre talent.

C'est avec un immense respect mais aussi avec sentiment, que, Cher Orhan Pamuk, nous vous conférons les insignes d'Officier de la Légion d'honneur.

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murat_erpuyan
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Inscrit le: 30 Jan 2006
Messages: 11192
Localisation: Nancy / France

MessagePosté le: 02 Nov 2012 0:19    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

Sevgili Bakan, değerli misafirler,

Fransızca bilmediğim için izninizle Türkçe konuşacağım. Fransızcayı öğrenemediğim için hep suçlu hissettim kendimi. Fransızca dersleri almak yerine sokakta futbol oynadığım, annemin sözünü dinlemediğim için… Aslında annem, babam, kızım hepsi Fransızcayı çok iyi konuşurlar… Ailede Fransızca bilemeyen tek kişiye bu büyük Fransız nişanının verilmesini de bir çeşit teşvik olarak algılıyorum… Þaka bir yana, hayatımda en çok Fransız romanı okudum, en çok Fransız resimlerine baktım… Bunu yaparken, tabii tek başına değildim. Osmanlı-Türk batılılaşmasının kültürel ve siyasi modeli 150 yıldır her zaman Fransa olmuştur… Bu çabanın arkasında büyük bir çeviri geleneği de yatar… Ben yalnız babamın Fransızca kitaplarını devralmadım; aynı zamanda bir büyük çeviri tecrübesinin de çocuğuyum. Bu geleneğe saygılarımı sunarken, Türk batılılaşmasının “tercüme odalarından” başladığını hatırlatayım… Bu güzel günde, kitaplarımın Fransızca çevirmenleri Münevver Andaç, Gilles Authier ve Valérie Gay Aksoy’a teşekkür ederim. Otuz yıldır kitaplarımın Gallimard tarafından yayınlanmasından da gurur duyuyorum. Bazen Gallimard’daki editörlerime veya arkadaşlarıma “Siz kaç yıldır buradasınız, ben otuz yıldır Gallimard’dayım” demekten hoşlanırım… Babamın kütüphanesinde Fransız edebiyatı, Fransızca kitaplar ve tabii Gallimard’ın sarı kapaklı kitapları çok yer kaplardı. Bugün kitaplarım altmış dile çevriliyor. Gallimard, ilk çeviri için izni ben otuz yaşındayken, ikinci kitabım Sessiz Ev için aldı. Belki bir gün bütün dünya tarafından okunabileceğimi, Gallimard’ın ben genç yaştayken istekle beni yayınlamak istemelerinden anladım… Fransa’daki evim Gallimard’dır. Antoine Gallimard’a ve Gallimard’daki tüm arkadaşlarıma çok teşekkür ederim.

Bütün hayatım kitaplar okuyarak, kitaplar yazarak, resimlere bakarak ve resim yaparak geçti. Çocukluğumda da resimli romanlara bakar, kitaplar okur, ileride benzeri şeyleri kendim yapacağımı hayal ederdim. Bütün hayatım boyunca, yalnızca sorumsuz bir çocuk gibi istediğim şeyleri yaparak yaşadığım için çok talihli olduğumu düşünüyorum… Çok çalıştığımı, biraz da dinlenip hayattan zevk almamı söyleyen iyi niyetli arkadaşlarıma bazen öfkelenir, sevdiğim işi yaptığım için yaptığım şeye “çalışmak” denemeyeceğini söylerim… Disiplinle, istekle, hiç durmadan yaptığım şeye, oyuncaklarına bağlı bir çocuk gibi bağlıyım… En büyük talihim, oyuncaklarına bağlı bir çocuğun iştahıyla sevdiğim yazarlık çizerlik işini bütün hayatım boyunca sürdürebilmektedir… Otuz beş yaşındayken, kitaplarım bana iyi bir gelir getirmeye başlayınca, sorumsuz bir çocuğun oyuncaklarıyla oynar gibi mutlulukla yaptığım işimden bir de para kazandığıma bir türlü inanamaz, suçluluk duyardım. Son on yılda ise, hayatta yalnızca istediğim işi yaptığım için bir de ödüller nişanlar almam, hayatımı daha da masalsı kıldı… Yalnızca yaptığım işi yaptığım için bana verilen bu ödüllere, nişanlara da bazen inanmakta zorlanıyorum… Elbette bu nişanın anlamını bilecek kadar Fransız kültür ve tarihini tanıyorum. Ama her ödülde, nişanda olduğu gibi, içimdeki çocuk –sorumluluk yükleriyle ezilmesin diye- işi şakacı, oyuncu yanından tutmak istiyor. Sizlere, oyuncaklarıyla oynamaya devam eden bir çocuğun sevinciyle teşekkür ediyorum…

Sayın Bakan, değerli misafirler, bu nişanı bana verdiğiniz, buraya geldiğiniz için çok teşekkürler.

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